WARNING/ AUTOFICTION
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27 déc. 2023

Des fois

 je redeviens sauvage, louve je veux m'ensanglanter.

Des fois j'échappe au code civil et à ma descendance

ordonnée bienfaisante

hyène j'échafaude une tour qu'on baptise Babel

triple B dans le corps 

baudelaire bosch brueghel qui sans contrefaçons

me disent de brandir un feu de joie et surtout de délices

je pars au creux du mal, je vais dans les ténèbres

quoi! l'homme est le pire et le meilleur

je suis le pire et le meilleur

mais le pire n'est pas le mieux

et qui confond la lumière avec la transcendance s'apprête à brûler et j'ai déjà brûlé

et quand j'appelle le ciel, il me dit de lutter.

Je lutte. 

Pourquoi le corps est si désirant d'aimer?

Pourquoi mon corps entend-il ce qu'il y a de bon à bouffer

la vie la vie ici maintenant je m'en fous de demain

je crève à demeurer.

8 déc. 2023

Aime les animaux et n'aime pas les hommes

 Génération débile qui fusionne l'esprit et le destin des choses

L'homme est si dérisoire qu'il en oublie l'esprit

et notre compassion

il n'y a pas de détours

elle veut ne pas manger ce qui est déjà mort

je  regarde bien ses yeux et qui sont déjà morts 

de pensées déjà faites

écrites dans la stèle

je regarde ses yeux qui disent et je suis morte

et son père le coupable a jeté son éponge

d'invertébrés sordides

il ponce son armoire mais dedans rien ne bouge`

il pionce dans le lit d'une défunte amante

les habits de la morte

et moi je me dissous

je devrais le tuer

je devrais le punir et je ne le peux pas

car il a des enfants

et les enfants sont rares

alors je me suis tue

et alors j'ai voulu

me tuer sous un arbre

puisque j'aime les arbres

et les arbres sont doux

7 déc. 2023

Je ne changerai pas les hommes

 et je ne changerai pas ce que je pense d'eux

même si l'expérience me prouve le contraire

je ne les changerai pas et je ne changerai pas 

le fait que je croie que chaque homme est aimable

malgré ce qu'on pense a priori de lui

aussi je me persuade car il est établi

que désormais je sais que tu es admirable

je t'aime jusqu'à l'oubli de ce qui se confirme

tu n'es pas fait pour moi mais j'insiste et je veux

t''aimer et davantage car nous sommes aimables

et non faits l'un pour l'autre 

je me persuade encore que tu es fait pour moi

que nous sommes possible

sauf qu'il ne changera pas ce qu'on a dit de lui 

qu'il préfère cela à l'amour inédit que je ressens pour lui

un jour ça pliera l'un des deux se courbera

 la tête assommée baissera d'un étage

face à l'autre et sans doute

oubliera qui je suis

 mais je suis l'entêtée qui pense aimer chaque homme 

 mais chaque homme lui dit

qu'"elle n'a pas ce pouvoir

personne n'a ce pouvoir

mais j'y crois dur comme fer

au risque de me le prendre 

ce métal dans ma bouche

qui veut baiser ta bouche

ta bouche encore encore

je risque encore si gros

j'ai si peur que j'en tremble

est-on faits pour s'entendre

si le mal entendu  se sait trop et d'avance?

Mais j'y crois comme je crois car je crois au Désir

d'aimer avec passion 

ce qui se passe en moi quand j'aime

et j'aime chacun d'eux comme personne ne t'a jamais aimé

je crois à mon amour pour toi 

toi qui es immuable dans mon amour pour toi

sinon sinon 

ah! mais j'ai si peur mais ne peux m'empêcher

d'y aller magnétique

j'ai peur il faut plonger

j'ai peur et oh je plonge.

3 déc. 2023

Cette écriture crée mon espace

 tu vas dire qu'elle est mon sommeil mais tu n'as pas idée

de ce qu'elle dit de moi

plus concrète que le potager elle structure mon intérieur

déconfit

j'essaie un à un de rassembler les pièces

commencer par les coins donne une perspective

et l'angoisse retourne à son origine

cet horrible naufrage dégringole mon espoir

car j'ai misé tous les oeufs et le panier est vide

comme un je sans partage

2 déc. 2023

Comme on se trompe;

 Tu aurais pu me sauver 

comme je t'aurais sauvé

mais l'amour ne sauve personne comme personne n'aime à mourir

or moi je le voulais

mais je suis une enfant

et je ne veux rien d'autre qu'être si près de toi que nous sommes invincibles

quand personne ne le peut

j'ai fusionné toute seule et seule je le deviens

car tu ne veux rien d'autre qu'être seul à ton tour

je t'aimais à mourir et toi tu voulais vivre.

Tu avais bien raison. Car un seul m'a aimée

il n'a pas survécu. J'aurais bien dû mourir

je me sens seule encore et pour toujours d'ailleurs.

J'ai explosé.

 Pour-t'on grandir sans effort? Est-on ce qu'on est dès le début des choses

dès l'origine 

devient-on ce que l'on est?

Ou le chemin est-il long avant d'être celle-ci?

peut-on désirer être une autre que ce que l'on est?

Et si je dis que je veux être cette autre est-ce dans la nature des choses?

Pourquoi persévérer si tout est déjà fait?

Revendiquer ses droits plutôt que d'admettre qu'il me faut les changer?

Peut-on devenir droit si on est né bancal?

N'a t'on pas aussi, puisqu'on est vivants, des devoirs à faire

chaque jour et appliqués se mettre à l'établi?


L' époque est à la manifestation de colères infantiles.

L'époque est à l'adolescence que je n'ai pas vécue, trop sérieuse dans mes aspirations. 

Et le mur me rattrape, je le saute mais il n'est plus temps.

J'ai passé l'âge de l'école buissonnière et des amours d'été.

Mais je t'aime comme j'ai rêvé d'aimer. 

Je me nourris d'extase, de feu, d'évanouissements.

J'ai toujours voulu mourir pour l'autre comme on meurt quand on aime

Je suis tragique et dérisoire. Dans ce monde c'est absurde

Lucide comment puis-je ne pas sombrer

dans l'erreur du suicide?

Je me pose la question et puis le merveilleux nuage

me rappelle à la vie qui s'offre devant moi.

30 nov. 2023

Avec tendresse tu

 m'as écrit ce mot et ce fut grandiose

je me suis sentie naître en luminosité

Claire est mon prénom en même temps que l'aurore

tu m'as dit ta tendresse  et sans pleurer de joie

j'ai préféré sourire car  il faut rester calme 

et  ne plus fondre en larmes à la moindre occasion

cette joie sans limites qui rend la vie meilleure

à défaut d'être belle

et je fus éblouie que ta pudeur sans nom

prenne la direction d'une parole libre

Ta pudeur, je la couve en secret: elle est ma délivrance.

Il nous faut être rares tu me l'apprends sans cesse

Ta tendresse en un mot et j'efface les miens

Ils ont tant d'ardeur qu'ils ne peuvent survivre

trop nombreux on les croit malhonnêtes

même s'ils ne le sont pas il me faut les tenir 

les polir un à un

afin qu'ils éclatent non plus fous mais dans une liberté rare, nouvelle,

sans contrefaçon possible

j'apprends donc la pudeur, et ça me fait du bien 

tu es mon poème quand je suis poésie.

Je préfère ton poème limpide et sans détours.

29 nov. 2023

Rien n'est plus doux

 que ton corps près du mien quand la nuit nous attrape

et que dans ton sommeil tu frôles mon désir.

