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4 déc. 2025

Il est revenu.

 IL EST REVENU.

Non. Pas le désir, l'homme. 

Pour moi ce n'est pas un triomphe, Achille contre Hector

juste

un peu de sécurité

un peu de "je ne suis pas si mauvaise, si mauvaise, si dans le dessous"

oui je l'ai pensé "je suis une au-dessous, une fille mauvaise", 

pas une femme juste une fille

un brin débile un brin de rien

les petits brins qu'on prend 

pour donner le petit bouquet de fleurs

sauvages à sa maman

avec une attention formidable un 

"je ferais tout 

du mieux que je le peux

 je donnerais tout

le meilleur de moi  et du mieux que je peux"

une fille qui 

met un peu de jaune-pissenlit un peu d'herbe haute, un peu de boutons d'or, un peu de fleurs bleues et trois coquelicots

qu'on offre et puis sa maman embrasse et dit merci

le pose dans le petit vase

le petit bouquet dans le petit vase et soudain

cet homme fané, mon doux coquelicot

L'homme est revenu, mais 

le désir vient de plus loin, il lui faudra des siècles ou une année-lumière, il lui faudra traverser les astres, retourner les rivages, rejoindre mes certitudes pour que l'esprit abdique 

du passé

pour que le corps retrouve l'abandon dépassé, l'abandon du passé,  pour qu'il puisse à nouveau ouvrir la folie qui l'inonde quand il se laisse aller

au plaisir, fermé, blotti dans le cercueil qui n'était pas la mort

juste l'hibernation qui givre les angoisses, 

la déception, le coeur qui s'est brisé

ma folie et la joie dans un cercueil dont j'ai gardé la clé.

Je n'étais pas morte, je me suis rendue là où il faut s'enfermer quand la souffrance danse

et que mon  coeur se fige, abruti, quand tout se déchire, tout, 

ce tout qui était toi, qu'il fallait enterrer, je veux dire mon âme.

J'ai ainsi mis le feu à l'Intérieur. Incinéré le désir.

Et tu es revenu. Toi tu as vécu. Je me suis mise dans la tombe

pas pour être morte, simplement pour 

enterrer la douleur, 

et un jour à nouvcau, ouvrir mon désir 

et rebatte mon coeur.

30 nov. 2025

Le ciel en hiver donne faim

 la vie en hiver quand le soleil froid inonde le bitume

l'hiver quand le ciel est unique un volcan de joie pure

ce froid donne une force inestimable annonce le printemps

je ne pense pas au printemps quand le froid emmitouflé d'un sourire

brouille la piste des nuits trop longues, 

quand le soleil perce le réveil comme une aiguille coud notre chemin de table.

A noël nous serons réunis ou seul tout seul

et c'est pareil

en hiver il existe un soleil

rare fier quand il brave les nuits longues les pluies qui glacent

quand il nous dit "je suis là" sans chaleur je donne ma lumière

A noël nous serons à minuit sans penser que le soleil nous a offert sa lumière

Je devrais au pied du sapin faire une petite crèche avec dans le berceau un petit soleil

autour souffleraient la lune et les nuages et surtout beaucoup d'étoiles

beaucoup d'étoiles la lune des nuages 

souffleraient chaud sur le berceau

le soleil alors pourrait grandir enfler me donner la joie.

26 nov. 2025

Tenter c'est espérer

 j'ai  rêvé j'ai compris une soeur n'est qu'une soeur

les frères vivent leur vie d'homme oublient qu'une soeur parfois pense tout bas

ou plutôt rêve songe qu'il méritait mieux que le verre qui ne trinque plus

elle pense la soeur qu'un frère qui ne mérite qu'un accord qui trinque car deux verres se frôlent

mais sans regard trinquer ne vaut rien 

et un n'a pas voulu

j'ai eu mal et n'ai pas fait le bruit

ça ne sert à  rien de faire des histoires

moi je suis celle qui n'en peut  plus de dire que tu rages dans la cuisine

en effet je n'y peux rien

en effet je ne saurai pas ni dire à mon neveu adoré ton fils

crier que je ne suis pas d'accord pas contente pas 

et toi dans la cuisine 

toi dans ta cuisine refaite comme personne ne refait la cuisine

toi tu as crié (en sourdine) et désolée j'ai entendu les mots en sourdine

24 nov. 2025

A 6H06

 je le suis devenue c'est l'époque

on n'est pas sur le champ disponible

on n'a pas

Or il suffisait de dire c'est ma faute je n'ai pas prévenu

je pensais que les mots envisagés vécus ensemble 

permettraient de poursuivre

je ne suis pas dans l'air du temps

j'avais déjà beaucoup dit il fallait la musique

on m'a crue disparue

rien n'est grave aujourd'hui: une rencontre avortée

un plaisir sans poursuite

suis devenue fantôme exilée comment dit-on?

Rien n'est grave c'est fou comme rien n'est grave

fou de devoir justifier une absence soudaine juste pour une musique qui en effet ne valait pas tes mots

rien ne valait tes mots

j'avais besoin de musique

on achève. Et c'est bloqué, je me souviendrai  un temps

et puis 

comme tout disparaît tout disparaîtra.

Je suis un peu fragile. Sur le moment du blocage.

Mais nous sommes devenus ainsi qu'un message trop tard

est un message mort.

Ceci n'a aucune importance. 

Il faut tourner les pages. Je tournerai la page

un jour ou l'autre

la musique est un langage qui ne s'évanouit pas, à 6 heures du matin. 

6H06 exactement.

23 nov. 2025

Crève le chagrin

 Un autel et le feu on distingue un cadavre non une carcasse un bouc c'est évident

le bouc s'enflamme et les hommes sont sauvés

un bouc bout, crame son existence

crame le passé, nos fautes et les pestes

dégage l'odeur rauque où nous avons failli

Il brûle il crève et les dieux revendiquent le droit à la fumée

de leurs sacrifiées

Iphigénie

une car les sacrifiés sont souvent féminines

les sacrifiées ne sont que féminines

on ne brûle que celles qui ne revendiquent rien

n'y peuvent rien= aux guerres, aux repentis, aux folies

l'hybris n'est qu'une affaire d'hommes

les guerriers qui veulent un territoire 

encore et toujours plus grand et large

plus 

et davantage

En ce moment les hommes réparent les fuites et les interphones

les fuites dans le salon

les canapés trempés

les Hommes préfèrent leurs soucis

à l'amour qu'on leur porte

et je ne porte plus

j'ai assez fait la 

la loutre l'autruche la gazelle

j'ai assez mis des poireaux des carottes dans le pot au feu

j'ai assez mis de moi quand je faisais l'amour

je te faisais l'amour

22 nov. 2025

Il paraît que la vie éternelle

 est donnée à ceux-là

je me suis posé la question pourquoi rester souffrir encore ici

si là-bas est salutaire et nous donne pardon 

nous donne ce qui apaise et borde les chagrins

pourquoi je n'ai pas compris

réellement pas compris

pourquoi la souffrance abrégée puisqu'elle nous fait souffrir

pourquoi pourquoi se foutre la tête en l'air quand le coeur, le corps en souffrance n'en peut plus de subir de souffrir la souffrance

puisque la vie éternelle nous est donnée

pourquoi 

pourquoi 

un petit écart dans sa façon d'être corporellement au monde

un abus, un coup dans la poitrine, un aveu d'impuissance

seraient une folie, 

une faute, un trou dans le panier?

Pourquoi?

Pourquoi?

Si ce qui va devenir épargne la douleur

la mort au demeurant

Pourquoi dès lors la souffrance le chagrin l'amertume

et pire encore l'aigreur

Vivre. Je vis. Je vivrai. C'est la force. C'est la force qui permet notre joie.

A me damner, je préfère vivre ce que je vis. Car sans combat la vie n'est plus la vie. Et la mort même éternelle, n'y pourra rien.

je vivrai sans mourir pour devenir meilleure qu'un ciel sans nuages.


je pleure hey ai je le droit de pleurer

 violente je pleure et ce n'est pas remarquable

pas pour qu'on me console

les consolations sont vaines sans passion

je pleure et j'ai raison 

je pleure et j'ai la rage

rien n'est vaincu abandonné sinistré

tout est courage oubli façon d'être au monde

sans surtout ah oui surtout mais surtout

sans revendiquer ce qu'on pense être au plus profond

profondément rien 

les apparences le superficiel c'est ce que la vie exige.

Montre. Je montre. Un dos droit. La lumière dans les yeux. 

Le sourire permanent.

La Joie, celle qui nous sauve.

Je fais: je montre; Je redresse le dos, je mets de la lumière

les yeux donnent la joie. Or quoi un peu de haine

mais la Joie pour devenir vainqueur. Donc je redresse ma colonne et mets des flammes 

dans le regard. Je porte. Je vais je souris je dérape je reporte et souris et redeviens

celle qu'il me faut devenir et être .

17 nov. 2025

Triste, je veux lire la tristesse.

 Au coeur il y a la joie et la puissance

l'augmentation de l'être

Au fond il y a les ombres, les non-dits, nos ténèbres

Au fond au coeur il y a le combat, entre les prières les voeux et le pouvoir

de faire ou de ne pas 

faire puisque les forces manquent

et quand elles nous reviennent -un éclat de soleil-

on s'aveugle 

de beauté, de noir pur 

d'Immaculé de rires

et puis d'un coup elles 

avortent, elles 

oublient qu'elles avaient nourri un espoir

Nos forces il faut les maîtriser 

Cela n'est pas aisé pour un être instable

faible

ou seulement passionné

Nos forces sont si fortes qu'elles ne peuvent se taire 

et leur averse tombe

Les éclaircies 

celles entre nous entre ces deux deux orages

Les sages 

n'y peuvent pas grand chose

mes éclaircies regardent les tourments 

Fatiguées mes éclaircies permettent de dormir

un peu dormir 

de reposer les non-dits nos ténèbres.

16 nov. 2025

Gavroche

Je pourrais mourir

 j'aurais tout dit de ce qu'ai vécu

sans doute pourrais-je encore dire les choses qui n'ont pas encore eu lieu

et que et que je saurais mieux les formuler, une à une, les sentir encore une ou mille fois

recommencées

je pourrais mourir cela n'aurait aucune importance aucun impact sur le climat la biodiversité l'ampleur des catastrophes du meilleur et du pire à venir

je pourrais puisque c'est le destin mourir un jour ou l'autre

tous les jours et les autres je pense qu'on pourrait ce qu'on ne fera pas

il arrivera le moment 

où j'aurais dit ce que j'avais à vivre tout ce que j'avais eu à vivre

cependant je demeure 

exister fait vivre

je vis pour exister.

Basta. On me dira que j'ai les mots tristes, que c'est lourd qu'il nous faut du ciel et du bleu sans nuages

je porte cependant cependant

cependant je porte quelque part la porte qui ne s'est pas encore ouverte, offerte

je porte car je le veux: le Sésame. 

Il est vain de parler au sourd il est vain ou alors il vaut mieux être sourd 

Tout est contradiction

je parle donc à ce que nul n'entend

je parle je pense et je dis.

La folie de connaître que les mots ne valent pas une aile de papillon 

une gorgée d'eau pour l'incendie d'une forêt

rien. Je ne vaux rien. Gavroche aussi. Et pourtant. 

Gavroche.

