J'ai relu.
Il a intimé de me nourrir l'esprit avec les tragiques. Il savait bien que j'avais la maladie de l'incarnation.
Ce n'était pas dur à comprendre. Vos pleurs me font pleurer. Vos rires, rire. Vos émotions me jettent dans le trouble.
Alors tout fut simple.
D'abord je me suis crevé les yeux. C'est la moindre des choses pour commencer le drame.
Ensuite ça s'est déroulé comme il convient. Péripéties, rebondissements, sans Deus in machina pour résoudre le tout.
Autour on s'inquiéta. Autour on s'inquiétait. Je ne dis rien. Ne dis rien car je sais que je me trompe. Je me suis toujours crevé les yeux. Quand je refais le film, je me dis combien je jouais mal. Combien c'était flagrant sur leur pellicule.
Je refais: les amis. Putain. Je riais c'était trop. Je pleurais c'était trop. Je vivais c'était trop. Ça encombre. Une histoire de place à ne pas prendre. Se fondre dans le mur. Se jeter sous la table pour entendre ce qu'on dit. Les pieds qui se touchent, les mains qui se frôlent mais ce ne sont pas les bonnes paires.
Je suis sortie de mes gonds. Il y a des mots qu'on n'oublie pas. Ils s'inscrivent. Nets, sculptés. Un marbre de Paros qu'on ne caresse pas car il fait mal.
Je n'ai rien dit. Il s'agit de douleurs qui ne sont pas adultes. On les tait car elles n'ont pas d'importance. On se tait car on mange. Je me tais et je ne mange plus. Ce dernier point crée une dysharmonie contagieuse. Je suis la peste. Il faut prendre à la source le mal que je suis. Il me faut dégager pour trouver l'origine. Avant même de savoir, je me crève les yeux et ça ne résout rien.
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