WARNING/ AUTOFICTION
Site non recommandé aux personnes stables.
Ce site n'est pas bon pour la santé des riches.
Ce site peut provoquer des tremblements de la personne.
Ce site peut provoquer une Joie lente et formidable.


29 juin 2025

On écoute toujours.

 La nuit était spacieuse comme le lit des fiancés.

Je nageais ta main frôlait ma peau 

Ma peau frôlait ta main 

une onde innommée me saisit

Surtout ne pas la définir ce serait la blesser

On ne blesse pas ce qui est merveilleux

On laisse pousser éclore la rareté

On sent on regarde on trace le souvenir pour ne rien oublier.

Nous étions dans une bulle qui s'écrit dans le ciel 

avec des nuages

du vent des orages les pluies froides 

dans la terre avec les marais, la boue, la faune des automnes

Nous étions ce qui est hors du temps d'une vie

sans âge sans frontière

nous étions l'extra de l'ordinaire à rire de nulle part et de tous les côtés

En baissant les armes j'aurais bien dû en garder une à gauche. A mon corps défendant, tu t'es baissé trop tôt, en a ramassé une. Tu la portas au côté le plus sinistre. 

C'est de ma faute. Nue je ne pouvais plus rien. Je ne pouvais plus rien.

 J'ai encore mal de cette nuit de juin. Elle avait repris ses terreurs. Le taxi prenait des airs de sirènes monstrueuses. Le cauchemar n'a jamais fini. 

J'ai perdu le fil entre ces deux nuits qui n'en forment plus qu'une. Notre présence morte, la mienne décapitée. 

28 juin 2025

COMPLEXE.

J'ai démêlé ce qui s'était noué dans le tambour passé.
Tu n'avais pas terminé Oedipe. La Peste persistait, tu refusais d'y croire.
Alors tu es parti pour surtout ne pas savoir. Tu as croisé ces deux qu'il ne fallait pas croiser. La même histoire, tu dormais dans le lit tous les dimanche à regarder le film. Côte à côte, avec Elle, sans le père, tu avais pris la place.
Côte à côte soumis à Elle qui te donnait lait, ordre et ce qu'il faut
pour nourrir le bébé. Il a régurgité bien après.
Il eût fallu comprendre et tu n'as rien compris.
Rien vu il faut croire quand on voit tu n'as rien voulu voir.
Alors tu as repris le chemin vers Colone. Tu as trouvé une belle qui ne valait pas Elle. Soumis à tout le reste, tu as pensé fouetter Celle qui t'avait castré. Mais c'était une autre. A un âge on ne peut plus comprendre ce qui s'est joué de nous quand on jouait encore. Maintenant le jeu est terminé. La mère est morte, l'épouse aussi. Et qui porte le deuil?
Nul.
Il joue toujours, persuadé d'avoir les meilleurs dés, et les bons numéros.
Ne crois pas au hasard. Double six c'est dans le meilleur des Mondes. Mais tu es dans le monde. Juste un et c'est tellement déjà pas mal.
Tu choisis désormais, sans ta mère, sans ceux qui t'ont bercé. Tu agis. Tu montres là où tu décides, tu y vas. Oedipe lui aimait Jocaste au point de la nommer, de se crever les yeux quand il sut le forfait. Tu n'as pas l'once d'une mémoire dans ta chair. Tu agis sans conséquence. Seules celles qui t'ont donné gisent sur ton chemin.

27 juin 2025

Aujourd'hui, pas un son

 Pour brouiller les discours.

Rien que le bruit des moteurs, des sirènes, le tumulte de la foule, les relents des égouts.

La ville dans toute sa splendeur estivale. Etouffante.

Alors ils, les mots, assourdis, tentent de trouver de l'ombre.

Ils ont frappé fort. Je claudique. Les pieds bégaient, je tombe.