10 nov. 2025

L'homme est tombé

 L'homme était tombé, son visage avait pris un coup

deux trois mais au moins un en plein coeur

les yeux battus 

de honte ou d'une tristesse innommable

le corps rapetissé les pleurs dans ses joues 

plutôt que de couler

boursouflaient le visage

son visage inondé son corps les poumons le ventre étaient emplis de pleurs

tout éclatait 

aucune porte pour sortir: ni la bouche ni l'anus

tout était là : le crime la honte la volonté d'être un autre

L'homme m'a embrassée les yeux fermés

il me donnait ce qui lui était possible de livrer

sa honte la peur sa tristesse

j'ai tout avalé embrassé rien n'aurait pu être autrement

ses yeux fermés enfin ne s'abattaient pas, plus

je sentais sa langue et ma bouche savait tout ce qui m'était livré

un baiser les yeux fermés est un baiser pour qu'arrive le jour

après ces nuits descendues dans le corps

ton coeur, ton sexe. Ces nuits où tu voulais disparaître, pas mourir

t'évanouir pour que tout te revienne: la joie la réussite ton âme créatrice ton besoin d'exister

j'ai reçu ton baiser.

2 nov. 2025

Mais je suis une Idiote!

 L'idiotie fraie un chemin sans connaître, sans désirer même le but,

but qu'on nomme plus communément Ambition. Ou rêve. Ou espoir.

Je suis une idiote car je ne veux rien. Et qu'il est difficile d'être dans la vie quand on ne définit pas son objectif. 

C'est une vérité qui m'appartient, et qui me rend singulière. C'est souvent très sympathique pour commencer. Car cela change les perspectives gravées dans son marbre.

Il faudrait faire comme font ceux qui peuvent prévoir. 

L'intuition de mon idiotie est la suivante: on ne peut rien connaître de la vie, ce cheval fou.

Et quand on tombe, les dents sont cassées, la tête abrutie.

Mouvant mon corps se blesse. Il faudrait ne pas se blesser. A force d'être blessée pour tout et rien j'ai toujours aussi mal mais le corps et l'esprit forment un duo dont la puissance augmente. Je suis cognée de partout. Et?

Mes amours se cognent à moi aussi. Le courage est non de donner raison à l'autre, mais à connaître le feu qui me lie à l'existence. 

Je reviens au chemin qui continue ma route. La solitude n'est pas mon fort. Car je m'attache trop. Je suis intensément idiote.

Il faut bien en rire. Alors je ris plutôt que d'être malade. Je ris sans rien connaître du prochain mur que je vais prendre.


31 oct. 2025

De toi

 Il y aura eu ce qui a été.

L'été la maladie le courage

tu pensais que la distance nous rapprocherait

je ne t'aime plus mon Amour, mon coeur

J'ai sans le vouloir déchirer un contrat qui n'appartient qu'à toi

les hommes ne savent pas non et décidément 

car oui décidément ne veulent pas savoir, comprendre, ou du moins essayer

quand nous, 

nous voudrions croire et encore devenir avec lui avec toi

j'en ai fini 

car à force 

on comprend qui est l'autre qu'on désirait un autre

mais l'autre redevient ce qu'il est: un autre.

Alors je comprends: je ne changerai pas ce qui est immuable

ce qui  reste figé

et moi je reste l'étonnée devant tant de couleurs que l'automne nous offre

mon automne

et je suis sans cet homme qui aurait pu aimer, m'aimer 

que j'aurais dû aimer 

s'en fout il s'en tape, il a tout: des amis, des contacts et des activités

tu sais, non tu ne sais rien. moi aussi je me fous. J'aime et c'est un absolu.


Ils sont revenus

 le courage la liberté la folie sans frontière celle qui donne des ailes

le sourire et la joie 

il est revenu celui que j'attendais

pour mille raisons qu'il ne connaissait pas

et dans ses bras quelque chose devient redevient une assurance

que j'avais autrefois quand j'osais tout sans principes

En revenant il disait sans les mots que j'avais compté pour lui quelque part;

Peu importe comment et pour quelle raison, j'avais compté et sans savoir il s'est souvenu.

J'ai souri, parce sans savoir il avait senti ce que j'avais donné.

Je trouve cela beau. 


19 oct. 2025

FEEL GOOD

 Là, au point précis, se situe la faille. Le drame, en l'occurrence.

Une voie lumineuse après tant d'effroi, de pleurs, et ce qui noue l'intrigue;

Le bleu au-dessus des nuages, les étoiles dans la nuit, le soleil du matin.

On panse, on veut des hirondelles, on demande à la folie d'être douce, une gorgée de bière, le printemps retrouvé.

On exige au froid de ne pas être glacial. A l'ivresse d'égayer sans décadence, au curé un gentil sermon sur l'amour.

On demande à la pluie de nourrir les strates sans inonder le reste.

La vie comme un chemin tout lisse un peu de pente un peu de ronces.

Des ovales. Car rien n'est donné. 

Au summum trouver sa vérité. 

Ainsi l'histoire fait du bien. un peu de talc sur nos fesses. Sourire sans moquerie.

Mettre le monde au diapason. 


Voilà. Je mettrais donc des fleurs là où il en faut. Un gâteau qui sent bon dans la cuisine et autour d'une table des "tout est bien dans le meilleur des mondes". Car il n'y a pas de hasard et regarde les signes de l'univers. 

Je dis: Cronos a bouffé son fils. Oreste sa mère. Médée a poignardé son frère et ses enfants. Et Caïen et Job et on arrose les plantes et on regarde le jardin dans la rosée;

Je te parle. Je t'adresse un cri depuis les entrailles et l'enfer. Tu restes à ramasser ton temps en loisirs sans crevasses, ni gerçures.

Tu veux trouver des évidences là où il n'y a que des écorces et des flammes. Tu abolis la vie en noyant les indices de la cruauté.

Car la Joie, celle qui peut envoler les certitudes, celle qui jaillit du coeur et des entrailles, est cruelle;

Il n'est pas possible de ne rêver qu'à des romances en pastel et pointillés.

Rien n'est plus malade que ces baumes insipides. Regarde autour de toi. Regarde vraiment! Rien n'accouche sans douleur, sans privation, sans déchirure.

Rien.

 Et tout est LÀ.




18 oct. 2025

DICTON DU JOUR

 A Y REGARDER DE PLUS PRÈS, VAUT MIEUX ÊTRE ASTYGMATE.

CABINET DE PSY/

 La psy: 

- l'infantile c'est le jeu permanent sans véritable règle.

L'enfant jette son jouet . La psy le ramasse

 - Ce n'est donc pas le jeu.

L'enfant jette son jouet . La psy le ramasse.

- Le monde n'est pas un jouet soumis à votre volonté de toute-puissance.

L'enfant jette son jouet . La psy le ramasse. 

- Il faut vous arracher de votre narcissisme initial et construire du bien commun.

L'enfant jette son jouet à la tête de la psy.

L'enfant:

-Va te faire foutre.


17 oct. 2025

Ecrire sans musique et horizon

 il va falloir nous confronter aux murs

les abattre pour qu'ils n'envahissent aucune pharase

On écrit la naissance, pas l'espoir, pas ce qu'on voudrait avoir ou vivre

L'écriture est un masse obscure en y plongeant on devine alors le courage qu'il faudra pour remonter plus haut que l'on gut

L'écriture est une rage sans fin sans aide:il faudra qu'on embourbe le corps dans le pire de nous

et l'éclair pourrait surgir ou peut-être que non.

Les nuages ont la grâce d'avoir pour eux le bleu du ciel au-dessus d'eux

Nous sommes dans les tombeaux et le ciel ne sait pas qu'au-dessous de la boue

peut-être qu'un souffle saura nous dire

qu'on aura eu raison de creuser

la terre plutôt que penser au ciel , au bleu, aux firmaments

peut-être et cela n'est pas acquis

c'est ainsi que la passion naîtra en ne sachant rien d'autre

que vivre profondément sans espoir ni découragement

nous aurons le courage d'être sans musique ni air

je suis sûre qun nous respirerons en creusant le plus dur

je suis certaine que la vie ne vaut qu'en regardant le feu la terre l'eau

visibles invincibles

je ne doute plus que le courage est d'aimer plus immensément que la haine

je n'en sais rien, je suis de ceux qui ne voient pas le rêve mais la terre à foison

l'hulus en horizon

je me souviendrai de la force qu'il faudra

les pauvres ont tout à faire ici : creuser pour alors un peu naître

la naissance est un miracle quand aucune fée ne se penche sur le berceau

la naissance je suis née quand j'ai vu le puits qu'il me faudrait creuser 

pour savourer une eau que les nuages ignorent<; 

Et j'aime les nuages les merveilleux nuages

12 oct. 2025

Douce est la nuit

 elle m'a rendue une liberté celle de vivre en-dehors des temps;

Je ne dormirai pas. Car la nuit est meilleure. Dans l'édredon

j'enveloppe les cauchemars les étrangle

Dans un lit si grand qu'il devient menaçant, je reste courageuse

je comble mon coeur avec des plumes d'oie autour d'un cou fragile

j'enveloppe les échecs, je les enverrai demain par la poste

le timbre coûtera cher

parce que les songes lourds consistent en une matière lourde

je ne serai jamais lourde jamais, maladroite oui 

 la maladresse est un frisson qui ébranle chaque émotion,

pour ceux qui peuvent entendre, soupçonner, comprendre la peau frissonnante

la maladresse comme une aurore détermine une rencontre

Je reste donc avec toi sans devenir meilleure, je reste et continue pour connnaître

si le corps existe ou l'esprit ou le coeur ou la folie de nous

j'ai cru une journée que je serais meilleure à tes côtés

tu as décidé qu'un dimanche suffisait et meilleure avec toi

non je ne le serai pas; 

mais s'évaporent les restes

que j'ai voulu meilleurs, les restes qui pourtant ont nourri mon histoire.

alors quoi je devrais être redevable de ce que j'envoie ou de ce qu'on a reçu,

alors quoi je reste là. Ni fragile encore moins débile.

J'ai compris en partant

qu'un geste suffisait pour que nous advenions.

Ce geste, et ta question, cette question "tu es sûre?"

J'étais sûre; Certaine qu'il fallait oublier. Je vais encore 

encore une fois encore oublier

un dimanche en octobre

Puis rien que la chanson

d'un coeur bloqué sur une fonction une position 

Cherche celle qui aura une fonction une position

et tout se résoudra.

A un certain degré on ne veut plus vraiment vibrer, davantage être vulnérable

L'amour est vulnérable. Ton réveil a sonné.

L'alarme étant sonnée, je t'ai souri, et j'ai pris un chemin

qui m'éloignait de toi. Qui n'était plus le tien.

J'étais venue. Parvenue. Et

tes baisers n'étaient plus qu'un silence.

J'aurais dû fuir. Ton corps demandait des caresses.

Ton silence m'a convaincue que ton corps s'assoiffait de caresses

Je t'ai caressé en silence, ta bouche disait un merci inaudible.

Ta raison a vrillé. Tu ne sauras jamais. Je ne suis pas la fée. 

Car il faudrait un prince. Tu n'étais pas un prince.

Je suis partie. "Tu es sûre?" Non; il eût fallu que tu le sois.





9 oct. 2025

faudrait-il tout pardonner?

 Tu souffres de t'être construit dans la souffrance

et tu ne l'admets pas alors tout devient peur

tu as si peur que tu t'es formé une armure qui n'a plus d'ouverture

pas une carapace qui ne fait que protéger

ou matelasser un chagrin une histoire un destin

L'armure ne te protège pas elle permet de t'attaquer aux autres

A l'autre, à toi-même en l'occurrence

tu ne connais qu'une angoisse celle de cette armure à ne surtout pas fendre

4 oct. 2025

NIQUÉE

 Pas "je" mais "toi"

sans honte et  assez misérable s'est servi, a volé

oui s'est servi m'a volée je repense à Monsieur Madeleine

à Valjean aux chandeliers d'argent

au pardon de ce Père

à l'aigreur de Javert

je repense et me dis: il ne faut rien donner

à celui qui ne connaît ni pardon ni excuse

et qui n'a comme orgueil

qu'une paternité, qu'un métier 

favorables

à celui à qui manque

sa profession de foi.

