Il me dit.
Il me dit "tu es chez toi ici". Et me tend un lit.
"Bien" je me dis. "Voilà. C'est de bonne guerre. je suis chez lui dans le lit"
Et puis il se barre. Me laisse là avec les clés. Se barre faire le tour de Paris, voir les Champs faire ses courses, planter de l'estragon, fendre le bois pour l'hiver. Il se barre. Moi là chez lui, je regarde les meubles.
Faudrait sans doute que je m'occupe. Je regarde autour et rien n'est familier. Je suis chez moi ici et pour longtemps.
Et comme il me l'a proposé si gentiment, je n'ai pas osé broncher. Je vois bien qu'il n'a pas fait la poussière. Enfin que la femme de ménage n'a pas fait la poussière. Je me dis "je vais faire la poussière ça lui fera plaisir". C'est long tout ce temps dans un lieu où l'on a rien à faire que de s'occuper sans celui qui l'occupe. Je me sens seule, d'ailleurs à juste titre. Manque mon chat. Je n'attends pas, je fais des choses cependant rien ne me comble.
Prison. Le mot. Il m'a mise dans la prison. Il a pris les clés.
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