Cela faisait longtemps qu'un hématome de cette taille n'était pas apparu sur la peau. Très exactement neuf mois. C'est significatif. Une gestation qui a enfanté d'un gros bleu, bientôt violet bientôt jaune et vert. La mémoire vive du coude explosé sur le sol. Il a réapparu. Ça a dégouliné. Une évidente cacophonie s'étalait: celle d'un intérieur défait. Le sang bien rouge, les minéraux en pagaille, les colères enfouies épaisses comme une lave, la bile noire et sirupeuse. Je me suis remise. Beaucoup de plaquettes en moins, d'hémoglobine versée.  Rien n'est grave. Je reprends de la viande. Infusion de globules et basta.

Un bel anniversaire de coups reçus.

Neuf mois, neuf ans, les mêmes funérailles dans l'organisme en berne.

Dans neuf mois dans neuf ans, on refera les comptes. Mais les comptes,

j'ai si peur de devoir les refaire avec tous ce qu'ils trainent de morts, de cadavres, d'amours perdues.

26 juin 2025

Le cri c'est le temps de l'éclair

J'ai peu à peu agrandi les fouilles de l'histoire. La petite. La grande on ne s'y frotte pas.

J'essaie, je recommence. 

Un rythme saisonnier. Un éclair et la bouffée de chaleur, la honte, ou la terreur, les deux, dilapidées.

Le vent a tout évanoui

Le mal surtout qui étouffait la gorge

Je repose. Un homme a frappé sans un mot. La scène je l'ai inscrite. Tout s'est effondré. Par terre ce qui m'avait fait croire au mirage.

Je me souviens: j'ai regardé le ciel, pour lui dire merci de vivre enfin quelque chose, une sorte de lumière après l'obscurité. J'ai souri de bonheur. On tenait à moi et je pleurais de joie.

Je me souviens. J'allais prendre le bus et tu m'as appelée. C'était un frisson dans tout le corps. Les petits miracles qui rendent la vie si belle. Je me suis dit qu'elle était précieuse. C'était le milieu du printemps.

Puis comme on s'en doute, l'été est venu. 

Tout a dégringolé. Une vague sans merci. Je reste sidérée par ce qui a déferlé en moi. Une chute pareille ne peut pas s'inventer. La vie a retiré ce qu'elle avait donné. Ou bien était-ce la mort qui, à nouveau, reprenait le combat. Je ne m'attendais pas à retourner en guerre. Si tôt je veux dire. Il faut toujours s'attendre à retrouver le champ de la bataille. Le répit est sans loi. Il m'a crevé tout espoir. Avec ses armes à lui. 

24 juin 2025

Neuf ans d'années sans lumière

 Nous y voilà. Trois fois trois et déjà. 

L'absence ne se balaie pas. On veut nous le faire croire. 

Souvent la nuit j'essaie de t'oublier avec un sourire. 

Le sourire c'est toi. Un camion est passé dans ma vie. Il emportait couleurs et moi au demeurant.

Et je suis demeurée. 


Putain la vie!

La vie comme je t'aime sans croix je t'aime à crever les nuages

je crève les nuages dégringolent sur moi

je fleuris tout à coup

la pluie verte nourrit 

mon ciel détestable 

j'embrasse le nuage explosé dans ma bouche

une langue absolue révèle son mystère

 je bouffe le soleil pour épargner ses coups

je bouffe les crevasses qui pleuvaient folles sans éclairs

mornes aussi et on n'y pouvait rien

il était ce qu'il est  et je vais devenir 

comme tout nous est donné comme tout peut devenir

grâce à ce qui 

grâce à qui 

tout est soudain redevenu une peau à nourrir

caresser puis sentir ce qu'elle dit de soi

j'ai percé l'innommable

il est fou d'y songer

il est fou d'avoir cru qu'un courage pourrait bouleverser ce qui est invulnérable

je vais cahin caha je souris et c'est fou 

de sourire comme on s'offre à la lune 

quand pleine elle sait qu'en quartiers elle va devenir encore

c'est fou de penser que tu es là

et que je t'aime encore

L'été où tout s'éteint

 Les sans doute les peut-être

les faciles toujours, les on vieillira ensemble on fera le ménage et puis le coin du feu

L'été où s'éteint nos sourires nos images nos éclats dans le vent

l'été où s'éparpillent des rayons de soleil

nos sourires de la veille voilà l'orage a décomposé le paysage

il va falloir remettre le jardin en ordre

les fleurs sur le palier le pain pour les cochons 

le fanes de notre coeur

la toison envolée et nous grêlons encore

Ce bois de tout l'hiver il faut le commencer

désormais c'est tout seul qu'on fera le marché

et puis les amis viendront et nous serons tout seul

à faire le ménage. L'heure tardive nous répond que l'été on peut revivre 

alors que tout déjà recommence à mourir.