C'est simple comme un bonjour dans le couloir, un salut dans la chambre

un sexe inassouvi mais qui voudrait le mieux

tu ne pourras pas mieux car il te faudrait donner

le meilleur de toi. 


3 oct. 2025

Toi

 C'est bizarre toi ou c'est moi qui le suis

certainement un instant n'est pas l'éternité

un dimanche j'ai cru et je me suis offerte

puisque je m'offre pour l'éternité

Le lendemain rien de toi

c'était fini et je continue

à y croire sauf qu'il ne suffit pas de croire

je suis un peu déçue,

je suis un peu fragile quand je croyais qu'il nous était possible

quand rien n'est possible si tu n'aimes rien

sauf ton corps dans le noir

je suis noire aussi 

j'aimerais te voir tel qu'en toi-même 

puisque l'éternité nous change

mais tu ne connais ni Mallarmé ni les tombeaux

Il me faut donc regarder le nombril 

et le tien que tu cachais a absorbé mon coeur

je regarde les miens: si tu avais su regarder

on ne sait plus regarder;

2 oct. 2025

Ici

 Il a fallu regarder le vide au creux pour projeter un ailleurs

amoureux ou autre

l'amour est toujours un nom qu'on invoque

sauf que l'amour ne se donne pas il se reçoit

quoiqu'on dise quoiqu'on veuille

Aimer ne demande pas de réciproque

car la réciproque n'est jamais valable

On aime et l'autre fuit

il faut fuir pour être aimé

je souris car j'ai tant aimé mais il fallait comprendre qu'on ne désire pas qui on aime

on veut aimer

voudrait

oui on a tous nos limites

la mienne est une frontière.

Je désire alors l'amour s'y fond

Seuls des prescripteurs à la raison préviennent qu'aimer n'est pas un désir

je n'aurais donc rien compris. 

Que baiser n'est pas un signe d'amour et je baise comme je fais l'amour.

30 sept. 2025

Crier

 Ne pas penser que crier est une affaire qui ne nous appartient pas

Un cri n’est pas une défaite

 reconnaître qu’on sait que le beau et le meilleur

que la joie que les pleurs et le chagrin

méritent 

l’expression 

dont le cri est un remède

et si on préfère voir que le soleil est au dessus des nuages

c’est ignorer les nuages

les nuages sont sensibles, on les disperse, on les écarte ou quand ils pourront pleurer

nous pourrions pleurer ensemble

Ne sois pas plus fort que le ciel, dieu et les apôtres

Ne sois pas plus prétentieux que ce coquelicot qui mourra trop vite


je crie oui comme on sort la tête d’un utérus et qu’on voit la lumière

je crie pour savoir si la vie résonne si on danse si on bâillonne si on devrait refaire le chemin en arrière 

se refugier dans un ventre d’amour

j’ai crié par amour j’ai crié de joie, la vie c’est du feu

alors j’enflamme ce qui me reste

ces jours, nos instants, et la vie.

29 sept. 2025

Doute

 Un mot

qui dit tout.

on te baise, on te laisse, on baise, on oublie

car l'instant est passé et la vie est remplie

de trucs de machins de choses ces choses essentielles

alors on refait sans mystère une fiche séante avec ses hobbies, ses désirs ses désirs

qui ne sont que des rêves

et mon désir est fou parce qu'il se vit

concretement , en corps, inné ce désir.

Si je dois me défaire désormais je serais celle

qui se détachera, laissera notre mue pour

une métamorphose, la mienne et c'est tant pis.


Il arrive parfois

 qu'un univers s'ouvre, une aurore insoupçonnable.

Le gris soudain prend le large, ne fonce pas forcément dans le bleu, le rose

je dirais que le gris s'approfondit il prend un ton inaudible à ceux qui n'écoutent pas.

Ne le peuvent pas.

L'univers surgissant en plein coeur je retrouve lumière, force, et ce désir

une vitalité qui n'existe que là, précisément, une force ou la rage

d'exister meilleure, juste comme le diapason qu'un orchestre trouve

quand le chef déclare qu'il est temps de s'offrir au temps qu'il nous reste

une rage prétentieuse d'aimer

de jouir de mots imprononcables

assyllabiques et neuves, idiotes comme un idiot fait quand cheminant

il trouve son chemin.


27 sept. 2025

J'écoute

Une voix supérieure et douce

mais peut-être qu'elle ne dit rien de toi.

Et de cela j'ai terriblement peur

je crains que ces sons ne deviennent plus rien, du néant

un vide où je me jette souvent.

Je crois à ces frémissements que j'aie à l'intérieur

et qui si souvent n'appartiennent qu'à moi.

Déjà tout était dit avant qu'il soit possible

de projeter un feu qui nous serait commun.

Je sais je suis si commune et singulière qu'il suffit de brûler 

quelqu'instant harmonieux

j'avais un plaisir fou d'être à toi / par le fil subtil de nos voix, cette onde qui traverse, froudroyante et sensible

mais l'homme est-il ainsi fait

qu'il oublie ces moments fabuleux puisqu'ils sont fabuleux?

offrent-ils leur coeur

ou n'entrent -il que dans le mien pour un instant fabuleux?

l'instant disparaîtra

je ne serai en rien meilleure

Je regarde les fleurs les fleurs les fleurs.

faneront et quoi?

Faut-il ne plus y croire?

22 sept. 2025

A juste titre

 Cependant tu n'as compris que l'histoire ne commençait pas avec le premier cri

mais au premier rendez-vous et que tout se jouait dans nos regards mêlés d'incertitudes,

d'impossibles jours heureux, de lèvres goûtées avant qu'elles ne soient nôtres

puis autres

car il faut bien quelqu'essais pour savoir qui nous sommes.

J'aurais tant voulu que ta peau dans mon corps résonne

c'est toi le délateur qui as dit "c'est fini" quand je me pensais un possible avec toi

et tu as signifié d'un non car tu le maîtrisais

déjà quand moi j'étais nubile

imbécile et peureuse

je ne connaissais rien que ce tremblement de l'être qui ne s'éteint jamais

c'est réel: jamais ne s'éteint une peau sur la mienne

un souffle sur les braises le frisson de nos coeurs

rien car il est indélébile ce poison de nous deux

ce médicament inouï

qui nous traversera vous êtes le poison et nous sommes guéris.

6 sept. 2025

Ironie

 Je regarde un ciel noir et la lune rousse me dit que je me trompe.

Je ravive les morts pour qu'ils protègent ma peau et l'âme

les morts même ceux qui ont dû me haïr ceux qui ont dû s'en foutre

Les djiahdistes ont déboulé j'avais la terreur qu'on assassine un ami

un frère une soeur un collègue un père ma mère

je suis revenue vers un chemin plus civilisé

rien n'y a fait j'ai pris l'airbus qu'on a abattu

c'est vrai qu'en pleine nuit

je voudrais

je voudrais 

mais vraiment je voudrais.

Mais non ça passera.

tout passe.


29 août 2025

Librement je regarde

 sans mot dire, ce qui s'est échappé, ce qui s'est construit avec ou malgré moi. Les obstacles, les adjuvants, les sourires, le terreurs.

On peut se refaire. Une santé, un espoir, des évidences. La difficulté est la séparation. Ce qui me sépare, me tranche, me laisse incertaine, si seule qu'on se pense vide sans sa main dans une autre. 

Se séparer, c'est déchirer la certitude. Un divorce du coeur qu'on ne résoudra qu'en pensant aux ailleurs, aux horizons nouveaux. Je suis déchirée. Là, là, et là.

Remercie l'Ouvert! Je remercie. 

Remercie ces expériences indignes qui t'ont fait renoncer au meilleur. Il me faut réassurer le coeur. Seule, je remercie. 

La moitié du manteau, je le donne à Lazare. Et je reste près de lui pour me réchauffer. Il fait froid c'est l'automne déjà. Non? Les autres suent je suis frigorifiée. Non? Il neige à l'intérieur? On me dit que caniculaire le temps préférerait l'hiver. Je suis déjà en hiver. Je sue de froid est-ce possible? Oui, je sais ce qui se joue dans les rêves innommés. Je sais que j'ai fendu le Christ d'abord en vertical, et puis je l'ai décapité. Oh mais quel était ce songe qui m'a fait renoncer à monter sur la Croix?

Je préfère te lécher les pieds mon Amour. Madeleine, je pleure. Je comprends soudain le dicton. 

Orpheline, je suis déjà déchirée.

Pourtant, muette, je songe au plaisir. De savoir aimer comme j'aime. 

Elle est là la folie: d'aimer comme j'aime, je suis folle de joie.

27 août 2025

Mitoyen.

 j'ai rêvé que tout devenait angoisse et suprématie

un dictateur qui ne maîtrisait rien

une mère qui étouffait le jeu de ses enfants

en leur disant comment jouer comment mieux faire 

comment être mieux VU comment faire illusion comment faire comme tous ceux qui savent mieux faire

et en scène elle se grillait et moi avec j'étais la fille

je faisais rire et devenais la fille puisqu'elle était la mère

j'ai tenté mais à la scène finale, on m'a plainte 

plus qu'applaudie,

elle avait tout voulu meilleur, de manière supérieure.

J'aurais pu me libérer ailleurs. 

Sauf qu'une institution est une institution.

J'étais sur les rails d'une comédie bien Française, 

un pas fit avorter ce que voulais comique

hop le costume ne m'allait plus, les fastes les strass appartenaient aux autres

Mais j'avais du talent. Celui du milieu. Sans faillite ni succès.

Me voilà: 

Mitoyenne de la vie. 

Alors il y eu la mare aux chats. Qu'une professeur émérite ne comprenait pas puisqu'on ne parlait pas d'elle.

On parlait d'abandon et de reconnaissance. Ma mère essayait de rattraper le mal. Et c'était pire. Le chaton reconnaissait l'épreuve de sa maternité et s'enfuyait encore.

Une multitude de chats sacrifiés sur l'autel misérable des liens éparpillés.

Je voulais la famille et tout était divorce.

La prof émérite d'autorité ne s'en laissa pas compter. Le constat était clair.

On ne comprenait pas.

La mère aimante ô malheur!- devenait une cible facile: elle voulut protéger mais elle a piétiné.

Trop de qualités trop de savoir faire, trop de don trop de force de vivre, trop.

IL FALLAIT UN REGARD POUR QUE TOUT SE RECONNAISSE

ADVIENNE 

REVEDEVIENNE

EN NATURE 

CE LIEN QU'ON A NOMMÉ 

CE LIEN QU'ILS ONT NOMMÉ 

CONTRE NATURE

j'ai avalé, j'ai gobé les mots, j'ai refoulé l'angoisse, je voulais devenir

une fille meilleure, davantage

j'ai gobé comme il pêchait à la mouche

j'ai gobé, j'ai dégueulé

personne n'a rien compris

élèves projetés, prof certifiée, mère adorante

j'étais comme entre tous, les pavés dans la gueule

j'essayais de lier et rien ne faisait lien

Pourtant ce matin. Ma cervelle est en vrac. Je ne nie pas l'orage ni l'orage et la lune.

Je retourne ma langue mille fois. N'écrirai plus à ceux qui vexés abandonnent, 

Quand ils savent, meurtriers, qu'ils vont assassiner.

Cependant si dieu le veut, qu'il me donne sa hauteur,

si le diable prèfère ne plus s'en prendre à celle qui souffre encore

si un pacte est conclu et que je fais affaire avec leurs signataires

je revivrai enfin

nouvelle encore

heureusement nouvelle!

Comme la vie est belle!

