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10 mai 2024

Ode animale/ Ode à mon amie la seule désolée tu es ma seule amie

 A toi sans les mots

à toi qui regardais mes gestes et les savais par coeur, reprenant mon souffle quand souvent j'en n'avais plus

et qu'il fallait bien qu'on respire un peu pour moi 

A toi qui me promenais pour que je sorte un peu et nageais dans les mares et jouait quand plus rien n'est faisable

Ode à toi mon ami qui regardes mes jours sans juger de ma façon de  vivre,

qui me vois  tel qu'on est quand on est

nu sans fard et que l'on va dormir

sans un baiser pour dire que c'est bien d'être là parce qu'on est ensemble

sans l'ombre d'un baiser ou les bras d'un amour

disparu ou bien trop loin pour qu'on puisse l'espérer

toi tu es là si pur si dense est ta présence

devant toi j'abdique et te contemple

au sommet tu te dresses,

affamé d'un désir qui ne se dit jamais

tu es là, je suis là. Ta présence m'accueille c'est un creux de merveilles

tu déchires le concave tu me mets au convexe

je te dois autant que tu sais que je suis là pour toi et consentante

responsable de toi comme tu l'es à ton tour quand tu te mets à côté

 plutôt qu'ailleurs ou autre part

tu es là près de moi 

à côté plutôt que seul et dans ton coin qui t'entoure et te berce : un édredon à toi

 je sais tu sais

ta présence et la mienne puisque nous ne sommes rien

que les doigts d'une main

écrivant une page que tu ne liras pas mais qui me donne faim

toi toi qui es ma folie quand on ne vit plus rien

toi qui est mon amie quand on en aimerait un

seul là sans autre rien que lui mon amie ma sauvage

et mon amour amie tu es là comme lui

qui acte ta présence

Tu sais déjà, je pense à l'autre dans la terre.

Il n'y a rien au-delà: vos présences si pures qui ne donnent

que ces instants de vie

au présent et toujours

encore recommencé.

Ode pour chanter ce lien irraisonné ce lien dont je pose 

et en définitif

d'amitié, d'amour, de joie, de tout ce qui me dit

qu'il vaut mieux exister plutôt que de ne pas.

1 mai 2024

c est que

C est que les mots doivent se dire en sourdine. Sans colère sans extase sans autre écho que le mot et le son qui résonne .
Vibrant, leur mouvement fragile entame un murmure qui ne peut disparaître puisqu' il est éternel. Tout se passe au moment lumineux où leur vérité nous éclabousse l'âme comme une perle d'eau dans l'été, repose sur ta lèvre, coule sur ta langue et apaise ta soif mieux qu'une rivière endormie par la lune.

Ahuri

Il avait l allure d une chouette sans plumage. J aurais pu jouer aux billes avec ses yeux écarquillés. La différence est qu'au lieu d être attentif à son entourage, il regardait le ciel en croyant pouvoir l' escalader et le sol en ramassant les saletés. Il n' avait qu'un axe osciĺlant entre extase et dépit. Pas d'abscisse pour développer des paraboles aux multiples tangentes. Rythme binaire avec pause au point 0 pour diverses besoins organiques, dormir, manger, laver l'utile et l'agréable dont surtout le nombril. Bien sûr il il avait fait ce qu'un homme convenable doit faire: trois enfants. Il avait un boulot aussi stable que rémunérateur. Ses valeurs étaient oecuméniques. Il était gentil avec tous, aimable avec chacun. Méticuleux il faisait tout bien et parfaitement. Un jour il s'éprit d'une alouette hirsute. Elle avait le regard gris et l'esprit bouillonnant. Elle volait à l'envers. Ne savait pas faire son nid, rangeait les brindilles sous les bûches. Elle chantait n' importe où riait à tous les étages, surfait sur la frondaison et se taisait au moindre doute. Et elle en avait bien trop pour lui qui n'en avait aucun. Un jour de novembre il l'a posée avec une vieille canette au pied du panneau "poubelles".  Il l'a traitée de folle car elle l'était devenue.  Elle attendit longtemps. Un matin elle voulut revoir le hêtre qui l'avait accueillie jadis. Elle marcha jusqu'à lui car ses ailes avaient perdu courage. Devant la majesté de l'arbre, elle se sentit si petite qu'elle baissa le regard. A ses pieds un pauvre hère séchait ses quelques plumes tendres. Sans frontières ils s envolèrent. Il était aussi fou qu'elle. Ils eurent un oisillon qu'ils nommèrent Bassan.