A toi sans les mots
à toi qui regardais mes gestes et les savais par coeur, reprenant mon souffle quand souvent j'en n'avais plus
et qu'il fallait bien qu'on respire un peu pour moi
A toi qui me promenais pour que je sorte un peu et nageais dans les mares et jouait quand plus rien n'est faisable
Ode à toi mon ami qui regardes mes jours sans juger de ma façon de vivre,
qui me vois tel qu'on est quand on est
nu sans fard et que l'on va dormir
sans un baiser pour dire que c'est bien d'être là parce qu'on est ensemble
sans l'ombre d'un baiser ou les bras d'un amour
disparu ou bien trop loin pour qu'on puisse l'espérer
toi tu es là si pur si dense est ta présence
devant toi j'abdique et te contemple
au sommet tu te dresses,
affamé d'un désir qui ne se dit jamais
tu es là, je suis là. Ta présence m'accueille c'est un creux de merveilles
tu déchires le concave tu me mets au convexe
je te dois autant que tu sais que je suis là pour toi et consentante
responsable de toi comme tu l'es à ton tour quand tu te mets à côté
plutôt qu'ailleurs ou autre part
tu es là près de moi
à côté plutôt que seul et dans ton coin qui t'entoure et te berce : un édredon à toi
je sais tu sais
ta présence et la mienne puisque nous ne sommes rien
que les doigts d'une main
écrivant une page que tu ne liras pas mais qui me donne faim
toi toi qui es ma folie quand on ne vit plus rien
toi qui est mon amie quand on en aimerait un
seul là sans autre rien que lui mon amie ma sauvage
et mon amour amie tu es là comme lui
qui acte ta présence
Tu sais déjà, je pense à l'autre dans la terre.
Il n'y a rien au-delà: vos présences si pures qui ne donnent
que ces instants de vie
au présent et toujours
encore recommencé.
Ode pour chanter ce lien irraisonné ce lien dont je pose
et en définitif
d'amitié, d'amour, de joie, de tout ce qui me dit
qu'il vaut mieux exister plutôt que de ne pas.