23 août 2025

Cendres

 Ce matin je suis en cendres

c'est tout léger et d'un gris clair.

A l'intérieur, c'est du carbone.

Je vois les coeurs

 Plus grande la difficulté à se faire une place dans le monde

Plus facile de retrouver un axe quand on perd pied.

Il faudrait que tout change pour que rien ne change.

Reste la question du choix.

Je voudrais blesser celui qui a blessé

et je ne fais que poursuivre l'amour porté

Il y a quelques années un trou s'est enfoncé dans l'âme

un pieu

J'ai perdu.

J'écrase la fumée sur un autel sans Dieu.

Il existe un retour qui s'appelle Pardon.

Je demande pardon et remercie. Remercie le ciel

de tout ce qui s'est enfoncé a pourri 

Je demande pardon. 

L'orage gronde. Je regarde le coeur. Et le merci s'enfonce dans un nuage noir.

Un jour tout reviendra.

Furieuse

 j'ai tranché une gorge qui n'avalait plus que des nourritures acides

pour devenir amères,

Sanglante la peau s'est élargie dans une flaque

je regarde béante ce qui reste. Un trou que les charognes envient.

Aïe. L'autre mort, je déraille et c'est si bon de ne pas suivre les voies données

C'est si bon de donner un coup de canif à la fatalité

c'est si bon ô c'est si bon!

Et je suis terrorisée à l'idée de m'ouvrir une nouvelle fois

et je redemande la faim d'une peau d'un regard 

je suis folle ou à plaindre 

on me nomme et je ris car il en faut de la force

Pour combattre l'accumulation morbide

qui vivra à notre mort


Tu vois le nuage mon coeur il est en forme 

de coeur

tu le vois?

Je le vois.

19 août 2025

on va oublier

 surtout d'abord on s'oubliera

sans nous puisque "nous" est détruit

tu as compris ce que je n'ai pas su te dire

vacances ou non tu es resté bloqué comme un dard dans ma peau

c'est vrai j'ai eu mal j'ai appelé ton secours

ton "j'en n'ai strictement rien à foutre"

a fait un chemin quand je te pensais lumière, éclair et foudre

mon dieu le dédain ce ceux qui savent quitter désaimer, 

ce soir c'est un peu un coeur écrasé

j'avoue et cela n'est pas grave de comprendre qu'on a loupé le coche

quand le coche était notre impossible

ne reviendra  jamais

d autres sans les mots serinés répétés, 

ont un poids plus modeste

et si considérable

que tout alors et devine

l'amour en effet se devine et devient

on n'aime pas comme on dirait autre chose

aimer est plus secret, précieux, et trop dire est mentir

sur un sujet si rare 

j'ai crevé  je redeviens ce que nul ne pouvait croire

et j'y suis désormais.

Mais enfin

 Te crois-tu si essentiel à l'existence?

Nos atomes un jours redeviendront atomes

et hop ils recommenceront sans nous.

Disparus nous atteindrons un certain degré de poussière

Mais enfin je souhaite quant à moi redevenir atomes mais les miens sont crochus

et continuent de mouvoir une identité en équilibre instable

Le noyau se décentre et l'oxygène se fait rare

Mon azote prend un dessus que d'autres ne connaîtront jamais

Ma pompe à hydrogène a explosé hier et avant hier

me suis retrouvée carbonisée dans un état fumeux.

Le sommeil a fondu, j'ai regardé si je ne percevais pas une lumière m'indiquant un chemin.

Rien. Les signes font grise mine. J'observe, et je parle à des anges. 

Mon chat miaule et chope mon pied. 

J'essaie de dessiner un sens à tout cela.

En deux jours j'ai perdu amour, confiance et harmonie

qui reviendront bien entendu. Le ciel est gris, pas de nuage ce matin.

Je ne suis pas triste. Je considère avoir de la chance. Mais ne pas aller

là où je devrais me rendre. L'inconfort est sensible.

18 août 2025

Sur la grève, j'ai vu un drapeau qui flottait

 il faisait beau, le vent balayait mes cheveux

j'étais là dans un luxe adapté dont nul ne savait profiter

à force de pouvoir on ne sait plus avaler

la folie d'un instant

rare, modeste, somptueux

Le vent dans mes cheveux me disait l'aventure qu'il y a à demeurer vivant

à devenir encore et davantage

autre

car je serai autre qu'aujourd'hui

là est le courage

me dire que demain sera la première fois

que demain rien n'est donné

que tout s'écrira avec des mots usés dont les phrases nouvelles nous donneront le sens

on change de direction et tout devient possible.

Sur un banc de juillet, je déchire un pain, y glisse une tranche de jambon. J'avais faim, seule, j'avais envie d'être assise et manger du pain et du jambon à l'interieur. Tout était bien. Le soleil à l'ombre d'un square épaissi d'arbustes parisiens calmait mon interieur.

Je monte les étages. Chaque jour. Il est là, le courage. Face à l'étendue du chagrin, remonter ses étages.


En hurlant à la lune

 une étoile a prédit je n'ai su deviner. Je sais que quelque chose se passera. 

La constellation de Cassandre s'inscrit dans la peau. Un radeau de  la Méduse. Une forme incomprise qui coule dans les veines.

Une prédiction maladive qui avorte tout chemin.

J'ai tenté de formuler cette histoire. Les mots venaient mais ne disaient rien. Des contresens à tous les étages. Des contradictions informelles ont établi les faits. En marge une notation sévère. Personne n'est à l'abri de jugements hâtifs. Une remarque acerbe. 'Illisible".

J'ai refait des lignes d'écriture. Avec application. Même sourire narquois.

"Chaque mot est saisi. Les phrases mènent au désordre de votre esprit."

 Justement. L'inaudible n'est pas indicible. Je vais revendiquer une force incomprise. Qui définit une personne, en l'occurrence, moi.

Narcisse et Cassandre sont sur un radeau. Narcisse noyé, Cassandre pleure. On ne saisit pas le chagrin puisque l'autre a disparu. N'a pas laissé de traces. Une onde enfuie déjà. Voilà. C'est une histoire comme une autre après tout. Je n'ai pas inventé la lune. Une nuit pleine, une autre déchirée en deux. Elle descend et monte. Alors quoi? Est-elle insensée? Qui saisit son parcours? Il s'agirait d'avoir un minimum d'esprit pour comprendre que c'est à l'observateur de trouver son mystère. La lune ne se justifie jamais.

Voilà, je revendique et je hurle à la lune qu'elle est belle et plus forte qu'un soleil éclatant.

Je dis. Cassandre a perdu sa moitié. Il faudrait protéger ce qui reste de sa mémoire.


14 août 2025

Silence, j'écoute

 Ce qui vient. Ce qui frôle

ce tremblement de peau

le frisson quand ton regard se pose

ton silence caresse mon esprit

Silence j'écoute ce qui ne se dit pas

la douceur qui s'écoule comme l'onde d'un ruisseau

au dedans, là et encore le plaisir impossible

déferle et je suis inondée de ta présence

Le silence et ton regard qui me donne ton souffle

grâce auquel je respire ton souffle qui m'aspire dans une onde

inédite un instant d'absolu

j'entrevois cet instant éternel, la totalité de l'amour

le frisson évanoui

je deviens une sphère renouvelée 

une bulle éclatée par le songe 

que mon corps a vécu

la bulle éclatée et qu'on ne peut plus voir

faut-il encore y croire 

savoir peut-être qu'elle a été vécue 

qu'elle ne reviendra plus

une autre et c'est peut-être

reviendra toute aussi éternelle.

12 août 2025

J'attire ce qui nous séparera.

 La mort indubitable.

Ton état de pleine somnolence quand je veux une conscience

même floue, enivrée de plaisirs. Tous. 

toutes les discordes, je les détricote. Je les repense je les répète.

Je répète. On ne peut rien face aux murs d'une âme insensible.

J'aurais voulu percer les remparts, j'aurais aimé enfoncer un trou de lumière dans ton ombre.

Mais vouloir ne suffit pas.

On refuse de mourir. On meurt. 

Vivants, il existe un espace, ténue, 

le pétale d'une vie.

Vivants tout est possible.

C'est ma joie, un délire. Firmament d'une peau accrochée à une autre.  Ma joie est délirante. 

C'est ainsi. Je travaille à écarter ce qui est insurmontable.

Je veux le désir, qui aura surmonté. Une expression d'enfant. On ne désire que ce qui nous sépare 

sans peser ni le bien ni le mal ni le pour et le contre

pour alors devenir nous.

Pas de flonflon pas de blabla

les âges les faiblesse la torpeur, le Mal

feront 

que nous serons en vie.

Vivants tout se transforme. Certains sont déjà morts. 

J'ai compris. Avec l'un je vivais et la mort approchait. Mais nous avons vécu jusqu'à la déchirure, la mienne.

Avec un autre, je mourais alors que tout, 

tout 

aurait pu nous ouvrir encore à la vie, à une vie nouvelle.

Extinction des feux. Les comédiens dans les coulisse se démaquillent ils prennent le métro. Ils disaient la passion jusqu'à l'incandescence. Ils prennent un ascenseur. L'enfant dort. Un mot sur la table garni d'un petit pain aux écorces d'orange: "je t'embrasse mon amour. Je t'attends. Je t'attends comme un rêve. Glisse toi dans ma peau. A demain."


Une amitié

 ne soupèse ni le bien ni le mal

ni la discorde ou les accords

une amitié se déclare

les mots resteront en surface

mon amie c'est l'Amie.

Cette amie qui comme le destin nous dit "c'est elle"

on ne sait rien on ne sait pas et puis les noeuds qu'on a ici en plein coeur

en plein dans l'estomac en plein dans le diaphragme en plein dans 

notre existence délitée pas la distance

même pas

la distance n'affaiblit rien du lien

c'est assez fou

j'aime et c'est pur, si droit si généreux

si fou d'être liées de ta présence,  ma toute entière! 

Il me semble dingue de nous être trouvées. Il me semble fou de nous être protégées, d'avoir lutté, d'être aussi différentes

si proches et lucides

il existe un courage qui nous relie.

Il est là, organique.

J'ai conscience d'un lien

indélébile: l'âme.

1 août 2025

Un clavecin réveille mes soupirs

 c'est le coeur qui bat plus fort c'est le sang qui coule davantage

le sillon au poignet enfle il devient large atteindra la péninsule et puis soudain

le large en plein les métaphores les couleurs sans rivages la puissance d'amour

le creusement des vertèbres qui ne peuvent rien tenir

Là! l'abysse monstrueux me donne son éclair: j'entends! oui quand je pense à la nuit, j'entends!

et le rêve s'écarte en mille forces vives en faiblesses accueillies

évanouie la tornade

oui cette musique traverse tous les âges et mon âme surtout

l'éternité d'un courage qui parcourt mon feu

qu'il ne soupçonnait plus

je sais nous sommes de passage et mon passage est fou

d'intensité, de profonde caresse

un feu de la métamorphose un feu qui nourrit sans calciner

à moins qu'il ne soit déjà si calciné qu'on ne sente que des cendres qui reviendront nouvelles 

avec un nouveau ciel avec un nouveau corps

que sait-on de ce qui nous traverse?

Un clavecin a éclaté mon âme et je souris si fort

que je lève les yeux et je vois ceux qui aiment

et sûrement

nous donneront le courage

de voir que nous ne somme ni seuls ni ici

nous font traverser toutes nos déchirures

nous grandirons bien sûr

sans savoir si demain nous donnera ordures

ou plaisirs inouïs.

L' amour est un trajet. Je t'aime . Qui saura ce que ces mots nous disent. Je t'aime. si tu ne le crois pas, passe ton chemin j'ai tant à devenir.