Rien n'est plus mélodieux que le murmure fragile de ta respiration

près de moi ton sommeil  rend à la clarté d ici

absolument présente

réconciliée de tous les chagrins lourds qui sont enfin passés

oui tout est idéal rien ne brise demain

la nuit est éternelle quand nous sommes ensemble

je suis accompagnée quand près de moi tu dors

et je vais m'endormir tu es à mes côtés.

tu es à mes côtés je t' aime comme tout ceux

qui vibrent dans la nuit 

je  suis à toi loind de ton coeur et si près

coeur mon amant mon chéri

comme je me fonds en toi pour te dire merci

la grace d"être avec toi 

dans le creux de ton coeur

et tout nous appartient 

notre folle douceur

la joie d'être 

entre nous nouveaux



28 nov. 2023

Il y a si longtemps

 Il y a si longtemps

et d'ailleurs  je me demande si 

comme cette nuit près de toi

je l'avais déjà vécue

 cette sensation proche du mot miracle

d'être près de quelqu'un  que l'on aime et qu'il est là

au bord de l'inouï et de tous mes possibles

je l'avais certes connue mais pas comme ce jour

où les jours rigolent de tant de jours sans toi 

où je me pensais morte et mon éclat de rire résonne de ce désastre

enfui  Ô combien sont  loin ces nuits mortes et résonnent ma foi

dans mon rire écarlate 

ma foi que j'avais oubliée enterrée à jamais et qui a rejailli

comme d'entre tous les morts

aujourd'hui je m'envole et te donne mes lèvres qui baisent ta présence

et ta peau et ta joie

et mon éclat de rire je te l'offre sans loi 

Est-ce moi cet adorable Nous? O Non c'est Nous ce Nous fameux qu'on pensait impossible

que tu pensas possible et nous sommes là et la preuve est  vivante

que nous sommes bien nous.

25 nov. 2023

Justement, tu t'exiles

 d'un passé douloureux

et avances fragile

vers un destin meilleur

et bien sûr  tragique, probablement absurde

puisque nous sommes absurdes

le ciel bleu vire au sombre en un éclair sourd

il faut se l'avouer: on peut croire à l'amour

et savoir qu'il est noir, brut, sans concession possible.

L'obscène et le vulgaire rassasient l'ignorance

et tu es ce joyau qui ne veut que beauté

la perle singulière

Le dilettante n'a pas de place

chaque virgule porte un nom

le mot n'est pas bohème, il sait bien où il est.

l'amour est ce poème,  j'en conçois l'entreprise

difficile acérée à la forme implacable

Nul ne sait qui tu es nul ne sait qui je suis

l'amour nous rend secrets

je ne vis que pour lui évidemment j'ai tort

notre solitude est là elle est notre demeure

Je suis seule l'étendue du chagrin quand mes yeux se dessillent

puisque tu n'es pas là pour contenir mon âme 

ténébreuse et tu viens

C'est alors qu'elle éclate j'ai grandi grâce à toi

et sans toi qui je suis je suis la pauvre fille

malhabile sans armes

qui croit encore à celui qui saura 

qui je suis pour me dire que je suis

 le meilleur et le pire

On peut s'aventurer aux rives inouïes d'explorations factices

Il n'y a rien de facile il nous faut la rigueur 

et sinon c'est le diable et sinon à quoi bon

Trop d'éclats baveux nous font perdre la tête

elle s'envole et davantage bête

se ratatine grise et bien dégénérée.

A butiner  le bas, on cultive le fiel

A regarder nos pieds on en oublie le ciel

Nivellement des valeurs, on avale du vide

On le digère mal  aussi  l'art s'embourbe

 dans les marées informes aux contours insipides

sans pierre philosophale on devient amnésique

le monde est tout content et le monde s'inonde

d'abolis bibelots d'inanités sonores

je suis morte et qu'importe 

je vis ce que je vis et je te veux encore

Toute joie mérite ses douleurs

et de chagrin personne ne veut  mourir

sauf ces quelques maudits qui enfouissent leur peine

comme les oiseaux qui meurent

on se cache et l'on pleure

à moins que dans un sursaut  on s'essaie à renaître

à moins que dans un sursaut on se sente renaître.



23 nov. 2023

Epiphanie

 

Oh! je me suis trompée 

de personne mais peut-être que j'ai senti qu'il y avait un chemin

pour arriver à toi

et le désir appelle 

ce qu'on nomme l'Amour

électriquement je me suis connectée 

lien explosif

je suis entrée dans la fournaise la lave s'est enfuie

j'ai arpenté son écorce grave

tu m'as appelée volcan et le suis devenue

grandiose la ville s'est détruite

et nous sommes restés là

comme deux enfants éblouis

du spectacle funèbre

cependant fantastique

tu m'as donné la main  tu m'as donné ta main

je te donne un baiser 

en toute apothéose.

18 nov. 2023

J'ai redécouvert la vie

 dans ce milieu austère mêlé d'exils et de peur

mêlé de gens malades et incompris

aux murs pastels et droits

sans lueur d'espoir sinon celui de rentrer dans la norme

et de la société

Tu vois j'ai redécouvert l'horizon rose et secret d'une aurore subtile

il faisait froid et l'herbe était gelée

tu marchais dans un parc pour ensuite manger

ce qu'il convient de manger quand on veut se nourrir

bien sûr que c'était suffisant

or ça ne suffisait pas

à ton âme vorace 

qui s'est laissée pendre à ta lâche personne.

17 nov. 2023

Il aura fallu ce rêve

 pour que je sache enfin.

Terreur unanime. L'amour se finira pour une autre

plus docile et moins sur tous les bords.

Personne n'aime le trop plein.

Personne: alors on vomit. Car tout est indigeste

quand on est excessif. Et il faut bien l'admettre

je suis trop. La sobriété me rend folle. Car le monde est si fou

que je m'imbibe: je suis en guerre, je suis sans loi, je suis je suis et ne suis pas

l'autoroute des rêves.

Putain je parle comme les connasses. Putain c'est mou et mièvre. Je déteste.

Je je je je je. trop de je.

16 nov. 2023

voilà

 je ne t'écrirai plus car tu ne comprends pas mes mots

je ne te dirai rien car mes paroles te gercent

je suis trop.

je suis trop et ça m'annule.

Tu aimais la discrète, la diaphane, celle qui te laissait vivre sans elle

et je me rends bien compte que ma manière de vivre est trop impénétrable si tu ne te penches pas

sur mon visage.

Et tu ne te pencheras pas

sur mon visage.

Je n'arriverai pas. et je tiens trop à toi. 

Toi; tu es un homme. Et qu'aimes-tu en moi sinon ce qu'on a vécu et qui t"a fait sentir combien tu étais en vie.

Je ne te sers plus.

je souris je le sais.

15 nov. 2023

J'ai l'air

 Sage et transparente

je suis sage et transparente

et timide et sans repère

et j'ai l'air brute incandescente

et je suis brute incandescente

et aussi belle que détestable

et on me fuit car je suis faible

et on me fuit parce que je vis

plus que personne ne peut le vivre

chaque seconde je me demande

si je suis là ou si je mens

si je suis à ce point de l'angoisse

où je devrais mourir à force de ne pas comprendre qu'il y a des limites à ne pas dépasser

si l'on veut un peu vivre

je ne veux pas mourir mais je dois faire face

aux montagnes intérieures qui voudraient de guerre lasse

me faire dire que je hais tout ce que je veux vivre.

J'ai trop. Et de remords, et de regrets et ma détresse est sans limites

je voudrais que quelqu'un m'aime comme moi j'aimerai

mais on se fie à l'image

et mon image est lisse

et je suis piste noire 

et parfois je suis bleue

quand on me dit je t'aime

peut-on vraiment aimer

ce qui est verglacé plein de bosses et de sang

et soudain se dérobe en horizon marin?

Alors

pour de bon je regarde 

et danse et reçois les lumières des feuilles de l'automne

leur odeur sent ce qu'elles ont vécu au printemps

et leurs soeurs vont renaître

alors oui je souris

un peu mélancolique

de ce que j'aurais pu vivre

si j'avais été celle que je ne suis pas.

Rien n'est facile avec moi. Rien n'est simple pour moi.

Sauf quand c'est évident. 

Et sans fin, l'autre ne répond plus de moi.

8 nov. 2023

Regarde, j'ai traversé

 la montagne

sans planter le petit drapeau vert

qui indique l'exploit

car il ne compte pas qu'il faudra revenir

et qu'il est plus dangereux

de retrouver son port

qu'aller vers un sommet qui n'est pas découvert

on retourne à la terre

préserver nos attaches est tout sauf facile

apprendre ses tables moins essentiel que vivre dans le bien.

Je ne sais pas pourquoi mon manque d'ambition à frôler le pouvoir

Est là mon ambition, ma petite victoire

d'être pleine d'amour plutôt que d'idéal.