Il y avait tout à perdre. Nous avons tout perdu.

La vie reviendra, nous c'est moins sûrs car les âges avancent quoiqu'on essaie de dire.

Axe. Voilà, axe! C'est ce que je dis. Fixe toi la lumière et l'ombre en objectifs. Eux seuls donneront la forme de ce qu'on voulait dire.

Le miroir glorieux ne fait rien que rougir. Il se peut qu'on devienne un atome un  éclair de la nuit une étoile filante

Il se peut et j'éclate de rire! 

23 juin 2025

Lux...............

 Au bout, un feu. Regarde les braises une fois tombées les flammes.

Luit un soleil tout neuf; un peu blessé. Un peu nourri de nos courages.

Cyanure je le vois. Exact au demeurant. La drogue n'est pas nouvelle. On connaît la chanson. Les phrases un peu débiles, on les dore au creux de nos murmures. Je t'aime est sans paroles mais une musique éternelle, inscrites dans les veines. Pas la tête jamais la tête! Les veines qui respirent on renouvelle le souffle sans pensée meurtrière.

Creuse ton scalpel.

Tu revendiques et moi j'abdique. C'est un hiatus sans histoire. Je ris quand je ris. Et quand je danse il n'y a plus personne à qui je pense. Danse sans souvenir. Ils te mettent tant de fils à ton corps, à ton âme.

ô l'âme est ce grand mot.

Pourtant elle est grande, une évidence! 

Pourquoi je pleure encore?

La façon de faire.

La manière en somme on le sait depuis des lustres est un art qu'on n'apprend pas. On sait faire ou non. Pas d'éducation pas de livre pas de modèle. On fait ce qui nous meut. 

Le besoin de se satisfaire, au sens propre, domine quand l'être civilisé n'est pas intégré. Etre un homme, c'est savoir maîtriser son état d'homme imbu d'Ego.

Tu n'as pas été homme,

quand tu as bafoué les règles de l'art. 

C'est tout.

Tu pisses comme un porc quand tu agis ainsi. Tu pisses sans essuyer le bord, ou tu fais pipi en regardant si tout est encore en ordre. C'est la même chose. 

Pas de codes, juste retrouver l'intuition animale de ce qui est possible ou non.

L'animal est plus digne car il sait comment faire.

Ils n'ont décidément pas su faire. 

Chaos dans le coeur, j'ai chaviré car j'ai pensé meilleur. Le meilleur n'était pas lui, ni lui. L'un perdait ses dents, l'autre les brossait trop fort. Même soumission. Mêmes imbéciles.

Un autre a le droit de venir. Oui! Une joie éclatée dans le corps me donne le vertige. Mon sang est un fleuve que je bois sans façons mais d'une claire manière.  Elle seule peut se permettre de percer le mystère d'une résurrection.

Point nommé! Je crève le bonheur pour mieux l'écarquiller. Le mystère est le corps qui sait tout! Héroïque il me dit la passion.



20 juin 2025

Quelle violence sourd?

 Au milieu du frisson de plaisir

des larmes viennent chercher le rebord des paupières

pour chuter dans le vide qu'on a à l'intérieur

Elles frappent le visage et je reste livide.

On coule et moi je reste

debout comme une porte

debout comme Samothrace

décapitée et ses ailes

elles aussi ont péri

On effondre la beauté avec des armes creuses.

Je n'ai plus de mots et dire ne parle plus.

Les mots avaient leur importance, le silence a rompu le charme

Dieu s'est fourvoyé. Le labyrinthe n'a plus aucune issue. La Sphynge n'a plus de voix.

Les énigmes creusent le mystère.