Je t'aime et si tu n'écoute que toi tu considéreras le vocabulaire désuet.

C'est à toi de saisir de choisir de ne ne croire qu'en toi

justifier 

argumenter

aligner les plus et les mauvais

l'amour est une caresse qui n'appartient qu'à nous

la caresse de nous

ou rien 

la caresse et le feu

je ne dirai plus rien


31 juil. 2025

On continue

 la route le chemin l'aventure

je n'ai pas compté mais j'ai battu Hercule

haut la main

j'en ai fait bien fait quarante ou cent ou bien mille

de travaux et l'Hydre et Augias sincèrement valent moins

que Patrick, Michel et tous les autres

les Xavier les Stéphane les Sébastien les sans noms les cathos les racistes les sans dents les bourgeois

les friqués les gentils les modestes les irrespectueux les lents et les rapides

ah mais moi je continue

brise le maniaque abats les sans culture abandonne les cons

ah mais moi je suis plus violente que les violents

la douceur est mon arme

ah mais c'est l'envers qu'il faut donner à ceux qui savent tout

alors je fais la conne pour donner ce qu'ils veulent et sans le dire

un corps fou sauvage et cannibale

je les bouffe ils redemandent ce qu'ils n'attendaient plus

un corps à leur disposition ils se croient des douaniers

ils pensent à Samothrace ils sont mes Waterloo.

29 juil. 2025

Je le sais jamais plus

 ils n'auront ce que je leur ai donné

j'ai tant donné

qu'il ont cru devenir maître patron directeur

or ils n'étaient rien or il n'en était rien

ils se pensaient ils se croyaient 

et tout s'est renversé

leur portefeuille leur histoire leur façon d'être en vie

ou non. Rien n'a évolué

Rien.

J'ai songé: fait-on une pipe à ceux qui sont persuadés qu'elle est de nature inférieure?

J'ai lu beaucoup de livres à côté de toi. Tu te foutais de moi.

Bon.

Tu voulais me lécher car j'étais bonne à lécher oui je suis bonne à lécher.

Bon.

C'est un peu une honte de croire qu'être aimée juste pour un sexe bon à lécher

est une finalité.

Amoureux toi et moi tout était autrement. Rien n'était sans toi. J'écoute et j'entends le souffle d'un désir qui n'appartenait qu'à moi.

On appelle cette histoire, la solitude.



Une liesse

 somptueuse entre le ré le la et ce dièse 

une joie qu'on travaille et qu'on veut 

même si elle viendra pas

cette liesse admirable qu'on ne soupçonne pas

qui meut ce qui nous organise ce qui est organique

ce la dièse ce mi entre bémol et fou

la caresse à mon oreille fait entendre que je vis encore

un mi à demi je le surprends splendide je l'enfonce

comme un sexe en mon âme 

il nous faut recevoir ce que la vie nous offre

je reçois la folie, la teneur d'une nuit fabuleuse

j'ai rêvé miraculeuse je

me suis évanouie 

splendide en la mineur en do dièse en clé de sol

je suis allée dans la forêt me suis agenouillée, plongé ma bouche dans la terre

alors j'ai compris le devenir

il me faudra comprendre que la joie ne vient jamais des autres

mais mon coeur sauvage a detourné l'orage

mon mon coeur a compris qu'il faudrait ce putain de courage

pour que l'ennui s'efface que je devienne pure

claire Claire continue le courage le combat l absolu

il est beau de survivre quand on vit pour toujours

il est beau de s'ouvrir à l'inconnu qui passe et donnera 

qui sait cette flamme d'amour qu'on nomme Eternité

28 juil. 2025

On ne fait pas ce qui reste.

 Il s'agirait d'entendre qu'on ne finit jamais les restes de passion

à coups de "Si tu je ne" la passion ne s'éteint pas, elle demeure en puissance

organique

jamais ne peut apaiser le corps je dis ces mots définitifs

jamais on efface l'amour qu'on a donné

celui reçu est bien vite repu s'il n'est pas réciproque

on donne on se doit de donner à la mesure de ses moyens

les moyens sont modestes quand on ne sait pas faire avec les transactions.

Il faut en convenir  je n'ai que l'assurance qu'une vie m'a donnée

Alors on se vend alors on se donne alors on perd toujours à ce jeu-là

L'autre veut et les dés sont jetés. Où? les nuages n'ont rien reçu

les océans non plus. Les forêts calcinées, elles, sont calcinées. 

Les dés se jettent dans mon corps on dit "ce n'est pas ça" ou ce n'est que cela:

rien de partagé, mais je fais bien l'amour puisque je suis entière.

C'est grave de faire si bien l'amour que l'autre me possède car je ne vaux que ça.

Il est drôle de savoir qu'on me dise l'inverse quand c'est justement le graal

d'être dans un présent d'amour. Ils comprennent alors. Ils oui ILS. 

Je regrette qu'on soit dans cette misère. Je leur donne une lueur. Ils sont fiers à présent. Le reste ne compte plus. Le reste est sans partage. Le reste c'est l'Ennui.


La fille belle et le phoque

Elle était belle jusqu'à ce qu'un ours polaire sur un écran plasma donnât plus de lumière.

Le phoque déchiqueté n'en menait pas large le spectateur non plus. On dansait sur la banquise. Elle, sur un lit trop, propre a compris la leçon . On achète on loue on pense qu'on s'acquitte. Elle dansait sur le lit blanc. Le sang coulait encore. D'ailleurs il était étrange qu'à son âge le sang coulât à flots encore et bien décidément.

Les ours attaquaient l'eau glacée nageaient comme des otaries fabuleuses.

Elle comprit alors. Que sa joie ne suffirait pas. La lucidité davantage. 

Elle avait voulu, elle eût aimé qu'on l'aime pour autre chose qu'un corps animal et sauvage à ne pas partager.

Voilà, une fois encore.

Elle satisferait les glands tombés en désuétude. Ecureuil de banlieue, elle ferait le ménage avec sa queue débile et rousse.

19 juil. 2025

Comme si

Comme s'il détruisait la tour, comme s'il disait "j'ai perdu ton numéro"

comme s'il se pensait le plus fort, le plus dur et le plus courageux

comme s'il pensait écrire notre amour sans espoir

et l'encre a entaché le reste: la peau le ciel les forêts nos coeurs

entre haine et joie je vais poursuivant une route sans âme j'y vais je continue je fraie un ruisseau dégueulasse

de la boue de l'écume nauséabonde et grasse

j'y vais je m'enfonce dans cette âme sans feu 

elle doit être versée dans un lisier de gueux

alors une onde apparaît

frêle, juste, modestement lyrique

Il faut un peu décevoir le passé pour devenir meilleur.

Il nous faut retrouver ce qui n'était pas né pour qu'il se révèle 

La lueur se déplace et c'est l'ombre nouvelle

Voilà la force, misérable et alors?

Misérables nous le serons toujours.

17 juil. 2025

Obsession.

 Une manie sur ce concerto trop bref pour être rassasié à la dernière note.

Des jours à entendre le mouvement des doigts sur des touches qui à la queue-leu-leu ne disent que l'alphabet.

Tourbillonnant son du piano comme un miracle donne le sésame d'une histoire sans paroles

à moins qu'il ne me dise tout ce que je voulais entendre

oui, plus je l'écoute plus je sais que rien n'est possible ailleurs et autrement

ça

ça me dit la pluie quand il faisait trop lourd

ça me dit le vent quand la mer s'agite que les cheveux se brassent dans les nuages

le sable révolutionne une plage qu'on avait traversée

l'amour qu'il faudra démêler et un jour il revient ou il ne revient pas

ça me dit le courage mon courage ennemi qui fait qu'on ne meurt pas si simplement

mon courageux ami qui dit "il faut continuer, 

souffrir un moindre mal."

Je creuse le morceau à crever le ciel avec verdoyante une mer à cumulonimbus le bleu devient sublime alors d'un monde d'étoiles grises 

fabuleux cristal sans possible impossible

la musique dépasse le concerto éclate

ma vie de rires de joie

nouvelle à chaque fois

16 juil. 2025

Ils

 Je pense, je crois qu'ils ne se rendent pas compte

qu'ils ne se doutent pas 

qu'ils ne comprennent pas

ce qui se joue ici ce qui se passe ici le feu qui ne s'allume pas comme un feu de campagne

un feu de folie pure de joie de mysterieuse grâce

je crois vraiment je pense qu'on ne soupçonne rien de ce qui se joue ici

dans cet instant unique qui fait naître monstrueux

un être singulier brute comme un silex

doux comme un rocher irrégulier épais extirpé des entrailles d'autrefois

ces intestins qu'on sacrifiait aux dieux

pour que la cité subsiste

je suis comme ces bacilles qu'on détruits puisqu'il faut bien périr quand on nous dit stérile

mauvais 

je suis comme un être mauvais qui voulait autrement

je suis une mauvaise et je dois bien mourir pas même bouc émissaire 

juste écrasée parce que je ne vaux rien

on me l'a dit tu ne vaux rien

un coup de pied et pas de synagogue, pas d'église, pas de cérémonie

on écrase point barre ce qui ne convient pas

15 juil. 2025

Récupérer l'exil

 Une fois franchie la frontière,  la nostalgie établie, les parfums perdus, la mémoire qu'on refuse pour ne pas pleurer encore résonnent il faut s'y faire. On reconnaît tout dans l'étrange: le parfum de sa mère, les dattes qu'on suçait, la terre qui ouvrait un chemin.

Il faudra s'y faire à retrouver hier dans ce demain haï. Le présent nous inonde de souvenirs heureux, évanouis dans ce qu'on pensait refuge.

Il faut s'y faire. Aimer l'étrange qui nous refuse. Aimer ce qui nous ignore, spolie ce qu'on a de crevé en nous. Avancer et s'oublier un peu. L'amertume c'est cette mer traversée, et qu'on ne voulait pas et qu'on a pleurée tant la traversée fut laide, sans espoir, et sans amour au bout.

Il faut s'y faire à l'autre langue, l'autre savoir, l'autre regard, l'autre paysage. Il ne neigeait pas hier. On suait de misère. On mangeait ce qu'on pouvait la mère nous regardait  il était bon de manger quand la mère voyait qu'on mangeait.

Il neige maintenant.

Comment dit-on?

 - Comment dit-on  le regain d'amour, enfin pas cet amour distingué et fat

comment dit on quand  quelque chose devient grand, plus fort, plus consistant parvient et dérobe les doutes?

comment dit-on quand abattue on vient nous dire "viens tu iras quelque part" et qu'il nous faut y croire plutôt que d'y penser comme une chose  possible

comment dit-on une chose possible qui devient une terre fertile?

Un chevreuil a sauté au dessus de la voie lactée; on pensait que les lois de la physique serait un dur obstacle

j'ai tiré des cartes elles étaient si méchantes , je me suis promenée sur des tombes sensuelles, j'ai embrassé deux arbres dont les noms m'échappaient 

je suis remontée encore en proie de nuits mortes, et j'ai  décidé de brandir une bague qui savait que pouvoir n'est jamais certitude.

Oui je l'ai mise à mon doigt trop fin; j'ai fait le tour de l'horizon d'été, le chat miaulait bizarrement.

On ne dit pas ces choses-là mais

C'est venu. C'est venu parce que je pensais à tout sauf à une reconnaissance. Personne n'a pu sentir la montée d'une sève qui me disait de vivre. 

10 juil. 2025

Et la tristesse refait surface

 j'ai nagé bien au fond et c'est à la surface que le mal remontait.

De toutes façons tout le monde s'en foutait. Si j'étais au fond brassant les ondes positives si j'étais à la surface respirant des remous qu'il fallait éviter.

