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23 oct. 2008

Petite.

Le rêve du départ s’est agrippé à son chemisier. Des grêlons s’abattent et les cimetières s’ouvrent devant l’incertitude. Il lui prend la main comme un coquelicot. Elle habite une demeure où la lumière répond. "Son père –lui dit elle en secret- son père l’a toujours laissée au rebord des ravins sans lui dire de ne pas s’y pencher."
Il lui serre sa petite main bleuie par la fraîcheur de mars. Elle lui raconte un peu comment elle n’a eu plus faim un jour mais (elle rit les yeux cernés) que tout ça c’est si loin. Et qu’elle aime tant les crêpes remplies de sucre chaud et puis la viande aussi. La viande bien saignante. Il la regarde comme si elle allait partir. Elle repose le front sur son épaule. Pleure un baiser dans le cou. Il ne l’aime que d’amour. Il la laissera là.
Affamée,
Elle sourira toujours
Au rebord du désir.

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