Je crois en ce qui est. Et c'est déjà pas mal.

Quant à ces architectes qui veulent à tout prix construire un monde parfait

ne se satisfont de rien

alors autour d'eux-mêmes

les autres sont bien coupables

de n'être pas un rêve.

Concrètement je crois à l'imparfaite demeure

qui nous fait avancer mieux que les sentinelles.

Nous sommes tragiques, à quoi bon le nier?

C'est alors que l'éclat de rire nous enflamme en décuplant nos joies

S'il te plaît ma présence

est plus forte

que toute une apparence.

Je suis là comme personne ne peut l'être. 

Et tu es mon ami. 

Indestructibles instants d'un partage inouï/


1 nov. 2023

un jour à la cantine

Y a Arthur qui m´a dit que j´étais jolie comme un éclair à la vanille.

28 oct. 2023

L´idole des arbres

Comme en vie il rentra dans la forêt uniquement profonde
Et je le regardais
Un seul homme et pourtant le coeur de mille noeuds conçus à la force de l´âme 
Depuis que l'Histoire existe  
tant de fois achevé son chemin de traverse
Lui faisait traverser
Le courage de son âme à demie interdite
Et parfois la fatigue lui faisait perdre quelques larmes mais ne désarmait pas 
car il était en or 
brut il l'avait tant cherché
On ne l´avait pas cru capable de tant d amour 
Enfant il allait curieux de tant de choses qu´on le mit dans la case de ceux qui ne font rien alors qu' il pouvait tout. Et il cru à la geôle qu'on lui avait construite. Et il se cogna se cogna et les murs comme ils étaient  des murs ne lui répondaient pas.  Mais l'amour lui fit perdre raison et il eût bien raison de n´en faire qu à sa tête que tous pensaient perdue. Alors dans la forêt le vent lui murmura de croire au chemin profondément unique qu´il ferait sans y croire. 

24 oct. 2023

Sans doute

 tu t'avances et remarques le feu

qu'il y a dans ta poitrine quand les orages passent

nous entrons particules nous ressortons grandis

la molécule est née il s'agit de liaisons

dangereuses et alors

il vaut mieux exploser

que tarir en injures

Les ombres encore une fois dans l'histoire reviennent

je préfère le tonneau que tenir le drapeau

pourtant mes ancêtres avaient brandi que l'homme reste l'homme.

Singulière je m'attache à la vie car on me l'a donnée

et c'est pourquoi je vis

davantage que bien d'autres.

23 oct. 2023

Glissant l'automne

 dérive vers un hiver 

lente la respiration change sa direction

revient vers le giron

les yeux retournent  à l'intérieur

le regard se renverse

et tu penses à ton coeur

triste et tu deviens triste

mélancolique l'herbe se glace

l'été a éclaté tu as mis ton énergie au soleil

elle a pris des couleurs

dans le brouillard froid tu chauffes à perte

les coupures qui te faisaient sourire désormais douloureuses

entament la journée

la cicatrice s'ouvre large 

le passé est passé cela te fait plus mal 

car hier est si loin la lune n'a plus de miel 

déjà prête à dormir 

Tu allumes ta lampe, il est à peine 11h.


16 oct. 2023

 Supposant le rêve intact

j'attrape la lumière et

flottante je trace une forme oblongue et floue

invalide asymétrique dont aucun angle 

ne semble avoir de prise.

Tout s'explique sauf

cette nébuleuse mathématique

toujours en extension

Hormis ce corps qui te dépasse

fume une âme orange 

Ma rage contient la Terre et dévore tout

sur son passage

la mort ébranle mon paysage

de spectres aux allures de buissons

en feu.

J'ai claqué mon argent de poche

en bonbons de réglisse 

un goût amer et frais est resté collé bien au fond de la gorge

là où personne n'ose s'enfoncer 

de peur d'y rester.

Je repense à la vie qui se dérobe encore 

que puis-je devenir puisque je ne suis rien?

14 oct. 2023

Personne.

 J'ai fui comme une morte

dans le RER B

l'escalier de ma honte

quand j'ai ouvert la porte

où je t'aimerai toujours.

Merveille perverse


Exonérant le doute
je rétablis sans voir
une ligne féroce et de crête
symboliquement ancrée
dans ma peau d'âne de Buridan.
Aussi bien fée divine que pourpre- le Diable en sa personne,
ci-bien nommé ledit-
je remonte les manches avec courage et la pente
en se retournant monte les marches
et je saute sans les pères abonnés à l'Absence
tout fait lien dans le creux
bah bah bah
en veux-tu en voilà
un cyclone antidépressif accompagne ma nuit
orphique je nage
dans l'éclatant automne.
Voilà c'est dit
nul n'y songea avant que je l'écrive
sauf sa main sur la mienne
que personne ne sait
combien
je l'espérais
et qui n'est pas venue


12 oct. 2023

Ile, ce peut-être

 Elle me regardait au milieu d'une mer

je l'ai prise à mon corps défendant

et saignante je suis rentrée en elle

mon courage à moitié

béant

la nuit

j'ai soufflé la lumière et je me suis éteinte

aussi d'or il savait piétiner mon espoir

si facilement pliable

mon coeur mon coeur reprends la vie avec l'humour en prime!

mon coeur rejoins ta moitié et retrouve ton regard!

mon Coeur je te défends de sauter sans la mer sous tes pieds

le sol d'une ville trop noire n'en vaut pas la prunelle

pupille mon baptême retrouve la clarté

Biennommée tu es née

et avec quel courage!

Il est mort

 Sous les crocs de l'Enfer

la vision se sublime

d'une eau forte et profonde

la suave coulure

d'un océan amer

dans mon coeur déchiré

lambeaux

De crise 

et mes nerfs qui éclatent 

le crâne de terreur

je supplie le carnage de s'interrompre net

la lune est déjà pleine 

ne pourra accueillir

quelque quartier supplémentaire

Misère sur misère on devient misérable

je vais vomir ton fiel sur ma jeunesse épaisse

il a crevé les abscès sauvages

la peau mise à mal le cancer se propage

volcanique

en marchant de travers.

Cà serpente comme la pluie battant sur la vitre

Sur mes joues coule une onde délétère

Il faut dévisser la tête

En décapant bien tout ce qui dépasserait 

Les bornes du normal

(Pile au juste milieu )

J ai parié mon âme

Il faut savoir la perdre.




8 oct. 2023

Rhodes 2

 Car il y a ce qui se vit et ce qui se passe en profondeur

Comment le dire mieux et avec quel langage?

J'ai passé ma main sur ton front puis

Je me suis mise en relief de ta peau.

Ode à Rhodes

Ode à mon état de l'âme

Je regarde la mer à l' azur multiplié par mille

Effervescente j'imagine un à un les points qui le composent

Certains feux font office d'artifice pour épater les lâches

Tu es parti pour aller t'endormir 

Je regarde le ciel illuminé d'audaces, il était sans étoiles. Et elles sont apparues.

C' est ainsi.

Certains font la fēte pendant que d'autres dansent

 D'autres encore parfument leur silence de larmes graves et déjà oubliées. Pourtant elles étaient lourdes de sincérité.  Puis ils  s' éteignent dans un bain de misère. Le même instant les unit et chacun dans son style.

Lesquels sont les plus sérieux? 

Souvent j'ai pensé à me jeter dans un flot électrique 

Disparaître à jamais pour toujours à jamais

Cher toi. Prends ta douche et je meurs.

Les étoiles des voiles

Me rappellent aux vanités premières

Je disparais ainsi souvent et malgré les étoiles, toi tu t'endormiras.

7 oct. 2023

Paris,rhodes 1

 On ignore souvent le sens du voyage quand on en revient d avance avec les buts en tête

mais peut-être qu il suffit  de laisser le désir s' emparer de la voile

Humblement s' y laisser prendre

Et qu'alors aussitôt

Il déterminera l'essentiel

Et sans le parcourir que deviendrions-nous?

Quelques pierres ancrées dans le  bitume d une route. 

Se déterminer sans préjuger de ce qui peut advenir 

S envahir d'un présage qui peut rester fermé

Mais à l instant donné

Plonger dans le délice.