Moi moins, car j'étais la concernée. Les uns faisaient un jeûne pour espérer des années longues, les autres bravaient l'été avec des légumes et autres plats modestes mais si réconfortants.

Enfin, chacun fait ce qu'il peut. C'est le meilleur des mondes. 


Sourire

 Ce matin je souris. Au soleil qui se lève, au vent qui décoiffe, au voisin qui me demande un tounevis cruxiforme, au maraîcher qui vend des cerises trop chères;

Je souris au gens du métro pas contents, au piéton qui traverse au rouge, au vélo qui brûle les interdits, au policier qui crève de chaud avec son uniforme.

Je souris aussi à mon bordel intérieur, extérieur, et plus encore.  J'avoue aussi danser dans un appartement sans mystère. Alors survient l'extraordinaire. Le nuage m'envoie un signe. Le paillasson commence un monologue avec le palier qui ne répond pas.

Je traverse, je fais comme je veux, je danse sur le concerto qui me donne tout ce qu'un concerto provoque.

Hop. Les livres dévalent dans mon estomac. Les étriqués prennent le large dans une cuvette javellisée. Je les regarde s'enfuir. Un melon vient me secourir d'une joie hyperénergivore. Un melon très sucré, dont la pulpe encore ferme dégouline dans la gorge.

Rien d'autre qu'un été qui coule et coule parce que j'ai aboli les asphyxies fumeuses. J'ai déblayé mon âme. L'esprit prend son parti. L'oisiveté n'est pas un tempérament condamnable. Le surménage est bien plus délétère. Un jour il faut reprendre un peu de souffle pour constater les dégâts. "J'ai couru j'ai couru j'ai fait j'ai suspecté les autres de spolier toutes les finances, amassées, ramassées, labourées, remembrées, et la jachère de mon esprit me rend si agressif que la mort n'aura pas de pitié. Un jour il faut voir ce qu'on perd à perdre l'essentiel. Un jour ou une nuit ou même jamais, là n'est plus la question.

Je souris comme je souris. C'est une activité dont la force sublime contente ma personne. Je souris et j'embrasse ce melon destiné à me rendre plus belle, plus forte, plus infinie.

Un jour, une nuit, ou jamais je me souviendrai avoir souri au soleil , au vent, au maraîcher au voisin ou aux gens mécontents. A cette femme en pleurs dont je ne saurais jamais si son chagrin était d'amour, ou simplement un chagrin qui n'a aucune forme et que seul un sourire peut sauver.


9 juil. 2025

Il nous faut quitter

 les marées mortes et nos rivages. Pour avancer on franchira seul ce qu'il nous faut admettre. Quitter c'est se défaire. Dénouer ce qui nous fait perdre. Se perdre pour libérer les asphyxies qu'on pensait bénéfiques. Il faut perdre en confort en lignes établies. Il faut perdre si on veut gagner en courage en harmonie en...pfff ces mots ces mots qui tombent las déchus de leur périple qu'on croyait glorieux. 

8 juil. 2025

Recto/verso

J'ai scanné ma carte. Mon identité à deux faces les a surpris. La police n'a pas cru à ces deux visages aux caractéristiques inversées. On m'a sommée d'expliquer. J'ai essayé d'être la plus limpide. Apparemment j'ai échoué. D'un côté un air en forme de lumière, comme un univers aux rayons si puissants qu'ils se suffisent. De l'autre un monceau de particules difformes et sans continuité. J'ai tenté: pensez, messieurs madame (mon auditoire était mixte), pensez au phénomène de diffraction: les couleurs iridescentes dépendent de la façon dont vous regardez un objet, en l'occurrence, en ce qui nous concerne, l'objet est un sujet, puisqu'il s'agit de ma personne. Dès lors.....la Dame au képi n'eut pas l'air d'apprécier la démonstration, les hommes eux montraient une mâchoire tombante et des yeux un peu débiles. J'avais essayé. J'aurais aimé leur dire mieux. Appeler un physicien et au secours. J'étais dans une photo qui disait tout et le contraire. Et ça ce n'est rien en comparaison avec ma psyché en fusion. Une sorte de volcan qui cumulerait les types strombolien, explosif, effusif. Je montais en puissance colérique. Cela dut se voir car on m'installa des menottes. Je sentais le rouge de mes joues virer au pourpre brillant. De mes oreilles sortait une fumée désormais noire. La limite était franchie, je ne répondrais plus de rien. De fait la chamade de mon coeur résonnait dans toute la pièce, les murs s'écartaient, les dossiers s'enflammaient, je me sentis grandir à une vitesse formidable, mes liens lâchèrent, je devenais énorme. L'outrage me coûterait bonbon. Ils voyaient quand même bien que cette réaction physiologique n'était pas un fait exprès. Mais le commissariat n'était pas doté d'un spécialiste en une matière qui ne concernait que moi-même . "Evidemment. J'aurais dû prévoir et m'écrire un certificat médical avec tampon familial et empreintes digitales à l'appui, et les tests ADN". J'allais prendre vraiment très cher (me répétais-je). Les flics ne faisaient pas face à la tempête, un à un ils étaient soufflés et s'envolaient par la fenêtre explosée. Bon (me redis-je). Je me mis debout et mon corps fracassa tous les étages. Je marchais dans la ville en essayant de ne pas écraser les piétons et particulièrement les enfants, les personnes âgées, et les femmes. Au bout d'environ une quinzaine de pas, je sentis la pression redescendre et d'un coup je m'affalais d'une hauteur considérable à celle beaucoup plus raisonnable d'un mètre soixante-trois. J'espérais simplement que les autorités opteraient pour des circonstances atténuantes. Le sursis étant la meilleure solution, s'ils ne voulaient pas que les prisons ou le bracelet éléctronique ou même les établissements psychiatriques subissent le même sort que le commissariat. Ce qui, il faut le dire, gréveraient considérablement le budget de l'état, qui plus est au frais des contribuables qui n'auraient rien demandé. 
Je croisais les doigts et dis un "Je vous salue Marie". Parfois un peu d'espoir est nécessaire. 

6 juil. 2025

Une liesse finale

 a débarqué a fait exploser tout ce qui entoure, répare, nourrit, protège.

Un périmètre de nudité a frayé une frontière étale, j'étais comme évanouie et le piano continuait

je restai dans l'étonnement qu'on a quand plus rien ne subsiste

les murs étaient détruits, la maison éclatée

je voulais revenir mais il ne fallait pas

On arrachait mes racines pour fleurir nouvelle

et ça n'est pas venu j'entendais un cyclone d'harmonie mon oreille jouissait

Le piano avait surpris le nuage, les notes ont commencé l'orage et je voyais et je regardais les couleurs éternelles, l'éclair de l'aurore

On ne refait jamais l'histoire. 

La liesse d'un morceau happe qui l'écoute. J'écoute sa rumeur et elle me fait pleurer

Il semblerait que j'ai épousé la rosée du printemps

Il semblerait que l'été je suffoque et qu'à moins d'un feu nourri de tant d'autrefois maudits

à moins de le voir prendre s'élever et se taire

il n'existe plus rien

que des larmes de joie. J'ai écouté l'aurore, et j'en ai survécu.

5 juil. 2025

Fièvre.

 La fièvre du ciel s'est penchée sur mon sort. S'est abattue en pleine conscience. KO debout. J'ai fait celle qui sortais la tête d'une eau bien trop tiède. Je respirai mal. Comme étouffée mais pas tout à fait. Les 40° sont rentrés dans la poitrine. Le nez a commencé à saigner. Les joues bleuies j'ai avalé le souffle d'un ventilateur. Ai bouffé la poussière. J'ai fait comme les chats. J'ai régurgité une masse de particules épaisses. On m'aurait transfusé le sac de l'aspirateur, le résultat aurait été identique. J'ai pensé aux noyés. J'ai pensé aux sinistrés d'un tsunami féroce. Celui d'un parcours passé à cumuler les illusions. Genre un sac à dos rempli de bouteilles de plomb. J'avais cru en une nage fertile. Je sais: je n'écris pas gaiement. Cependant il faut me croire quand je dis que je suis très drôle. Simplement les caractères AZERTY n'ont pas les volutes d'une plume. Ils sont lourds et noirs un peu Carmina Burana quand on voudrait une sonate de Scarlatti. C'est pour ça. Il faut un peu se mettre à la place d'une âme sensible. Elle ne peut pas faire comme si l'écriture était autre que des touches bien nettes. Il faut un peu se mettre à la place d'un être singulier qui voit sa page impeccable alors que tout est trouble si l'encre la déchire. Juste un peu sentir l'émotion à la vue d'un journal épaissi par les fleurs qu'on a ramassées, les pleurs de joie sur une carte d'anniversaire, les journaux découpés quand les actualités nous terrassent. Juste sentir les émotions de lignes asymétriques, éblouies des instants qu'on oublierait si tout était si tranquille.

4 juil. 2025

Sans rien dire

J'ai relu.

Il a intimé de  me nourrir l'esprit avec les tragiques. Il savait bien que j'avais la maladie de l'incarnation.

Ce n'était pas dur à comprendre. Vos pleurs me font pleurer. Vos rires, rire. Vos émotions me jettent dans le trouble.

Alors tout fut simple.

D'abord je me suis crevé les yeux. C'est la moindre des choses pour commencer le drame.

Ensuite ça s'est déroulé comme il convient. Péripéties, rebondissements, sans Deus in machina pour résoudre le tout.

Autour on s'inquiéta. Autour on s'inquiétait. Je ne dis rien. Ne dis rien car je sais que je me trompe. Je me suis toujours crevé les yeux. Quand je refais le film, je me dis combien je jouais mal. Combien c'était flagrant sur leur pellicule. 

Je refais: les amis. Putain. Je riais c'était trop. Je pleurais c'était trop.  Je vivais c'était trop. Ça encombre. Une histoire de place à ne pas prendre. Se fondre dans le mur. Se jeter sous la table pour entendre ce qu'on dit. Les pieds qui se touchent, les mains qui se frôlent mais ce ne sont pas les bonnes paires. 

Je suis sortie de mes gonds. Il y a des mots qu'on n'oublie pas. Ils s'inscrivent. Nets, sculptés. Un  marbre de Paros qu'on ne caresse pas car il fait mal.

Je n'ai rien dit. Il s'agit de douleurs qui ne sont pas adultes. On les tait car elles n'ont pas d'importance. On se tait car on mange. Je me tais et je ne mange plus. Ce dernier point crée une dysharmonie contagieuse. Je suis la peste. Il faut prendre à la source le mal que je suis. Il me faut dégager pour trouver l'origine. Avant même de savoir, je me crève les yeux et ça ne résout rien.


2 juil. 2025

Voile d'un été

 Sur le bateau d'un étage pollué

je pense à celle que j'étais sur celui d'un monde antique

où j'étais rassasiée de ta peau moite et sombre, de la mer agrandie par l'Histoire

un univers que l'absolu nous envie

j'ai plongé dans la nuit où les étoiles marines percent le bleu céruléen

j'ai nagé dans la profondeur épaisse qui nous fait évanouir tout mal et toute angoisse

j'ai nagé de bonheur comme on fonde un empire

j'ai pleuré dans la mer parce que le bonheur enfui revenait et mon coeur

rentrait dans l'harmonie.

Mais j'étais seule une fois l'air repris. Les autres toisaient ce qui me bouleversait.

L'eau n'était pas assez bonne. Les rochers faisaient mal. Il fallait un peu d'argent dans l'affaire. 

Je leur faisais de l'ombre avec mes éclats d'enfant bête.

Je rompais les vacances. Un peu de sérieux dans les pâtes au pistou. Un peu de discipline pour faire sécher le linge. Un peu de silence dans les heures où le sommeil importe.

