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23 oct. 2008

Aux galeries on s'éclate.

J’entre aux Lafayette Gourmet. (Boulevard Rochechouard)
Étalages débordés -Symphonie de macarons aux parfums improbables, des bonbons en montagnes et l’Everest en tagines , Caviar dégoulinant sur les saumons séchés fumés salés -
Un homme à tête de périscope se glisse dans les rayons/ moi je continue la visite avec mes espadrilles: les sushis valent de l’or et les pâtes sanguinolent devant leur inflation/ Ubiquité de l’homme et transformable à souhait: camouflé en sous-marin je le distingue entre les foies de veau et quelques rognons blancs/ Aux galeries “Poissons” les saints-jacques ont renié Compostelle et préfèrent le confort d’un lit de glace en or/ L’homme est maintenant plusieurs. Gremlins de Haute garde se méfient (ont raison) du pauvre sans caddie. Ils sont là et sévères mettent leur girophares/ girophares sans sirène: optent pour l’opération “Intensification de la lutte/ Plan 1750/ Derrière les gâteaux aux doux noms de poèmes se faufilent des lance-pierres et quelques baïonnettes/ moi je poursuis la lecture (n’ai pas pris l’oreillette): ingrédients sans frontières, menus en queue de lotte, date de fortification d'insolentes cochonailles : inconnue/ Cantique des chocolats / Des arômes inconnus musclent la devanture, tiens je distingue un furet au carrefour des spécialités à l’angle Poitou –Alsace-Lorraine/ Peut-être la visite se fait –elle sur le thème de la débâcle de 14? Couchées les silhouettes noires ressortent davantage,les lunettes au passage se réfléchissent aux lumières des néons bleus fluorescents et grossissent le slogan des “rillettes Bourdouchanel, encore plus fin que le Numero5” , leurs mains gantées kalaschnikofs camouflées sous la roquette et feuilles de chêne me rappellent ces fameuses reconstitutions (de si bons goûts ) des tranchées de Verdun / mais mon intuition est rapidement démentie par l’exposition architecturée de yaourts suivie par le pavillon des quenelles / les cerbères toujours à droite en haut en bas et même dans la vitrine réfrigérée/ Moi le sourire devant tant de liqueurs et statues de hautes marques rivalisant d’inédites recettes! Vais voir le commissaire: mais quel est donc l’artiste? Personne ne me répond, des visiteurs de grande classe (sûrement accrédités par le ministère de la culture) ont des caddies pleins, il va falloir de la place pour accrocher toutes ces oeuvres (je me dis), cependant la Gorgone multiplie ses particules et tout à coup 17 hommes autour de moi gueulant "les mains en l’air”!!/ hi hi hi c’est un happening -je pense en moi-même que c’est un peu passé de mode mais bon ils sont tellement dans leur rôle d’agents de surveillance que j’optempère illuminée de rire: - mais oui mais oui c'est ça bien sûr haut les mains et puis je vide mon sac hein hihihi!” et là, l’homme à tête de périscope me prend et me dit d’un ton fort peu avenant: -et te fous pas d’ not’gueule passeque on t’a vue sale voleuse! “ et vidant mon sac vide, je m’excuse bien bas “qu’ils ne puissent y trouver la fameuse Pomme de la discorde.....vraiment je suis confuse d’avoir fait clapoter leur numéro fort comique au demeurant ...mais (plus bas:) il fallait me prévenir à l’entrée: j’aurais en effet volontiers joué la comédie en leur compagnie...et avec grand plaisir.... oui, que, d’ailleurs, j’étais très bonne comédienne à une époque puisque j’avais même participé activement pendant plusieurs années à l’atelier “théâtre” de mon collège (le collège Grandmougin de Pfouite-le-zoute), et qu’en quatrième 3 j’avais obtenu LE grand rôle en faisant Célimène dans la pièce de Molière....sisisi! et qu’ on m’avait même félicitée longtemps pour mon jeu qui avait beaucoup marqué les esprits (m’avait-on dit mais bon vous savez ce que c’est les parents, les amis ...enfin certains professeurs en personne étaient venus pour me le dire...alors bon...c’est que quand même il devait bien y avoir un petit quelque chose quand même).....comme quoi, ils auraient vraiment dû me le dire à l’entrée....”.
Les otaries balbutièrent quelques vulgarités /au passage m’adoubèrent de noms tout exotiques, voire fort licencieusement grossiers/ Et quant à moi, pour honorer leur prestation si surprenante (à défaut d’être aimable), je glissai dans leur poche de costume deux billets à partager avec toute la troupe....après tout les artistes, il faut bien les aider...

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