Juste laisser l' entrefilet de l'aurore s'écouler

Et qui le sait? Le rêve est bien né au Réel

Conjugué au présent



29 sept. 2023

Conception de l'amour

 Je lui dis le désir

il répond assurance

et autres modalités d'une vie qu'il faut vivre

contraintes et les voisins et enfin  la famille et surtout les amis


Quand je donnerais tout pour entendre sa voix me dire "désolée je dois finir ce qui me pèse tant"

mais je n'ai qu'un mot de lui qui m'enfonce et me traine dans ma façon d'aimer

qui n'est pas ce qu'il faut pour un homme responsable

et ne s'ennuie ni ne ma peau ni ne se met en quête de ce que vis encore

une délicatesse

un baiser qui me manque dans le cou sur mes fesses

lui c'est le sentiment que je suis bizarre

de vivre si bizarrement le lien

alors il me promène

où il veut quand il peut se rendre disponible

et me croit-il débile

pour ne pas entendre le jeu auquel il joue?

Me croit-il insensible 

quand j'ose lui envoyer ce sentiment bizarre

d'avoir envie de lui sur le champ sur la table

au milieu de nulle part

car je suis si fragile

non ça n'est ni convenable 

ni surtout respectable

puisqu'il n'a vécu que ce qu'il voulait

le calme et puis la paix d'être celui qu'il veut

Alors je serai encore celle à qu' il dira dégage

vous êtes si compliquée

qu'à mon âge cela n'est plus possible

d'aimer en amoureux

28 sept. 2023

J'aurais eu du talent j'aurais eu ce courage

J'aurais eu ce talent j'aurais eu le courage

qui m'aurait fait mourir dans ce qui n'est plus possible

quand on n'a plus vingt ans

et que tout se dissipe au grondement d'amour

qui nous fait avancer au-delà du courage 

il en faut du courage

et si peu de talent.

Alors je reste là. Et Bach me console

et Bach me ranime comme on sauve 

au défibrillateur ceux qui seuls meurent

sans savoir qu'ils meurent.

Que serais-je sans toi qui vins dans ma liqueur 

de mon chaos débile et dégueulasse

qui sauve mon besoin d'être deux dans mon coeur

ma liqueur sans toi qui s'efface et tu viens

la parfumer d'audace et de luminosité

que nul ne peut connaitre  encore moins ressentir

ni surtout pressentir ce qui se passe en nous

parce qu'il n'a pas le talent de vibrer

à ce  que l'amour donne

quand il donnerait tout

pour continuer toujours

car  je t'aime d'amour.

Tremble le tremble

Pourquoi je tremble plus que le tremble sous la tempête?

Pourquoi je meurs plus que chacun ne pleure quand d'aventure

un mot me tue et ton absence bien plus encore?

Pourquoi je vis le poison comme un miracle sédatif

à une souffrance toute intérieure

indélébile et tatouée

la marque folle de ma façon d'être au monde

arrachée depuis les racines

enfouies dans une terre triste

en éternel tremblement?

Pourquoi je suis sous le fardeau  d'une angoisse qui repose

depuis la nuit de tous les temps et ressemble à la somme de ceux

qui ont vécu et vivent et vivront

encore les deuils la peur les tranchées la maladie

j'ai le casque d'un poilu qui voit mourir ses frères

j 'ai le soleil d'Icare quand ses ailes brûlent

j'ai le feu du bûcher où les sorcières meurent

et Orphée ne peut rien puisqu'il s'est retourné

quand il n'aurait pas dû j'ai la marque du fer

des otages qui ont le courage de résister

quand moi une feuille tombe

et j'ai mal pour elle

mais c'est l'ordre des choses

et une autre naîtra qui tombera pareille

doucement envolée par le vent qu'est la vie.

Et moi qui pleure encore.

25 sept. 2023

je vais me refermer

 me cloitrer dans des murs

qui sont plus rassurants

quand la vie fait semblant

de ne pas voir l'obscur

que j'aie dans mon coeur lent

à digérer l'amour, la joie surtout l'élan

d''être avec ceux qu'on aime

quand il n'aiment rien d'autre 

qu'eux-mêmes

et donc alors

et je suis décidée

à ne plus faire la guerre

quand je perds les batailles

qu'il faut gagner pour vivre

si l'on veut vivre encore

or je ne veux plus vivre encore

puisque quand c'est le cas

je meurs une fois plus fort.

Et non la tristesse n'empêche pas la vie

 et la joie de combattre

la tristesse enfouie depuis la nuit des temps

et non la faiblesse n'empêche pas mon front de se lever encore

pour croire à l'éternelle aurore qui renaît comme cette héroïne

luttant avec son petit et courageux courage

de vivre tous les jours

quand les jours sont débiles 

pleins de malentendus et batailles inutiles

et moi je suis en guerre et cela est plus fort

bien que je sois si blessée que d'autres seraient morts

d'être blessés à mort

Et je relève le front pour regarder le ciel

dont les nuages passent

ou restent mais on sait qu'au dessus l'azur pur nous éblouit

et que sans les nuages

il n'y aurait rien d'éblouissant dans la vie.

24 sept. 2023

Il était assis et je le regardais

 J'attendais son regard qui n'est jamais venu

Je voulais sa caresse et je creusais l'orage

Une chute terrible au fond de ma poitrine

hémorragie d'amour

or je n'étais que ça 

car je dégringolais

comme de mille étages

Une chute interminable

L'amour allait s'éclater au sol de mon corps

mais je ne mourrais pas 

puisque je devais souffrir

et donc mieux exister

Alors ça tombait

encore  si longuement

que la pluie de ma peur

et mes yeux bien ouverts

ne pourraient plus pleurer

tant ils avaient déjà plu

des torrents insatiables

Et le vertige ne suffirait plus

je connaissais l'angoisse

elle serait un monstre plus monstrueux que moi

J'ai jadis reconnu Vénus et ses feux redoutables

Eros est assassin quand je me perds en lui.

Bien sûr et je sais bien

que les mots de la peine

ne disent pas grand chose

quand on ne la vit pas

et qui  vit tant les choses qu'ils ne disent plus rien

et que leurs noms se perdent

en des sons misérables?

Ce sentiment morbide

de vivre ce qui ne peut pas

vivre cet invivable

Qui se relève après un coup débile et qui pourtant me tue?

Entre le tout où je souffre

et le rien où je souffre

où se se trouve ma joie?

A travers mes larmes asséchées d'être trop dérisoires

pour ceux qui ne savent ni pleurer ni sentir

je reprends mon courage mes armes et mon cerveau.

Pars!

Mais je ne sais pas le dire 

et c'est moi qui dégage.

Après tout je suis aussi ce monstre

dans ma force d'aimer

Alors j'attire les monstres qui ne peuvent aimer.

Et c' est de bonne guerre.


23 sept. 2023

Alors je reviens de si loin

 qu'il me faut aller loin pour toujours

dans ton corps et ton âme

pour retrouver  courage 

et aussi un peu de paix

ta peau est mon plaisir

ton sexe me désire

et je reviens vers lui brandi au plus loin dans ma bouche

et ma gorge s'écarte pour mieux le savourer et même l'accueillir

comme un nid de duvet

et je deviens vivante

tu me prends le cul  comme nul ne s'enfonce

s'il ne savait pas qu'il est don absolu, une terre nouvelle

puisque mon corps est une âme  amoureuse

et je te prends les lèvres que je suce et dévore

et ta langue traverse mon front ma nuque et puis mes seins

et mon ventre respire par ton souffle sur moi

je me sens traversée de ton onde inédite

encore je te veux

me traverser comme on prie le dieu qu'on adore

et je t'adore plus que ces flammes que les Canadairs éteignent 

à force de savoir emplir leurs provisions

et moi je suis immense et l'incendie dans ma cervelle 

s'écarte comme on dilate 

la nuit quand on la voudrait 

éternelle et tranquille

au contact d'une peau que je veux embarquer

dans mon coeur amoureux

de mon coeur en désir

qui ne veut que ton coeur ta peau et puis ta vie

avec moi pour toujours

comment ne pas comprendre ce qui nous lie   

sans comprendre qu'il se passe

indéfinissable et rare

le corps et nos esprits

inséparables et beaux

edelweiss improbable

qu'on ne connaît jamais

si on ne reconnait pas

ce qui parle en nous?


