La nuit était spacieuse comme le lit des fiancés.
Je nageais ta main frôlait ma peau
Ma peau frôlait ta main
une onde innommée me saisit
Surtout ne pas la définir ce serait la blesser
On ne blesse pas ce qui est merveilleux
On laisse pousser éclore la rareté
On sent on regarde on trace le souvenir pour ne rien oublier.
Nous étions dans une bulle qui s'écrit dans le ciel
avec des nuages
du vent des orages les pluies froides
dans la terre avec les marais, la boue, la faune des automnes
Nous étions ce qui est hors du temps d'une vie
sans âge sans frontière
nous étions l'extra de l'ordinaire à rire de nulle part et de tous les côtés
En baissant les armes j'aurais bien dû en garder une à gauche. A mon corps défendant, tu t'es baissé trop tôt, en a ramassé une. Tu la portas au côté le plus sinistre.
C'est de ma faute. Nue je ne pouvais plus rien. Je ne pouvais plus rien.
J'ai encore mal de cette nuit de juin. Elle avait repris ses terreurs. Le taxi prenait des airs de sirènes monstrueuses. Le cauchemar n'a jamais fini.
J'ai perdu le fil entre ces deux nuits qui n'en forment plus qu'une. Notre présence morte, la mienne décapitée.