WARNING/ AUTOFICTION
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31 mars 2009

Usine.

Cylindres silencieux
rouages sans histoire
verrous huilés à la nacre,
l'ouvrier se promène,
vert,
dans le couloir en grève.

30 mars 2009

4,6°

Surtout
ne crois pas que tes gestes changent le cours des choses
mais sais
qu'ils peuvent sauver quelque chose
une voyelle dans le vent, le dièse sur un désir
et doucement
salir la pensée facile.
je vais creuser le port
pour retrouver l'écume et sembler volante
Vraisemblablement dans l'aquarium cynique,
on ne joue que des dollars
et les envolées sont mornes.

les vagues bercent des rêves étroits
et les chevaux s'écroulent sans crinière
incapables d'aimer
les chevaliers trop raides.

justement ne crois pas
qu'on s'écorche à aimer!

On gravite
et une solitude abîmée
vaut plus que deux
solfèges.

29 mars 2009

Bête

Je voudrais effrayer tous les hommes à barbe,
tous les hommes aux dents longues happées par l'ambition,
je voudrais mordre les oreilles de ceux qui parlent haut
à force de nier
qu'ils ne savent que tout
quand ils ne peuvent plus
jouer
avec l'or
avec l'or de tes yeux.

Affamé.

Bois! Bois le vent comme une guerre
Bois les ravins de triomphe!
Bois les yeux de ceux qui survivent.
Il y en a qui écoutent
Il y en a qui regardent
Il y en a qui sèment des rires comme d'autres mangent à 20heures
la poussière a des rêves infirmiers
et navigue autrement plus entière
quand elle sait qu'elle est noire
et qu'elle ne mourra pas.

Le délice est la peur convaincue de sa force.

L'amour, mon Destin
je ferai ce qu'il faut pour jeter l'arrogance
dans le puits des miracles.

L'Amour, petit frère
dis-moi que je suis l'ombre
des chants de ta folie!

je t'embrasse, assassine
et sèmerai
pour rire
des larmes sans mensonge.

j'ai changé mon visage

comme on construit un mur,
avec des morceaux de pierres lavées par la pluie
de l'Histoire.
J'ai souri comme un porc à ceux qui humilient, ceux qui marchent dans la ville
comme sur une mâchoire refaite, éclatants.
Je donne mes yeux en guise de bonheur
dans le souterrain capital humecté d'arrogance.
Je serai la première à me dire folle de joie de vivre dans la poussière à creuser
je serai la première à voir dans la prière un peu de sens, à la croire parfaite.
Mon père est un héros que je n'ignore pas.
Les larmes ont des champs à nourrir. Un jour on s'en étonnera.
Il faut être infernal si on veut ne rien admettre du monde,
et le faire plier ailleurs que vers son centre.
il faut être une grâce pour inverser sa fonction vers un point non limite,
Déplier l'univers à des voeux moins connus,
Un peu d'ivresse aussi pour le mettre debout
sans trembler de terreur
pour , à bout, affirmer l'existence.

J'ai râpé mon visage pour qu'il devienne rêche
comme les rats ont l'argent à force de rogner
tous les coffres secrets.
Lime était épaisse et s'est rouillée d'elle-même.

J'ai comme un oeil parti au fond de son tombeau.


Je vous aime mes dieux qui m'encouragent à l'être!

7 mars 2009

50cl de bière.

Brume dans les pensées, je regarde les passants crier sous la pluie froide. Brume dans mes doigts qui ne savent plus répondre. Un jour je serai vieille, avec des joues râpées.
un jour aussi j'aurai envie de mordre une carotte pour devenir aimable.
Et puis mon visage me dira de faire attention
les lèvres se gonfleront
les pigments bronzés des cabines vertes-fluos bronzeront mon échine,
je dirai non aux musiques d'orage
et oui aux sons gélatineux qui calment les paupières.
J'aurai un fromage blanc et puis des céréales en tout état d'ivresse
je ferai le printemps avec une courbe idéale.
En attendant 50 cl de bière me donnent envie de vivre
comme une bulle arrivée dans une tête
libre
des comptes d'iguanes fous.

Lettre au Père.