Ah. J'ai souffert de n'être pas avec toi Ma folie! Elle aurait dit "Rentre dedans! Va cours vole et me venge!" J'aurais pris le flacon de leur urne prochaine, en décomposition, j'aurais fait ce qu'il ne faut pas faire! j'aurais demandé "De grâce je suis une Ophélie il convient de m'aimer sinon je vais couler".

1 juil. 2025

Coup de chaleur

 Paf en plein sur le territoire de la tête en ruine

Bing! Un souffle happe le ciel gris tourmenté par les degrés d'un orage encore en berne

J'expire et c'est un nuage noir qui sort de la poitrine

je suis devenue noire

et je voudrais mordre la poussière qui brûle calcine continue

sa route de sauvage pyromane

Evidemment tout nous revient en pleine gueule: les essais n'ont pas compté

les périodes mauvaises on ne les compte pas

les mois de grâce et les mois de prières les jours où on pouvait les heures d'harmonie

non ça n'est pas ça qui dessine un destin on se fie aux durées: avant neuf mois c'est peanuts on n'accouche pas comme ça d'un coup de tête

les hommes mettent en un clin d'oeil le peu qu'ils ont à mettre.

Chez nous il faut le temps.

De refaire une santé dans le corps qu'on avait mais qui doit changer 

sous peine de décevoir la famille et son homme qui continue à vivre

J'imagine une nuit où on inversera les ivresses. Doucement je mettrais là où il faut une graine fertile

et te regarderais

je regarderais pousser je te dirais tu es beau et je suis si heureuse je sentirais que quelque part on bouge

je mettrais ma main sur ton ventre en buvant du rosé. Sentirais le souffle de vos respirations. Je dirais que la joie c'est d'entendre ton coeur avec un autre coeur;

C'est simple. Puis j'irais sur la terrasse, et en pensant à vous, je fumerais de joie.

Certains

demandent des avis sachant qu'ils ont les leurs et n'en changeront pas.

Certains ne demandent rien au cas où ils changeraient de cap.

Certains ne sont pas sûrs d'avoir toujours raison alors ils écoutent sans rien dire puisqu'ils ont sans doute tort.

Là où on se place avec ses

- performances, acquis, réussites, déboires

Là où on se dit qu'il n'est plus temps, qu'il faut encore, qu'il serait bon

Là où j'ai viré ma cuti, là où j'ai dit ce qu'il ne fallait pas, là où s'est enfoncé le clou, la goutte a débordé, le vase s'est brisé

Là est un chemin qui trace une fonction sans principe.

Ajax! Ajax a tué le troupeau pris d'une folie divine 

Ajax! On y revient avec les armes les larmes c'est pareil

Même le plus malin n'ose pas regarder la folie dans les yeux. Alors il appelle. Je n'ai appelé personne. Je me suis trompée d'être.  

J'ai envie d'éclater en sanglots avant que n'éclate l'orage, l'odeur de la pluie, le sentiment que j'ai d'avoir perdu les guerres, la mienne. En baissant la garde en donnant tout à l'Ennemi j'ai compris. Cela ne suffit pas. 

Je chiale pour deviner ce qui est possible, ce qui fleurira sans refleurir. On ne refleurit pas quand on a tout séché.

29 juin 2025

On écoute toujours.

 La nuit était spacieuse comme le lit des fiancés.

Je nageais ta main frôlait ma peau 

Ma peau frôlait ta main 

une onde innommée me saisit

Surtout ne pas la définir ce serait la blesser

On ne blesse pas ce qui est merveilleux

On laisse pousser éclore la rareté

On sent on regarde on trace le souvenir pour ne rien oublier.

Nous étions dans une bulle qui s'écrit dans le ciel 

avec des nuages

du vent des orages les pluies froides 

dans la terre avec les marais, la boue, la faune des automnes

Nous étions ce qui est hors du temps d'une vie

sans âge sans frontière

nous étions l'extra de l'ordinaire à rire de nulle part et de tous les côtés

En baissant les armes j'aurais bien dû en garder une à gauche. A mon corps défendant, tu t'es baissé trop tôt, en a ramassé une. Tu la portas au côté le plus sinistre. 

C'est de ma faute. Nue je ne pouvais plus rien. Je ne pouvais plus rien.

 J'ai encore mal de cette nuit de juin. Elle avait repris ses terreurs. Le taxi prenait des airs de sirènes monstrueuses. Le cauchemar n'a jamais fini. 

J'ai perdu le fil entre ces deux nuits qui n'en forment plus qu'une. Notre présence morte, la mienne décapitée. 

28 juin 2025

COMPLEXE.

J'ai démêlé ce qui s'était noué dans le tambour passé.
Tu n'avais pas terminé Oedipe. La Peste persistait, tu refusais d'y croire.
Alors tu es parti pour surtout ne pas savoir. Tu as croisé ces deux qu'il ne fallait pas croiser. La même histoire, tu dormais dans le lit tous les dimanche à regarder le film. Côte à côte, avec Elle, sans le père, tu avais pris la place.
Côte à côte soumis à Elle qui te donnait lait, ordre et ce qu'il faut
pour nourrir le bébé. Il a régurgité bien après.
Il eût fallu comprendre et tu n'as rien compris.
Rien vu il faut croire quand on voit tu n'as rien voulu voir.
Alors tu as repris le chemin vers Colone. Tu as trouvé une belle qui ne valait pas Elle. Soumis à tout le reste, tu as pensé fouetter Celle qui t'avait castré. Mais c'était une autre. A un âge on ne peut plus comprendre ce qui s'est joué de nous quand on jouait encore. Maintenant le jeu est terminé. La mère est morte, l'épouse aussi. Et qui porte le deuil?
Nul.
Il joue toujours, persuadé d'avoir les meilleurs dés, et les bons numéros.
Ne crois pas au hasard. Double six c'est dans le meilleur des Mondes. Mais tu es dans le monde. Juste un et c'est tellement déjà pas mal.
Tu choisis désormais, sans ta mère, sans ceux qui t'ont bercé. Tu agis. Tu montres là où tu décides, tu y vas. Oedipe lui aimait Jocaste au point de la nommer, de se crever les yeux quand il sut le forfait. Tu n'as pas l'once d'une mémoire dans ta chair. Tu agis sans conséquence. Seules celles qui t'ont donné gisent sur ton chemin.

27 juin 2025

Aujourd'hui, pas un son

 Pour brouiller les discours.

Rien que le bruit des moteurs, des sirènes, le tumulte de la foule, les relents des égouts.

La ville dans toute sa splendeur estivale. Etouffante.

Alors ils, les mots, assourdis, tentent de trouver de l'ombre.

Ils ont frappé fort. Je claudique. Les pieds bégaient, je tombe.

Cela faisait longtemps qu'un hématome de cette taille n'était pas apparu sur la peau. Très exactement neuf mois. C'est significatif. Une gestation qui a enfanté d'un gros bleu, bientôt violet bientôt jaune et vert. La mémoire vive du coude explosé sur le sol. Il a réapparu. Ça a dégouliné. Une évidente cacophonie s'étalait: celle d'un intérieur défait. Le sang bien rouge, les minéraux en pagaille, les colères enfouies épaisses comme une lave, la bile noire et sirupeuse. Je me suis remise. Beaucoup de plaquettes en moins, d'hémoglobine versée.  Rien n'est grave. Je reprends de la viande. Infusion de globules et basta.

Un bel anniversaire de coups reçus.

Neuf mois, neuf ans, les mêmes funérailles dans l'organisme en berne.

Dans neuf mois dans neuf ans, on refera les comptes. Mais les comptes,

j'ai si peur de devoir les refaire avec tous ce qu'ils trainent de morts, de cadavres, d'amours perdues.

26 juin 2025

Le cri c'est le temps de l'éclair

J'ai peu à peu agrandi les fouilles de l'histoire. La petite. La grande on ne s'y frotte pas.

J'essaie, je recommence. 

Un rythme saisonnier. Un éclair et la bouffée de chaleur, la honte, ou la terreur, les deux, dilapidées.

Le vent a tout évanoui

Le mal surtout qui étouffait la gorge

Je repose. Un homme a frappé sans un mot. La scène je l'ai inscrite. Tout s'est effondré. Par terre ce qui m'avait fait croire au mirage.

Je me souviens: j'ai regardé le ciel, pour lui dire merci de vivre enfin quelque chose, une sorte de lumière après l'obscurité. J'ai souri de bonheur. On tenait à moi et je pleurais de joie.

Je me souviens. J'allais prendre le bus et tu m'as appelée. C'était un frisson dans tout le corps. Les petits miracles qui rendent la vie si belle. Je me suis dit qu'elle était précieuse. C'était le milieu du printemps.

Puis comme on s'en doute, l'été est venu. 

Tout a dégringolé. Une vague sans merci. Je reste sidérée par ce qui a déferlé en moi. Une chute pareille ne peut pas s'inventer. La vie a retiré ce qu'elle avait donné. Ou bien était-ce la mort qui, à nouveau, reprenait le combat. Je ne m'attendais pas à retourner en guerre. Si tôt je veux dire. Il faut toujours s'attendre à retrouver le champ de la bataille. Le répit est sans loi. Il m'a crevé tout espoir. Avec ses armes à lui. 

24 juin 2025

Neuf ans d'années sans lumière

 Nous y voilà. Trois fois trois et déjà. 

L'absence ne se balaie pas. On veut nous le faire croire. 

Souvent la nuit j'essaie de t'oublier avec un sourire. 

Le sourire c'est toi. Un camion est passé dans ma vie. Il emportait couleurs et moi au demeurant.

Et je suis demeurée. 


Putain la vie!

La vie comme je t'aime sans croix je t'aime à crever les nuages

je crève les nuages dégringolent sur moi

je fleuris tout à coup

la pluie verte nourrit 

mon ciel détestable 

j'embrasse le nuage explosé dans ma bouche

une langue absolue révèle son mystère

 je bouffe le soleil pour épargner ses coups

je bouffe les crevasses qui pleuvaient folles sans éclairs

mornes aussi et on n'y pouvait rien

il était ce qu'il est  et je vais devenir 

comme tout nous est donné comme tout peut devenir

grâce à ce qui 

grâce à qui 

tout est soudain redevenu une peau à nourrir

caresser puis sentir ce qu'elle dit de soi

j'ai percé l'innommable

il est fou d'y songer

il est fou d'avoir cru qu'un courage pourrait bouleverser ce qui est invulnérable

je vais cahin caha je souris et c'est fou 

de sourire comme on s'offre à la lune 

quand pleine elle sait qu'en quartiers elle va devenir encore

c'est fou de penser que tu es là

et que je t'aime encore

L'été où tout s'éteint

 Les sans doute les peut-être

les faciles toujours, les on vieillira ensemble on fera le ménage et puis le coin du feu

L'été où s'éteint nos sourires nos images nos éclats dans le vent

l'été où s'éparpillent des rayons de soleil

nos sourires de la veille voilà l'orage a décomposé le paysage

il va falloir remettre le jardin en ordre

les fleurs sur le palier le pain pour les cochons 

le fanes de notre coeur

la toison envolée et nous grêlons encore

Ce bois de tout l'hiver il faut le commencer

désormais c'est tout seul qu'on fera le marché

et puis les amis viendront et nous serons tout seul

à faire le ménage. L'heure tardive nous répond que l'été on peut revivre 

alors que tout déjà recommence à mourir.


Il y avait tout à perdre. Nous avons tout perdu.

La vie reviendra, nous c'est moins sûrs car les âges avancent quoiqu'on essaie de dire.

Axe. Voilà, axe! C'est ce que je dis. Fixe toi la lumière et l'ombre en objectifs. Eux seuls donneront la forme de ce qu'on voulait dire.

