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28 août 2023

Succion

 Il a sucé le sang qui coulait dans mes veines

pour le retrouver je les ai coupées dans le sens de la longueur

pour que cesse le mal

ce mal logé dans le ventre

Le mal ombilical

origine de tout organisme vivant sur cette terre

J'ai dissocié mon corps car j'étais séparée

en doubles asymétriques

l'un en envers de mon autre

qui parlait de la mort

et l'autre qui vivait ce qui n'était pas tenable

Je vivais en sentant que je me séparais

et personne ne sentait que je me séparais

c'est là le propre de mon Origine

La vie de soufre de sang et de fer

j'ai une croix dans le coeur 

un christ dans le bide

et des larmes de vierge

assise sur le tombeau

la douleur de la Mère et le fils en morceaux

qui peut 

qui peut respirer après cela?

Qui?

Je. Claire. Moi. 

Retour au sens de la Loi. et à l'Identité.

Je regarde ce visage dans le miroir et cela recommence: je suis limitée à mon corps passager et mon âme nouvelle renaît à chaque instant

passe le relais, délègue et j'y ai mis mon coeur

au coeur de chaque chose, l'angoisse est innovante, je commence à entendre que je ne peux pas tout

mais que j'ai du courage.

Je replonge en enfer mais j'ai la tête dure et l'enfer ne dure pas à celui qui s'étonne que la vie nous réserve encore bien des miracles.

27 août 2023

Il disait je veux te voir danser

Il disait je veux te voir danser

et il m'a vue me fondre comme neige au soleil

m'effondrer sans un geste avec ce regard 

noir et fou et cruel

que j'avais déjà vu dans les yeux noir et fou 

d'un homme en rage et fou

alors j'ai détaché de moi 

ce qu'il restait de moi

je me suis mise à part

en dehors de mon coeur

je sais le faire je peux le faire et je me suis appliquée

à ne pas ressentir toute la déchirure 

laquelle passerait bien comme passe un nuage

au dessus de ma tête

j'ai pensé  regarder le vent dans le feuillage 

qui tremblait l'autre jour au-dessus de nos têtes

quand je croyais découvrir l'étendue du bonheur 

d'un  l'instant avec lui 

le vent dans les feuillages était toujours vivant quand je mourais de peine, mais la peine finit quand le vent continue

de brouiller les indices

je me suis écartée pour ne pas m'enfoncer davantage

là où m'avait-il dit "je t'emmènerai un jour"

mais les mots sont  promesses et je suis une idiote de croire ce qu'on me dit quand ils ne veulent qu'une chose

retrouver leur élan d'homme sûr, en pleine possession 

de leur virilité perdue dans l'habitude

et le contentement d'une autre appartenue

et quand ils l'ont recouvrée, leur grosse complaisance

d'une jouissance acquise d'un sperme vigoureux

alors ils n'en peuvent plus, et oublient bien trop vite que leur bite est plus vaste

 et ne marche pas seule

Je suis la  réveilleuse de leur corps 

plongés dans un sommeil profond à force d'indifférence

de celle à leur côté

sans payer ils se barrent sans  régler un instant leur cas si misérable

Je sais ce qu'ils me doivent. 

Mais eux, ce sont des hommes, me mettent dans l'ordure qu'on jette sans couleurs

Il est drôle de penser que chaque homme se ressemble. 

Infiniment je souris de penser 

que je croirai bientôt être dans les bras d'un seul

d'un amant amoureux et qui ne m'aimera pas.

C'est une triste pensée, mais je suis triste encore.


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

26 août 2023

Quand les yeux se déssillent,

 Quand les yeux se déssillent, et que l'illusion cesse

le corps se déconnecte je regarde le verre et ses mille morceaux

éparpillés par terre comme je suis en lambeaux

une quelconque manière est  la manière propre

de celui qui l'adopte

alors elle signifie et toute action décèle un symbole pérenne

il faut en reconnaître et la flèche et la cible

Il m'a jetée autant que cette boite de Nescafé lyophilisé qui lui coûtait plus cher

que ma présence 

mais dont il avait davantage besoin

or moi je n'étais qu'un désir, et le désir prend fin dès qu'on y a pris goût

alors il me brisa et me mit dans le train 

me rapporta sans mot

mais avec la violence de celui qui refuse 

de voir qu'il n'en peut plus j'ai reçu de plein fouet 

sa colère et sa haine

il a mécaniquement fait marcher sa machine qui roule vite et prend tous les virages

il pensait que j'en étais une parmi tout son garage (si bien achalandé)

il maîtrisait mon corps (croyait il) mais je ne jouissais pas

trop impatient pensait qu'un souffle était orgasme

lorsqu'il n'était qu'aurore

d'un avenir meilleur.

J'ai fait le job: ai remis son CT en ordre. Il a joui quand il n'y pensait plus.

Moi je pense toujours et commence à comprendre

que donner ne suffit pas qu'il me faudra encore

encore travailler dur.


22 août 2023

Il y a en moi

 Il reste en creux

le grand Déplacement 

qui exile les faibles vers la Terre Promise

les canaux de Venise qui empestent la mort

les combles de l' Enfer

la mer et ses trésors

la Beauté indécente 

d'un ange tombé à terre

Il y a quelque chose de grave

 au-dedans qui ne s'étiole pas

et que rien ne console

hormis le doux tombeau

dans lequel je me plonge

dès que la peur me prend 

par la peau de mon cou 

me prend et puis m'étrangle

dans le moindre viscère

et je crache et je bave

pour demander pardon

à celui qui me viole

 de part l'indifférence

qui s'écoule de lui

quand je suis à genoux

et souffre le martyre

sans être auréolée d'un quelconque Salut


La violence poignarde plus que de raison

j'ai donc comme habitude retrouvé l'arsenic : je ne veux plus souffrir

je ne peux plus

j'ai plongé ma tête dans la paille chaude d'été

j'ai senti son odeur

j'ai pris de la terre dans ma bouche pour éteindre mon cri

je ne peux plus souffrir

je veux mourir et le ciel et le vent 

et le vent dans les arbres

m'ont gratifié de leur présence 

malgré le mal planté au coeur

et leur indifférence cette fois pure et honnête ont calmé une seconde

 l'ampleur de mes ruines encore trop fumantes

mon amour dégringolé pendu 

à l'échafaud du pire

j'ai perdu l'illusion

le mirage grossier a perdu tout honneur

alors la Nature dans son silence unique

a percé le mystère: au-delà des souffrances, il  y a ce qui reste

et ce qu'on en fera. 

Je ne suis plus hier, et ni demain encore

quand il n'y a rien à dire, les mots ne servent plus.

Un jour peut-être saurons nous parler à nouveau 

puisque tout est déjà dit

et que tout se transforme 

même quand nos blessures ouvrent une autre douleur

qu'on ne connaissait pas

de même que ma joie à être dans tes bras.