Je suis quelqu’un de rare et tu ne le sais pas.
Tu viens quand il le faut, mais surtout pas la nuit
Ni le jour à midi
Ni le soir quand tu danses
Ni aux sombres novembre
Octobre
Quand je vomis
Quand mon coeur est aphone
Et sobre comme une outre.
Mon ravin égayé,
Tu te pointes à demi : une clef à molette t’empêche de me voir.
Bricoles et c’est très bien, klaxonnes à tous propos :
Il faut rire et bâtir « je suis venu te dire
Que je fais tout pour toi »

Mon père est devant, et comme un sourd entend : je lui hurle ma peine, déchire ses peintures, me pends à ses gondoles,
Et me regarde noir : « j’aurai fait tout pour toi/ à présent lâche moi/ je te veux souriante/
Je lui donne un sourire : comme l’éclat de l’étoile
Qui ne résonne pas.
Je meurs dans son oubli/ je lui hurle ma peine/
(Lâche-moi)
me pends à sa main de vieillard.
Et moi qui file douce
Dans les nuits de novembre
Et d’octobre (aux glacis terroristes )
Et moi sobre comme l’outre
Je m’arrache à ses larmes qui peignent mon salon


Mon père qui me poursuis,
Mon père que je branle
Toutes les nuits
D’octobre et novembre,
Si douce.

Mon Père qui ne sais pas
Combien je suis de l’or,
Je te maudis ce soir,
Amante et sans allure,

Je te maudis vibrante
Pour mieux lâcher ta main

Main lâchée à présent
A Présent
Comprends-tu?

A présent , main lâchée,
Sens-tu la différence ?

Claire l'enfance est morte.

("Salomé")

Pieds nus
dansante, les cheveux emmêlés
sa voix creuse des morsures délicieuses
La tête penchée sanguinole de rire
et voit la tranche épaisse
de l'homme écarquillé.
Les bras blancs ont des airs de colombe
mais les doigts tranchent sec
le bleu est noir si l'on s'y penche trop.
Claire l'enfance est morte.
Jean s'est illuminé, a décollé la tête
pour que ses yeux la voient
blessée comme une biche
attrapée par la rage.
Le chien aussi s'arrête, et la laisse s'enfuir.
Dérape sur le sol en criant
"Dieu merci!"
Claire elle danse les pieds nus
frissonnante d'oubli
dans des crânes en poussière.

6 mars 2009

Jardin des Délices

Un monstre diploïde a demandé ma main. Ma mère, un peu jalouse, bava sur mon alliance. Je baissai le front pour faire un peu "celle qui". Mes chaussures étaient vertes et manquaient de vernis. Des cornes poussaient dru sous mes tresses. Il m'enfonça un doigt où je ne m'attendais pas. Je fis "gloups", mon père fit des yeux noirs. Je me mis à genoux. Et remerciais le Ciel de m'avoir tant bénie. Des cils fauves s'allongèrent sans mot dire. Je les sentais comme des globules trop nourris me traverser le corps. Le monstrueux criminel enfourcha la monture et je me laissais faire. Toute la famille semblait crever poitrinaire. On allait vivre mieux avec des pieds en or.
Cataplasme lubrique où chacun eut sa part, le mariage eut lieu sans dommages majeurs.
Je nous eûmes eu de beaux cadrans. Avec des flèches au coeur. Tous mes doigts sont enfouis. Les organes absolument livides.
Et surtout nos reins sont des rivages
où nous aimons nager.
Vive les pneus adultérins qu'abreuve tout le vice.

Vois, Seigneur, ce que j'entends de Toi
qui me donnes la flamme
et l'éclair organique!
Reçois, mon Père,
toute mon Espérance déchirée, le Salpêtre Glorieux
de ma Reconnaissance!
Je te baise le flanc, Toi qui me donnas le feu du Doute
et la Rage de Croire.

Meurtrière.

Patibulaire, c'était le nom méchant qu'on donnait au chien roux.
Les chats étaient galleux, on allait dans les foins fumer des lianes sèches, des travaux se creusaient pour nous dégoûter du monde. Des journaux aphrodisiaques nous apprenaient la guerre. Souvent on criait à l'arnaque en pensant à l'avenir.
Patibulaire le chien qui mordait et qu'on attachait court.
Quand j'ai su qu'il allait mourir, je l'ai fait bander pour la dernière fois. Il m'a léché la main comme aucun homme ne fait: les yeux pleins de reconnaissance. J'ai nagé loin comme jamais. La pierre était si lourde, qu'il ne remonta pas.
j'ai fumé de la liane en toussant très très fort
j'ai bu de la bière en cachette et sucé du sucre vanillé très doux.
J'écoutais les étoiles briller dans un juillet caniculaire.
Ce soir là, j'ai entendu le bruit de mon père et sa femme.
ce soir là je me suis dit "adieu"mais n'ai jamais osé.