Le miroir glorieux ne fait rien que rougir. Il se peut qu'on devienne un atome un  éclair de la nuit une étoile filante

Il se peut et j'éclate de rire! 

23 juin 2025

Lux...............

 Au bout, un feu. Regarde les braises une fois tombées les flammes.

Luit un soleil tout neuf; un peu blessé. Un peu nourri de nos courages.

Cyanure je le vois. Exact au demeurant. La drogue n'est pas nouvelle. On connaît la chanson. Les phrases un peu débiles, on les dore au creux de nos murmures. Je t'aime est sans paroles mais une musique éternelle, inscrites dans les veines. Pas la tête jamais la tête! Les veines qui respirent on renouvelle le souffle sans pensée meurtrière.

Creuse ton scalpel.

Tu revendiques et moi j'abdique. C'est un hiatus sans histoire. Je ris quand je ris. Et quand je danse il n'y a plus personne à qui je pense. Danse sans souvenir. Ils te mettent tant de fils à ton corps, à ton âme.

ô l'âme est ce grand mot.

Pourtant elle est grande, une évidence! 

Pourquoi je pleure encore?

La façon de faire.

La manière en somme on le sait depuis des lustres est un art qu'on n'apprend pas. On sait faire ou non. Pas d'éducation pas de livre pas de modèle. On fait ce qui nous meut. 

Le besoin de se satisfaire, au sens propre, domine quand l'être civilisé n'est pas intégré. Etre un homme, c'est savoir maîtriser son état d'homme imbu d'Ego.

Tu n'as pas été homme,

quand tu as bafoué les règles de l'art. 

C'est tout.

Tu pisses comme un porc quand tu agis ainsi. Tu pisses sans essuyer le bord, ou tu fais pipi en regardant si tout est encore en ordre. C'est la même chose. 

Pas de codes, juste retrouver l'intuition animale de ce qui est possible ou non.

L'animal est plus digne car il sait comment faire.

Ils n'ont décidément pas su faire. 

Chaos dans le coeur, j'ai chaviré car j'ai pensé meilleur. Le meilleur n'était pas lui, ni lui. L'un perdait ses dents, l'autre les brossait trop fort. Même soumission. Mêmes imbéciles.

Un autre a le droit de venir. Oui! Une joie éclatée dans le corps me donne le vertige. Mon sang est un fleuve que je bois sans façons mais d'une claire manière.  Elle seule peut se permettre de percer le mystère d'une résurrection.

Point nommé! Je crève le bonheur pour mieux l'écarquiller. Le mystère est le corps qui sait tout! Héroïque il me dit la passion.



20 juin 2025

Quelle violence sourd?

 Au milieu du frisson de plaisir

des larmes viennent chercher le rebord des paupières

pour chuter dans le vide qu'on a à l'intérieur

Elles frappent le visage et je reste livide.

On coule et moi je reste

debout comme une porte

debout comme Samothrace

décapitée et ses ailes

elles aussi ont péri

On effondre la beauté avec des armes creuses.

Je n'ai plus de mots et dire ne parle plus.

Les mots avaient leur importance, le silence a rompu le charme

Dieu s'est fourvoyé. Le labyrinthe n'a plus aucune issue. La Sphynge n'a plus de voix.

Les énigmes creusent le mystère.

On retourne la terre

on refait ce qu'on ne pouvait plus nommer

on recommence l'innommable

et là, les balles s'enfoncent plus amères plus sournoises

cyniques elles s'imposent, un matelas épais les rend sourdes

Voilà. Et c'est la guerre qui me traverse comme un bloc en béton.

Ça s'écrase dans le ventre ça m'explose la tête.

Voilà. Je suis en guerre et la violence 

et ma violence ne veut plus un pardon.


19 juin 2025

Quitte le ciel

 Redescendue pieds dans le sol

foulé 

la terre d'ocre je somnambule

danse sur la terrasse folle

des hommes qui pensent vivre

sans exister

je ne sais plus

si j'aime la douceur ou les coups

j'en ai tant enfermés que je le suis devenue

un coup qui bat le corps

d'hématomes en KO debout

je relève j'éclate et puis je fuis

Perpétuelle en fuite sans demander pardon

je dégage avant de me l'entendre dire

sonnée je continue la course

à force débile je fonce dans les murs

tendus par les impasses

Une haine féroce qui me prend à la gorge.

Je ne succombe pas. Résister n'est plus un acte de courage:

la  soumission d'une destinée.


18 juin 2025

Juste

 Au plus près

attentif et présent

ne pas précipiter

ce qu'il reste de nous.

Le placer à sa place, comme il est simplement

car il y a une place à trouver et il faut la trouver.

Peut-être un jour nous dira qu'il est temps

de la déménager comme on promène sa vie

Juste, rester ce que l'on est au moment où le soleil se lève, où la nuit le repose.

Je ferme les yeux

je remercie ce qui est puisque cela doit être.

Ce qu'il reste de moi 

du coeur. Une âme d'incertitudes.

17 juin 2025

Un jour

 Je suis devenue celle que je suis.

Les autres n'en sont pas revenu.

On souriait de mon sourire.

Car revenante le sourire inédit inondait comme inondés de joie

ils et moi ont souri à nouveau

Oui la vie nous revient quand on retrouve souffle, envie et le Désir

d'être parmi le monde lui sourire et puis rire

de tout et surtout du courage 

que chacun un jour eut 

un courage d'armure désormais dans le vent

nous avons résisté il faut à présent lui rendre liberté

lui aussi qu'il reprenne vitesse et allure 

l'alléger encore encore encore

Ô oui encore vole mon vent sois meilleur que nos ombres

9 juin 2025

Moi aussi

 longuement les nuits sans toi me transpercent

elles n'étaient pas faciles

les autres n'étaient pas nombreuses

elles étaient incertaines

n'oubliaient pas les orages

le dédain du matin


Moi aussi j'ai cru.

Moi je veux des aurores partagées.


Je plonge dans les oublis tenaces emmêlées d'un sommeil anguleux

J'aurais aimé.

C'est au moins une victoire sublime.

Tu as tendu le dos. Je n'y reviendrai pas.

Je trouve ailleurs quelque chose meilleur. Un appui sans pareille. 

J'ai voulu je n'ai pu. 


2 juin 2025

"Tu es chez toi ici"

 Il me dit.  

Il me dit "tu es chez toi ici". Et me tend un lit. 

"Bien" je me dis. "Voilà.  C'est de bonne guerre. je suis chez lui dans le lit"

Et puis il se barre. Me laisse là avec les clés. Se barre faire le tour de Paris, voir les Champs faire ses courses, planter de l'estragon, fendre le bois pour l'hiver. Il se barre. Moi là chez lui, je regarde les meubles.

Faudrait sans doute que je m'occupe. Je regarde autour et rien n'est familier. Je suis chez moi ici et pour longtemps. 

Et comme il me l'a proposé si gentiment, je n'ai pas osé broncher. Je vois bien qu'il n'a pas fait la poussière. Enfin que la femme de ménage n'a pas fait la poussière. Je me dis "je vais faire la poussière ça lui fera plaisir". C'est long tout ce temps dans un lieu où l'on a rien à faire que de s'occuper sans celui qui l'occupe. Je me sens seule, d'ailleurs à juste titre. Manque mon chat. Je n'attends pas, je fais des choses cependant rien ne me comble. 

Prison. Le mot. Il m'a mise dans la prison. Il a pris les clés.

31 mai 2025

Blessée

 je me relève. Le sang de la tête continue à couler. Je souris. L'idée d'une lumière. La lune me la donne.

Belle et trouble elle oublie mon souci.

Je danse comme l'orage. Il pleut de la folie et ceux qui passent à côté connaissent beaucoup de choses mais un peu moins la grâce. 

Allez, allez ma courageuse, poursuis ce qui arrivera viendra. Tu souriras pareille. Pareille, je reste la même au-delà d'un discours. Rien n'est acquis. Je reste fabuleuse comme je te pensais. On se trompe on refait. sans répétition, on refait pour qui sait le meilleur.

Tous les hommes, et chaque homme

 Il suffit de s'attacher pour s'attendrir

sans limites s'attacher juste au niveau du coeur

essentiel à chacun

la tête a souvent l'esprit perverti

le coeur, physique et son âme

le regarder, sentir le battement

Il s'ouvre comme un livre une musique traverse

je sais qu'il y a en lui l'éternité d'une vie

qui restera plantée bien après l'oubli

Tant s'étaient fermés de par les habitudes, des regards bloqués sur la blessure

Tu devenais la colère je préfère la tristesse même plus grave

je préfère ne pas me sauver plutôt que l'amertume dont les autres ne peuvent rien.

L'amer bloque toute ouverture. La tristesse concerne notre feu. Il s'agit alors de regarder les braises.

De souffler doucement. Doucement reprendre l'endroit d'une flamme que tu pensais éteinte. De souffler doucement, de voir que ça rejaillit au-delà de ta demeure. De ton nid étoilé. L'univers porte un signal fort. Vivant, tout est encore possible.


Un enfant qui voit la guerre. Un fils qui doit quitter sa terre. Une femme qui perd 

28 mai 2025

L'ombre claire.

 Au croisement, un sens unique et directions.

En choisir une, au hasard; Sachez qu'il vous faudra bien du courage pour ne pas renoncer à la voie empruntée;

Petite merveille s'est pris un mur elle est tenace.

L'embryon du bonheur n'était pas ce chemin. Il n'a pas vécu trois jours qu'il devait disparaître. Tu as tenu à croire en sa naissance. Délire.

Retisse la toile. Peindre d'abord le fond. Lumineux de préférence. Même en noir la mariée est belle si l'amour la transporte

Cependant n'aime pas qui veut.

L'objet a son importance. Si lui-même n'est pas capable de renvoyer la clarté reçue, la réciproque avortera. 

On ne peut rien face à une porte close, clôturée, blindée depuis des siècles.

Rien. 

L'espoir ne fait pas vivre 

Il détruit.

Le présent parle. Parle donc du présent. Quand j'étais face à lui, il était ailleurs, projeté dans, précipité comme en fuite permanente.

Ne pas considérer le mal comme devenu le tien.

Tu as brûlé. Tire la leçon.

L'esprit s'est calmé. S'est cassé bien des dents. Un parpaing dans le nez.

Remonte sur la selle. Au croisement, un sens unique, choisis la direction. Cette fois. J'ai une peur panique. On la croit folle. Submersible. Je m'attaque au dur. La douceur.

27 mai 2025

Lune nouvelle

 Elle nous arrive enfin

OUF

elle est là et respire

comme une onde sans nom

un nous souffle l'esprit du coeur - ni passé ni blessures

purement l'amour sait que la nuit les étoiles nous entourent

d'un feu qui même inaccessible

nous rend bien plus vivants


Voilà sans amer l'océan élargit nos ténèbres

je nage sous la lune et des étoiles naissent

je nage indésirable et j'ai tant de désir que d'autres s'y emmêlent


C'est si beau de nager sans le merci d'un autre

sans le merci des autres

c'est moi qui dis merci

c'est moi qui regarde l'eau 

elle dépasse l'espoir

elle envahit l'esprit

je nage dans une eau sans espoir

à moins que quelqu'un vienne

me sortir et me plonge dans une onde nouvelle.

Comme c'est fou d'avoir cru que j'étais en puissance

rien c'est si bien d'être rien

d'autre et déjà c'est beaucoup

demander à la lune

d'être un peu mieux ce que je suis


un espace de soi s'en est allé vers elle

un frisson engagé

c'est fini et puis quoi je nage et puis un jour

je ne verrai plus ni lune ni terre ni tes yeux


j'irai

juste

j'irai