20 sept. 2023

Ce jour là j'ai décidé de vivre

 Ce jour là j'ai décidé de vivre une bonne fois pour toutes 

et la mort reprend ses droits sans qu'on s'y oppose

à l'inverse des choix qu'on faits pendant la vie

car la vie est action 

Si les angoisses ne venaient pas nous susurrer que tout est fragile que tout va basculer 

le destin serait moins puissant à se réaliser

Alors en théorie on relève les yeux, on assure son regard, on le plante dans l'horizon sacré

du feu de l'existence

On se doit de s'élancer avec l'humilité de celui qui va perdre

Alors oui peut-être que ce courage au-dessus de nos forces définira la trace

qu'un jour nous laisserons

Surmonte la terreur que nous pouvons mourir sur le champ à toute heure

Nous évanouir de peur et tomber dans la nuit.

Instant dilapidé au moment de la chute

qu'on tous nous subirons.

J'ai regardé la mer et j'ai vu qu'elle donnait

à voir l'irrémédiable

l'infini du ressac

persévérant la nuit

se retire et pourtant 

à nouveau recommence

et l'écume tranquille s'efface et puis revient

avec elle je monte et puis je redescends

Devant elle, la mer, se perd l'identité 

l'humaine condition

je pense à la folie de ne pas y plonger pour ne pas revenir

La lumière a parlé

je m'enfonce dans ses bras

et j'épouse l'enfance de ces flots inouïs

Sa caresse repose

je trouve inoubliable l'instant de ce sommeil

venu des profondeurs.

Songe alors aux tempêtes des mers traversées

Comme j'ai eu la nausée

d'avoir cru y sombrer 

et son éclaboussure m'a fait douter encore

Ô retiens-moi de mourir la vie

qui nous échappe 

sans qu'on n'y puisse rien.


Où sont-ils ceux qui pleurent

 Où sont-ils ceux qui pleurent leurs aimés enfuis? je me suis demandé

Où portent-ils le deuil de leurs chers disparus?

Et ceux qui sont debout, n'ont-ils donc rien vécu pour qu'ils se dressent encore?

Comment tiennent-ils le cap pour s'élever toujours?

Où ont-ils enterré leur peine et enfoui leur chagrin?

Moi qui suis écroulée à jamais des larmes de la vie qui chavire

Moi qui dois reculer plutôt que de penser que tout cela finit

ce scandale de la vie qui fait que tout déchire

l'amour et puis la mort 

et c'est l'ordre des choses

Tout le monde le vit et personne ne se noie

quand  je suis  inondée 

de tristesse que n'ai-je pas la  joie

d'être encore de ce monde?

17 sept. 2023

Pleurer

 Ecrire c'est structurer sa terreur.

A moins qu'il s'agisse d'un songe pour vivre encore un jour

après l'autre j'enfuis le présent et crois aux aurores que les mots 

répètent à l'envi j'ai passé mon chemin à les croire sur parole

sans aucun engagement 

quand j'aurais voulu le Verbe Vivre 

à tous les temps conjugués 

Encore une illusion mais après tout 

on pleure encore un peu.

Crise

 Passage de courants d'air en plein dans ma colonne

ça fait vibrer les sons comme la harpe des Celtes.

Vois-tu le lion il m'a souri

je l'ai monté à grands galops 

et ça n'avait pas l'apparence cavalière

mais d'une décomposition picturale

Le Lion n'est pas cheval

Il n'abdique pas de ses états sauvages

La harpe qui résonne 

je l'ai plantée au fond d'un trou large et vieux comme un secret

enfoui depuis des siècles.

Je suis en remue ni ménage.

Nausée.

 C'est au lieu de la Mort que tout a commencé

Au lieu de nos esprits commencer la prière

Ce haut lieu où les morts savent qu'on prie pour eux

Pas les icônes mortes mais les esprits m'escortent.

Hiéroglyphes de ma tête sans pierre de rosette

Tremblements de ma tête

C'est en plein transfert des données

transferts à tous les étages

de bas jusqu'en haut besoin du Père de mère de sains esprits de corps subtils

mon corps débile bouffée de remontées en mal de mère

de père d'amis du Mal et puis du Bien

Mon corps merci de résister

aux incendies de mon Angoisse.

Ce matin

 Ce matin j'ai acheté 

le café du matin

car j'en ai bien besoin

Une fois déjeûné la journée va partir

sous les meilleurs auspices.

Les bonnes résolutions.

 - Ressortir les talons.

- Se méfier des mendiants de l'amour.

-S'occuper de sa foi avant celle des autres.

- Retrouver des forces aux ondes créatives.

- Se laisser prendre aux hasards de la vie sans prévoir l'impossible.

- Ressortir les talons et avec élégance et tous les trous ouverts 

marcher d'un pas sûr reprendre ses talons et les armes

mais bien fermer son sac

ne pas se laisser prendre aux mendiants de l'amour

ils finissent bien seuls avec leur certitude

tant pis ma foi pour eux qui finissent bien seuls

Avec force et courage reprendre ses talons et retrouver du souffle

Reprendre les talons avec son courage et la force de vivre

Ne pas croire aux licornes ni les mendiants d'amour 

qui ne savent donner que chez eux avec leurs souvenirs

leur besace alourdie dans tant de certitudes

Marcher d'un pas ferme et serein en tous lieux féminin

et sourire aux amis ils sont sûrs et certains.

La fille aux ongles bleus

 La fille aux ongles bleus et aux lèvres sublimes

dans son grand anorak je l'aurais bien baisée 

pour lui dire sa beauté

Une femme adorable aux allures viriles

malgré ses ongles bleus et ses lèvres sublimes.

16 sept. 2023

Libre

 tu vois non tu ne vois pas

et même tu ne vois rien

sans doute est-ce logique on est adultes enfin

je ne suis plus violente quand l'autre est destructeur et que j'en veux encore

il est allé trop loin 

je le laisse ainsi là

n'ai pas envie de vivre ce qui est invivable 

et ni même la force

de me dire je suis là

alors sûre et alors un deux et trois

ainsi font font font

dégage

de mon coeur

qui est si indulgent

qu'il comprend et confond

le même et le palpable

la foudre et le poison

L'orage n'est pas loin et il est menaçant 

L'orage me regarde mais reste un impuissant

sans l'amour à portée

de l'éclair d'un coeur lorsqu'il est amoureux

Je l'aime il faut mourir

 L'amour nous désarme et je deviens une autre

en mourant de ma peur je découvre au présent un horizon sublime

il faut mourir un peu pour partager le feu

et ce qui saigne encore mais deviendra bientôt 

nourritures terrestres et une autre présence

je t'aime et suis non plus une autre mais une danse présente une dense présence

je suis celle avec vous que j'ignorais encore

et tout s'ouvre encore alors que j'étais finie

c'est l'histoire des frontières des exils j'ai migré dans l'amour

de vous que je ne connaissais pas

je m'exile et c'est beau 

de se prendre pour dieu et marcher sur une eau 

inédite et mon corps lui même est à nouveau 

et encore mon esprit 

renouvelle l'idée et  mes espoirs sans fin

et aussi désarmée  mon dérisoire état.

Un baiser

 J'ai passé la nuit verte à regarder danser

des étoiles filantes vers le bout d'un ciel gris
dont la fadeur rendait la vie amère
puis j'ai changé de cap et j'ai regardé l'aube
aux nuances éblouies d'un ciel bleu si profond
que le ciel était vieux de mille éternités.
J'écoute une musique aux accents sinueux 
et la vie me répond en forme de lacets 
qui m'apprennent à suivre un chemin formidable 
où je continue le combat qui mène sans victoire
à un destin sans but si ce n'est d'avancer.

Voilà en tout état des choses où je suis désormais
c'est une vie sans gloire 
et cependant je crois 
qu'elle a du mérite
et aussi du courage
et elle vaut bien tout l'or que je trouve en tes yeux.

9 sept. 2023

J'ai passé ma vie

 J'ai passé ma vie à aimer la lumière parce que j'étais une ombre

on m'a dit recommence on m'a dit refais mieux

et enfouie je me suis ébranlée

dans la terre première

qui me disait d'aimer

or je n'étais que l'ombre 

et tes pas sont venus

comme des chrysanthèmes.