On retourne la terre

on refait ce qu'on ne pouvait plus nommer

on recommence l'innommable

et là, les balles s'enfoncent plus amères plus sournoises

cyniques elles s'imposent, un matelas épais les rend sourdes

Voilà. Et c'est la guerre qui me traverse comme un bloc en béton.

Ça s'écrase dans le ventre ça m'explose la tête.

Voilà. Je suis en guerre et la violence 

et ma violence ne veut plus un pardon.


19 juin 2025

Quitte le ciel

 Redescendue pieds dans le sol

foulé 

la terre d'ocre je somnambule

danse sur la terrasse folle

des hommes qui pensent vivre

sans exister

je ne sais plus

si j'aime la douceur ou les coups

j'en ai tant enfermés que je le suis devenue

un coup qui bat le corps

d'hématomes en KO debout

je relève j'éclate et puis je fuis

Perpétuelle en fuite sans demander pardon

je dégage avant de me l'entendre dire

sonnée je continue la course

à force débile je fonce dans les murs

tendus par les impasses

Une haine féroce qui me prend à la gorge.

Je ne succombe pas. Résister n'est plus un acte de courage:

la  soumission d'une destinée.


18 juin 2025

Juste

 Au plus près

attentif et présent

ne pas précipiter

ce qu'il reste de nous.

Le placer à sa place, comme il est simplement

car il y a une place à trouver et il faut la trouver.

Peut-être un jour nous dira qu'il est temps

de la déménager comme on promène sa vie

Juste, rester ce que l'on est au moment où le soleil se lève, où la nuit le repose.

Je ferme les yeux

je remercie ce qui est puisque cela doit être.

Ce qu'il reste de moi 

du coeur. Une âme d'incertitudes.

17 juin 2025

Un jour

 Je suis devenue celle que je suis.

Les autres n'en sont pas revenu.

On souriait de mon sourire.

Car revenante le sourire inédit inondait comme inondés de joie

ils et moi ont souri à nouveau

Oui la vie nous revient quand on retrouve souffle, envie et le Désir

d'être parmi le monde lui sourire et puis rire

de tout et surtout du courage 

que chacun un jour eut 

un courage d'armure désormais dans le vent

nous avons résisté il faut à présent lui rendre liberté

lui aussi qu'il reprenne vitesse et allure 

l'alléger encore encore encore

Ô oui encore vole mon vent sois meilleur que nos ombres

9 juin 2025

Moi aussi

 longuement les nuits sans toi me transpercent

elles n'étaient pas faciles

les autres n'étaient pas nombreuses

elles étaient incertaines

n'oubliaient pas les orages

le dédain du matin


Moi aussi j'ai cru.

Moi je veux des aurores partagées.


Je plonge dans les oublis tenaces emmêlées d'un sommeil anguleux

J'aurais aimé.

C'est au moins une victoire sublime.

Tu as tendu le dos. Je n'y reviendrai pas.

Je trouve ailleurs quelque chose meilleur. Un appui sans pareille. 

J'ai voulu je n'ai pu. 


2 juin 2025

"Tu es chez toi ici"

 Il me dit.  

Il me dit "tu es chez toi ici". Et me tend un lit. 

"Bien" je me dis. "Voilà.  C'est de bonne guerre. je suis chez lui dans le lit"

Et puis il se barre. Me laisse là avec les clés. Se barre faire le tour de Paris, voir les Champs faire ses courses, planter de l'estragon, fendre le bois pour l'hiver. Il se barre. Moi là chez lui, je regarde les meubles.

Faudrait sans doute que je m'occupe. Je regarde autour et rien n'est familier. Je suis chez moi ici et pour longtemps. 

Et comme il me l'a proposé si gentiment, je n'ai pas osé broncher. Je vois bien qu'il n'a pas fait la poussière. Enfin que la femme de ménage n'a pas fait la poussière. Je me dis "je vais faire la poussière ça lui fera plaisir". C'est long tout ce temps dans un lieu où l'on a rien à faire que de s'occuper sans celui qui l'occupe. Je me sens seule, d'ailleurs à juste titre. Manque mon chat. Je n'attends pas, je fais des choses cependant rien ne me comble. 

Prison. Le mot. Il m'a mise dans la prison. Il a pris les clés.