Tous les adolescents un jour se sont tués de rage.

Le Désir-Laure.

Le prénom du Désir est venu dans ma bouche
Je l'ai baptisé Laure
je l'ai appelé d'un coup
et d'un prénom félin,
comme une montée d'orage
La captive a percé toutes mes espérances.
A fourvoyé la peur
d'un coup de chevelure,
La forêt a tremblé.
Noir appel de l'ivresse
prise au piège.
Laure est mon Désir
est née de tous les hommes
qui ont lavé mes mains
écorchées par le doute.
Je regarde ses yeux,
brûlante la peau
s'enflamme et laisse une chair
aveuglée et hagarde.
La cicatrice rit,
elle laisse un tatouage
où chaque ange peut pleurer.
J'ai aimé la sonate dont le feu a grandi.
Des vestibules amers attendent
nos angoisses de rois.
On s'attache au miroir. On y revient souvent.
Laure s'évanouit sans nulle complaisance.
Orphée reprend du souffle.
Je n'ai jamais laissé croire que j'aimerais sa coupe
mais le ciel qu'elle dessine
au fond de ma poitrine.
J'ai un prénom de fleur qui n'existe qu'en moi
un son de diapason
qui un jour enflera
jusqu'au jour des crinières envolées de l'Amour.

4 mars 2009

Ainsi soit.

la lune est morte.
nous sommes deux trombones à coulisses
nos arpèges fatigués sentent la moisissure.

Lions connaissance.
Lions de faune saccagée.
Rêvons double. Suintons la réussite.
Des baisers sans odeur. qui ne durent qu'une seconde
valent ils la peine?
Ne pleure pas comme si tu savais tout.
Prends tes yeux pour des rubis fragiles.
Sois toi-même et danse dans le creux des jours.

C'est le printemps qui gerce la poitrine et qui donne à penser. Nous levons des branches ternes. Tes yeux ne parlent pas.
il y a des gens mauvais. surtout préserve toi de l'orage.
La lune est morte. Je m'en vais la pleurer.

3 mars 2009

Paul

Paul c'est mon ami
paul il me tient la main
paul il est un ange et des yeux verts
qui savent tout
et qui se penchent
comme la lueur fantastique
au milieu des ténèbres
ou dans trop de lumières
Paul c'est ma robe de mariée
à moi
l'espérance.

Le dicton du jour

Deux yeux parallèles valent mieux que trois qui louchent.

A bon entendeur;...

2 mars 2009

Nice day

Gaiement ils traversent la ville
le repas sera froid mais cela n'est plus grave
la nuit sera très courte et c'est sans importance.

Nous aurions dû nous dire je t'aime
bien avant
penses-tu si fort
que je t'entends le dire
les silences sont parfaits
je remonte l'écharpe sur mon nez crevassé
je sens ton blouson noir me caresser l'épaule

Le vent détruit les larmes
qui viennent sans prévenir
à genoux des nuages
annoncent le printemps.

Se nourrir sans partage
quelques fois a du bon
se nourrir sans plaisir
n'est pas une défaite

Le sourire est une façon de remettre plus justement
chaque chose à sa place.

Pleurer n'est pas si grave.
La douleur c'est d'entendre
la source intarissable
qui fait de nous des pauvres.

Je sens le feu du monde
brûler en plein hiver.
Moi qui mange sans faim
comme ceux qui réclament
un bout de pain au miel.

Quelle importance a-t'on?
ll faut se donner l'or
puisqu'on a les rivières
creusées par la force
des larmes anarchiques.

Je relève la tête fragile et bleue vers le ciel monotone
qui annonce "demain
sera bientôt une page nouvelle."

Pleurer n'est pas si grave
l'essentiel est de voir à travers
la buée de sa peine.

1 mars 2009

Jalouse.

Autour d'elle, l'amour
quand j'étais toute seule
à débattre sans faim
dans la nuit impossible.

Autour d'elle, les mots qui disent la présence
quand je criais de peine
sans écho pour repère.

Autour d'elle mon père
qui l'entoure de son coeur
quand me manquaient ses bras
pour apaiser mes larmes.

Jalouse. Jalouse.