Alors on m'a suppliée de fuir

on m'a dit tu dégages et n"y laisse pas ta peau

et ma peau la première avait besoin de lui.

Alors. Alors en effet et comme je l'ai compris

mon instinct n'est qu'un songe pour mourir dès demain.

Je ne suis pas si triste puisque je nais déjà.

je t'embrasse je t'aime et tu ne le sais pas

3 sept. 2023

et tu ne m'aimes pas

 comme il faudrait que tu m'aimes

et moi je reste là et c'est moi qui n'aime pas comme il faut que l'on aime

il faudrait circonscrire et donner des raisons peser le pour le contre

je t'aimais je t'aimais sans raison

et tu me laisses là incapable d'aimer 

celle qui t'aimerait jusqu à notre infini

et ce n'est pas la mort

je t'aime pour toujours

mais tu ne m'as pas cru


Quand on n'y croit plus

 et que tout comme encore une fois

le corps se délite dans l attente de l'autre qui s'en fout c'est son droit

et que je ne vis rien 

d'autre qu'une attente

 de lui son air son oeil  et son geste

puisque je ne vis  et n"existe qu'à l'aune 

de son offrande froide

et qu'il ne m'offre rien

sauf son indifférence et son ennui de moi

oui

alors je le veux

mourir de ce que je croyais ma victoire éternelle

mon amour absolu

quand il ne m'aime pas

Que faire sinon mourir

car souffrir est plus grave

quand on ne voudrait qu'osmose

elle qui n'existe pas

2 sept. 2023

Maintenant écrire, c'est ta mémoire.

 Fleur, le bleuet n'est plus comme lui-même.

A présent les mots ne diront plus la chose.

Aujourd'hui écrire porte ton nom.

Car il est certain que ce qui est arrivé arriva.

Aujourd'hui ne sonne plus hier.

A présent c'est désormais inédit.

Ta mort même n'est plus elle-même.

Je dirai cela qui n'est plus toi.

Aujourd'hui tu demeures.

Tu m'as demeuré ici.

C'est ainsi que les mots sont parfaits.

Ils n'ont jamais été dits.

A présent c'est Oui

je les entends comme nulle part.

Couchée dans l'herbe, j'ai pensé

 J'ai pensé, couchée dans l'herbe douce, enfouie dans le sol chaud, j'ai pensé à elles, l'herbe et la terre.

Elles qui sentaient mon cri alors qu'aucun sang ne nous lie,

j'ai pensé à ce lien plus apaisant que la caresse d'un amant qui porte en elle la possibilité de la séparation. Cependant que l'herbe et la terre restent éternelles. 

J'ai compris comme mes lèvres se déchiraient par amour et l'amour cessera. 

C'est au creux de toute alliance, c'est notre déchirure, 

Nous serons séparés

un jour

A moins qu'il y ait un coeur battant encore la chamade dans notre Ame

et que je fonde en toi

comme la terre éternelle  embrasse aussi l'étoile.

La puissance amoureuse a traversé la nuit

je ne t'ai plus reconnu

et la peur de te perdre

m'a mise dans le tombeau.

Mais ce n'est pas là le grave. Je suis trop sérieuse au moment de jouer. Jouer c'est le risque de perdre, et j'ai beaucoup perdu. Et qu'ai-je donc gagné?

Une tristesse folle d'être encore et pour toujours séparée.

J'ai gagné l'expérience que l'on pouvait tout perdre. Mais rejouer encore

et refaire le Pari, 

replonger dans le gouffre

le ressentir plus profond mais moins pire que la première fois.

Je l'ai senti se dilater en moi et je m'y précipite.

C'est que la vie est belle quand je t'aime à mourir quand bien même je veux vivre

près de toi et toujours.

On perd trop vite la mémoire de ce qui a eu lieu quand cela a eu lieu.

Il est pourtant certain que ce qui est arrivé arriva.



28 août 2023

Succion

 Il a sucé le sang qui coulait dans mes veines

pour le retrouver je les ai coupées dans le sens de la longueur

pour que cesse le mal

ce mal logé dans le ventre

Le mal ombilical

origine de tout organisme vivant sur cette terre

J'ai dissocié mon corps car j'étais séparée

en doubles asymétriques

l'un en envers de mon autre

qui parlait de la mort

et l'autre qui vivait ce qui n'était pas tenable

Je vivais en sentant que je me séparais

et personne ne sentait que je me séparais

c'est là le propre de mon Origine

La vie de soufre de sang et de fer

j'ai une croix dans le coeur 

un christ dans le bide

et des larmes de vierge

assise sur le tombeau

la douleur de la Mère et le fils en morceaux

qui peut 

qui peut respirer après cela?

Qui?

Je. Claire. Moi. 

Retour au sens de la Loi. et à l'Identité.

Je regarde ce visage dans le miroir et cela recommence: je suis limitée à mon corps passager et mon âme nouvelle renaît à chaque instant

passe le relais, délègue et j'y ai mis mon coeur

au coeur de chaque chose, l'angoisse est innovante, je commence à entendre que je ne peux pas tout

mais que j'ai du courage.

Je replonge en enfer mais j'ai la tête dure et l'enfer ne dure pas à celui qui s'étonne que la vie nous réserve encore bien des miracles.

27 août 2023

Il disait je veux te voir danser

Il disait je veux te voir danser

et il m'a vue me fondre comme neige au soleil

m'effondrer sans un geste avec ce regard 

noir et fou et cruel

que j'avais déjà vu dans les yeux noir et fou 

d'un homme en rage et fou

alors j'ai détaché de moi 

ce qu'il restait de moi

je me suis mise à part

en dehors de mon coeur

je sais le faire je peux le faire et je me suis appliquée

à ne pas ressentir toute la déchirure 

laquelle passerait bien comme passe un nuage

au dessus de ma tête

j'ai pensé  regarder le vent dans le feuillage 

qui tremblait l'autre jour au-dessus de nos têtes

quand je croyais découvrir l'étendue du bonheur 

d'un  l'instant avec lui 

le vent dans les feuillages était toujours vivant quand je mourais de peine, mais la peine finit quand le vent continue

de brouiller les indices

je me suis écartée pour ne pas m'enfoncer davantage

là où m'avait-il dit "je t'emmènerai un jour"

mais les mots sont  promesses et je suis une idiote de croire ce qu'on me dit quand ils ne veulent qu'une chose

retrouver leur élan d'homme sûr, en pleine possession 

de leur virilité perdue dans l'habitude

et le contentement d'une autre appartenue

et quand ils l'ont recouvrée, leur grosse complaisance

d'une jouissance acquise d'un sperme vigoureux

alors ils n'en peuvent plus, et oublient bien trop vite que leur bite est plus vaste

 et ne marche pas seule

Je suis la  réveilleuse de leur corps 

plongés dans un sommeil profond à force d'indifférence

de celle à leur côté

sans payer ils se barrent sans  régler un instant leur cas si misérable

Je sais ce qu'ils me doivent. 

Mais eux, ce sont des hommes, me mettent dans l'ordure qu'on jette sans couleurs

Il est drôle de penser que chaque homme se ressemble. 

Infiniment je souris de penser 

que je croirai bientôt être dans les bras d'un seul

d'un amant amoureux et qui ne m'aimera pas.

C'est une triste pensée, mais je suis triste encore.


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

26 août 2023

Quand les yeux se déssillent,

 Quand les yeux se déssillent, et que l'illusion cesse

le corps se déconnecte je regarde le verre et ses mille morceaux

éparpillés par terre comme je suis en lambeaux

une quelconque manière est  la manière propre

de celui qui l'adopte

alors elle signifie et toute action décèle un symbole pérenne

il faut en reconnaître et la flèche et la cible

Il m'a jetée autant que cette boite de Nescafé lyophilisé qui lui coûtait plus cher

que ma présence 

mais dont il avait davantage besoin

or moi je n'étais qu'un désir, et le désir prend fin dès qu'on y a pris goût

alors il me brisa et me mit dans le train 

me rapporta sans mot

mais avec la violence de celui qui refuse 

de voir qu'il n'en peut plus j'ai reçu de plein fouet 

sa colère et sa haine

il a mécaniquement fait marcher sa machine qui roule vite et prend tous les virages

il pensait que j'en étais une parmi tout son garage (si bien achalandé)

il maîtrisait mon corps (croyait il) mais je ne jouissais pas

trop impatient pensait qu'un souffle était orgasme

lorsqu'il n'était qu'aurore

d'un avenir meilleur.

