sans mot dire, ce qui s'est échappé, ce qui s'est construit avec ou malgré moi. Les obstacles, les adjuvants, les sourires, le terreurs.
On peut se refaire. Une santé, un espoir, des évidences. La difficulté est la séparation. Ce qui me sépare, me tranche, me laisse incertaine, si seule qu'on se pense vide sans sa main dans une autre.
Se séparer, c'est déchirer la certitude. Un divorce du coeur qu'on ne résoudra qu'en pensant aux ailleurs, aux horizons nouveaux. Je suis déchirée. Là, là, et là.
Remercie l'Ouvert! Je remercie.
Remercie ces expériences indignes qui t'ont fait renoncer au meilleur. Il me faut réassurer le coeur. Seule, je remercie.
La moitié du manteau, je le donne à Lazare. Et je reste près de lui pour me réchauffer. Il fait froid c'est l'automne déjà. Non? Les autres suent je suis frigorifiée. Non? Il neige à l'intérieur? On me dit que caniculaire le temps préférerait l'hiver. Je suis déjà en hiver. Je sue de froid est-ce possible? Oui, je sais ce qui se joue dans les rêves innommés. Je sais que j'ai fendu le Christ d'abord en vertical, et puis je l'ai décapité. Oh mais quel était ce songe qui m'a fait renoncer à monter sur la Croix?
Je préfère te lécher les pieds mon Amour. Madeleine, je pleure. Je comprends soudain le dicton.
Orpheline, je suis déjà déchirée.
Pourtant, muette, je songe au plaisir. De savoir aimer comme j'aime.
Elle est là la folie: d'aimer comme j'aime, je suis folle de joie.