J'ai fait le job: ai remis son CT en ordre. Il a joui quand il n'y pensait plus.

Moi je pense toujours et commence à comprendre

que donner ne suffit pas qu'il me faudra encore

encore travailler dur.


22 août 2023

Il y a en moi

 Il reste en creux

le grand Déplacement 

qui exile les faibles vers la Terre Promise

les canaux de Venise qui empestent la mort

les combles de l' Enfer

la mer et ses trésors

la Beauté indécente 

d'un ange tombé à terre

Il y a quelque chose de grave

 au-dedans qui ne s'étiole pas

et que rien ne console

hormis le doux tombeau

dans lequel je me plonge

dès que la peur me prend 

par la peau de mon cou 

me prend et puis m'étrangle

dans le moindre viscère

et je crache et je bave

pour demander pardon

à celui qui me viole

 de part l'indifférence

qui s'écoule de lui

quand je suis à genoux

et souffre le martyre

sans être auréolée d'un quelconque Salut


La violence poignarde plus que de raison

j'ai donc comme habitude retrouvé l'arsenic : je ne veux plus souffrir

je ne peux plus

j'ai plongé ma tête dans la paille chaude d'été

j'ai senti son odeur

j'ai pris de la terre dans ma bouche pour éteindre mon cri

je ne peux plus souffrir

je veux mourir et le ciel et le vent 

et le vent dans les arbres

m'ont gratifié de leur présence 

malgré le mal planté au coeur

et leur indifférence cette fois pure et honnête ont calmé une seconde

 l'ampleur de mes ruines encore trop fumantes

mon amour dégringolé pendu 

à l'échafaud du pire

j'ai perdu l'illusion

le mirage grossier a perdu tout honneur

alors la Nature dans son silence unique

a percé le mystère: au-delà des souffrances, il  y a ce qui reste

et ce qu'on en fera. 

Je ne suis plus hier, et ni demain encore

quand il n'y a rien à dire, les mots ne servent plus.

Un jour peut-être saurons nous parler à nouveau 

puisque tout est déjà dit

et que tout se transforme 

même quand nos blessures ouvrent une autre douleur

qu'on ne connaissait pas

de même que ma joie à être dans tes bras.




3 juil. 2023

J'ai cassé le miroir

 J'ai cassé le miroir j'ai brisé ta mémoire

pour la rendre meilleure

qu'elle ne l'était déjà.

J'ai mangé le désastre à force de courage

et j'ai dû dire non au saccage inversé

J'ai cru en ta poussière et j'ai vu les étoiles

quand on aime à genoux, me disais-je tout bas

et je pense toujours à ton corps sentinelle

qui protégeait mon corps

le bouclier d'Achille 

qui finit par mourir sous les rires d'Hector

Je suis cette Troyenne qui pleure son enfant

Il se peut qu'on devine le troupeau de mon Ame

abrutie par la vie

Un jour je partirai vaincre le soleil affreux 

dont l'odieuse lumière réchauffe mon Désir

Je suis celle qui enfile les habits d'Aphrodite 

pour guérir l'Amazone qui trône dans mon sein

Je suis la pucelle assaillie dans les flammes

Je suis ton Antigone et mon frère se meurt

je brave les Démons et je te vengerai

Je suis Electre aussi et ma mère m'assassine

peut-être même aussi que l'arbre des Atrides est planté dans mon ventre

ses racines s'enfoncent et les branches s'emmêlent 

inversées dans ma tête

Je suis Mère Courage et je suis la Médée

Oedipe erre dans mes doigts je suis ton Erynie

sur la voie d'Euménide

QUI CRIE DANS MA CERVELLE

ET QUI CRIE DANS MON COEUR?

Quelle folle violence  me brûle la poitrine

et m'assaille le corps de tant de maladies?

Qui fulmine au creux de mes entrailles?

L'incestueuse amie que je prenais pour soeur!

Je crève Iphigénie sur l'autel débile

et mon père dans la nef me donne en mariage

au solstice d'été

je dilate le Ciel à coups d'éclats de rires

je deviendrai le miel qui repose la brûlure

je bâtirai nouvelle cette Tour infinie

qui penche trop à droite 

j'épuise Lucifer je suis l'Apocalypse

pour qu'une Aurore revienne

et ma Terre est promise

je rénove Babel de toutes les couleurs

et Bosch créa le Verbe avec sa perspective

abolie d'un manichéïque Eden

Qui croqua dans la pomme et l'enfouit dans ma bouche?

J'ai sucé le poison

je suis son Ophélie et navigue dur l'eau

Un trou de verdure dans mon coeur amoureux

Juliette est Montaigu et c'est moi la Chimère

sans aucun artifice

je pèse le pour le contre sans balance ni Thémis

puisque je suis Titan.

On m'a mis une couronne 

de fleurs autour de la tête en guise de linceul

Doucement me relève les larmes plein les yeux

car j'ai eu de la peine

et ce n'est plus la peine

de venir implorer celui qui ne veut qu'un coup

alors qu'il est minuit.

Tu vois mon cher Amour quels indices m'ont fait naître sans pitié

puisque je suis cruelle à me faire damner

Je refais le parcours

Qu'ai-je donc ignoré pour qu'on m'en veuille ainsi?

De quoi suis-je coupable pour qu'aucune amnistie

réduise mon chagrin incendié dans la chair 

dévastant chaque nuit ravageant tous mes jours?

De quoi suis-je minable? Qui ai-je assassiné?

De quel crime on m'accuse?

Il me faut le savoir! Je lève les yeux au Ciel 

et je vois ton Esprit

qui prend toutes les formes

A quel Saint me vouer?

14 juin 2023

Si la musique

 n'existait pas je 

serais autre chose

je ne serais que mots même imprononçables

je serais dans la pensée

or la musique

la musique me donne cette joie sans prénom

qui fusionne et résonne

ce que je suis dans mon coeur

et qui n'a pas de mots

je suis ivre de joie quand on vit sans se dire

que nous aimons la vie ses rires

l'ivresse de nos sens 

et l'éveil de la joie

qui éclate de joie et de rire

la musique me pardonne et je pardonne tout

quand j'écoute folle

la musique des corps

l'orchestre de ton corps


9 juin 2023

Sens éperdus

 Je n'ai rien vu encore ni le bleu de la mer, ni les franges du ciel, ni le ciel d'été

ni le nuage noir

il suffit d'être regardée pour oublier qui je suis

quand je me suis perdue 

de cette  peur d'enfant

d'être à nouveau détruite

je n'ai rien vu de tout ce que j'ai déjà vu

c'est l'éternel retour

le miracle de voir

et le bleu de la mer

les franges du ciel d'été

le ciel de notre été 

et le nuage noir.

4 juin 2023

A juste titre

 Et je divague, à juste titre, 

je remonte la mer qui ondule

dans une sphère de compassion 

en m'entrainant dans sa limite

je deviens celle qui danse au fond 

des abysses secrètes

je deviens si profonde 

que mon coeur monte 

vers le Désir

d'un feu inouï

imprononçable.


J'ai revêtu son atmosphère : la peau salée les cheveux ronds

des vagues éternelles

la mer m'a prise sans frontière

telle que je suis 

mon âme épaisse a pris le pli 

de ce berceau

j'ai nagé sans retour je suis partie pour la lumière

un orage a plu sur mon corps fou

j'ai bu tout le désir, je l'ai bue

jusqu'à la boire à l'infini

de cette mer inondée j'ai rejailli  fontaine

miraculeuse de vie

tant de pleurs s'étaient enfuis 

de moi depuis des siècles

il n'en fallait pas moins 

que cette mer 

épaisse et dense

pour retrouver un peu de joie un peu de moi un peu d'espoir

je l'ai bue toute et entière

pour étancher tout le désert

d'un coeur qui pleure sans plus les larmes

Pardon encore : jamais ne meurs

ma belle mer mon âme soeur

mon amoureuse et ma tourmente

est revenue comme une vague

 puisqu'éternelle à l'intérieur.



14 mai 2023

CONNE

Il était zemmourien

et j'étais communiste

il se disait chrétien

je ne croyais qu'au fist

j'ai voté Mitterrand

il votait le contraire

parce qu'il aimait détruire

ce qu'il y avait en moi 

de joyeux et  de rare

j'aimais tant son sourire je désirais tant jouir

je suis devenue folle

je ne jouais à rien il aimait me faire taire

de ses convictions me disait "attendez" quand je ne disais rien 

plus encore ignorais tout des choses Alors qu il m'ordonnait de me plier en deux

en trois en quatre 

Aux feux de son plaisir

j'étais pliée de rires

car je n'étais pas de celles obéissantes 

 qui disent oui à tout

qui  tremblent  de dégoût

à l'idée de le prendre

dans la gorge serrée, dans ma gorge interdite

pourtant je disais oui pour parfaire leur monde

pour remplir leur bite

d'un sang si vigoureux

qu'ils demeuraient sans voix

 et sans doute interdits

de celles qui

à ses  voeux

si bizarres

et je me suis enfouie

dans le sous-sol épais

de son passé détruit

j'ai fui et je suis trouble

comme un fiston redouble

en dépit de parents

qui ne comprennent rien

je suis conne et c"est bien

Je suis une salope

une fille de joie une fille myope

qui ne sent rien des porcs

et mes tremblements d'or

Qui m allument et me brûlent

Je les broie comme je peux

Je ne suis pas un dieu

je suis conne et  suis nulle

connasse et puis j'encule

tout ceux qui font de moi 

cet être qui recule.


Il était ce connard

 Sûr de lui,   ambitieux, mal dans son corps et sa virilité

Il était un connard, cultivé, sans croix

autour du cou mais celle

qui l'approchait, sa  proie, 

la proie de son désir décidément débile

en proie à son habile et fausse habileté

je l'approchai alors, je  jouai dans le feu 

de ce connard habile

de celle qui est de celles

qui sont drôle et fragiles.


Je me suis pris le mur

encore une fois c'est tout

je ne veux plus mourir

les règles revenues

on se pense ineffable

je ne suis qu'un murmure

et je deviens le diable

quand je montre mon cul 

en forme de sourire

que nul ne comprendra

oui  je suis  ce connard 

débile et formidable

que personne ne lira.


Point Barre au demeurant.

Et je pleure ma douleur

est pire que celle d'avant

je pleure comme je pleure

et je suis une enfant .

13 mai 2023

Fouilles

 Harmonieusement creusée

ta personne se dresse,  épiphanie sans doute d'un passé misérable, douloureux, pénible (litote)

Je chante une chanson, un oiseau se délite et prend la fuite 

Le corps fou a la tête sur les épaules droites.

A l'intérieur, c'est tout l'inverse. ça marche sur la tête.

Tu fouilles un intérieur débile: ça tourne mal. 

Incompatibilité terrestre. Il eût fallu naître sur une étoile de Lune.

Ainsi te serais-tu mieux retrouvée.

Chaque fois un sort s'est abattu pour te remettre bien droite.

Eh tu as refais ton Fau de Verzy. 

Tu fouilles et forcément

ça rapporte du coprolithe en veux-tu en voilà.

T'es trouée de partout. Cassée diront-les bien pensants.

Je chante la chanson, l'oiseau tronçonne l'arbre sur lequel est son nid.

Franchement la vie est belle

souris c'est le printemps

et les feuilles jaunies tombent

comme tu marches.

6 mai 2023

Fille de Joie

 Elle se libère, devient créole

Elle se fait jouir : cela offense

elle est le feu elle sent et danse

Elle a envie, elle n'est pas folle/


On lui reproche le manque de pudeur

elle est en flammes elle n'a pas peur

elle est la louve ils adorent ça

elle se referme, ils la laissent là.


Le tour joué, ils lui demandent: 'tu n'as pas joui?'

Elle leur susurre une langue obscure

Qui les renverse puis les rend sûrs

qu'elle ne sait rien qu'elle est bâtarde 

ils la détestent ils la regardent

avec dédain, et, lentement, 

sans un murmure et dans le vent

dans leur oubli elle se disperse

une nouvelle fois elle s'évanouit

5 mai 2023

A la Lune penchée

 Que reste-t'il de toi

une fois l'identité satisfaite

au terme de l'action et puis des compétences?

Que reste-t'il de toi quand tu perds 

le patrimoine acquis

venu d'arbres millénaires?

j'ai baisé diras-tu

j'ai semé sans récolte

tu n'as pas la main verte 

tu oublies que le temps ne peut rien

et tu cours à ta perte.

Il a plu: cela ne suffit plus.

A perte tu découvres 

l'étendue du désastre

le gâchis monstrueux;

L'Angoisse a remonté la pente 

et ta dégringolade en a pris la mesure.

Narcisse se regarde dans le caniveau, les mythes se baladent en formes d'étincelles noires.

Je suis dans le tonneau

et m'enivre d'éphémères et de désinvolture.

J'ai envie de l'oubli 

et tombe plus bas que terre

pour retrouver racines.


Lune, Lune, dis moi que je suis Claire

et non pas une ordure.


2 mai 2023

Tu t'oublies

 De la peau se dégage

 une torpeur

angélique et surfant sur la vague

à l'âme

je distingue  bien alors 

ta sueur pâle

et c'est limpide et fluide

comme une rafale

en forme de courant d'air

glacé, brûlante

tu offres ton regard

la donation plénière

qu'ils redemandent encore

ce regard d'adoration sublime

ces yeux plantés au fond

d'une lueur infime

qui les plante sur place

au milieu de Narcisse

qu'ils veulent dominer

Or le sujet s'échappe

au milieu de mon corps

qui ne m'appartient plus.


Ils croient ce qu'ils veulent 

Ils esquissent la toile

de celle qu'ils voudraient voir

Et me gomment le coeur

qu'ils redessinent en cul.


Et ce qui terrorise

c'est l'absence de peur

et qui reprend en force

leur manque de pudeur.


De quel côté pencher?

Puisqu'ils me l'autorisent

et que je suis contraire,

Permission contrariée:

merveille et puis vulgaire.




10 avr. 2023

Quelque part en hiver,

 Quelque part en hiver, je me réveille enfin d’un sommeil lourd à l’épaisseur dense.

Un peu comme une souche d’arbre, tronçonné de la veille.


L’hiver je sors du bois et regarde les hommes figés et lents et rares.


Un rythme lent plus adaptés à mes lois de givre.


Emmitouflée de rêves sans espoir je montre un museau pâle et des yeux de lapin froid.


Une hermine cynique m’accompagne pour me guider dans le flegme nostalgique d’un été trépidant.

Ralentis, les hommes marchent sans remords.

Ils traînent leurs victoires avec force  et courage.

Ils ont l’éclat terni des vertus passagères. “hier j’étais en ski nautique, j’ai monté vers Alcatraz, j’ai franchi Gibraltar, j’ai marié mes filleuls, j’ai campé, innové, estivé, je victorise mon existence, j’exploite le temps, je plante mes graines à des fins éclatantes.”


Devant tant d’énergie, je ne pipe mot, moi qui fuis l’horizon puisque je n’y crois plus.


Cependant, malgré tout, l’hiver aidant, en regardant mes pieds, je poursuis le chemin


QUAND LE BLEU DEVIENT VERT


Et que le vert éclate 

que tu deviens libre avec ton âge allant

que tu sais que les mots 

n’ont plus l’élan d’avant

quand la nuit n’est plus belle et que les étoiles existent

quand la musique a l’air des chemins rigoureux

et qu’elle sait mieux que tous t’entourer des aieux


Quand le bleu éclatant devient vert langoureux

peut-être que la vie passe sans toi et alors

peut-être que c’est ça le tourment dont te parlent les dieux

dont tu crus sans limite

avec foi et rigueur

avec lumière oblique

sur photo centenaire


je suis nulle et pourtant

une ultime seconde

je regarde le ciel

le nuage harmonieux


se peut-il que peut etre

je sois vivante alors?