WARNING/ AUTOFICTION
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31 mars 2011

Après le coup.

Un peu de grâce dans les pollens. Un peu de douceur.
Après l'autre qui te fait entendre
que tu n'existes pas, et l'autre encore qui t'assassine avec ses conseils de vieux tout seul,
de vieux qui se dit bien mieux tout seul,
un peu de grâce, au milieu des rhododendrons et des magnolias de Paris
(lesquels ne sont pas tellement vrais si l'on compte les fleurs)
Après tout pourquoi pas ne pas se tendre dans le désir
pour tout recommencer?

Après tout.

29 mars 2011

Offense.

Parler n'arrange pas les choses. Parler les amplifie. Les caractérise. Il me semble en tout état de cause qu'il aurait mieux fallu se taire jusqu'au bout.
Personne n'aurait entendu; et comme rien n'est jamais sûr, on aurait été quitte.

Le fil est tissé entre place d'Italie-gambetta-Quai de la Gare.
Pourtant pas de ligne directe.
La voix s'échappe. ça déraille au niveau de la fonction primaire.
Les rames sont à deux minutes l'une de l'autre.
Je n'en prends plus.
J'ai arrêté le métro
ça devenait maladif. On s'habitue trop vite
à changer de station. A n'aller plus nulle part.
ça partait dans tous les sens. A la fin, ça a tué les bronches.
Et l'oesophage gauche.
La force de se placer là où il n'y a plus de place. De sauter agressive en plein dans un amas africain de la station château rouge. A défoncer les Gucci des salopes de la porte de Neuilly. A creuser un trou dans les poussettes à trois gosses.
ça entraine dans une logique de sans domicile fixe,
laquelle n'est pas souhaitable pour une
identité de rechercheur d'emploi.

Bientôt on tend la main.
Et le monde se méprend sur l'intention du geste.
On te file du fric, or que c'est pas l'objet.

Un matin tu te trimballes avec une clochette, et ça devient musique.
Le flic te dit qu'il ne faut pas errer dans le couloir.

"Errais-je dans le couloir?"
demandai-je un peu folle.
"En avez-vous la preuve?"

Je vais me déclarer sans cordes. Je vais faire une association sans une issue possible.

27 mars 2011

j'ai la fièvre et la peur

me fait trembler la nuit
des monstres à tête de père
arrachent un peu d'estime et m'envoient au fond
d'une mer trop chaude
Il se peut que je retourne laver des mains glacées
il se peut que j'essaie de refroidir la tête avec quelques mikos
il se peut que je m'effraie à la vue d'une éponge qui grossisse dans l'eau

je crois que j'ai peur. je crois que je me tétanise.

26 mars 2011

Reprendre souffle

ne pas comprendre qu'on est l'enfer
de l'autre
étouffer l'autre.

toujours être en défaut. Prise. Pleurer quand c'est pas la peine.

Balbutier une identité.
comme si c'était sincère. Or que ça va tomber,
forcément.

tout traverse. la pollution, la cigarette, l'alcool.
Il ne faut pas trembler comme ça.
A moi la rose ne dit rien.
Les loups ne parlent pas.
L'échelle, le trèfle, le treize ne me font pas de signe.
Pas d'éclair mystique. Aucun facteur chance.

Le désir tournoie, selon ce qu'on digère.
Des points noirs apparaissent. Et c'est sans doute lié
à un état de choses. Le retour des pollens, le gaz des échappements,

je pleure dans la ville, des passants dévisagent
la longue cataracte des larmes alourdies
ils me tendent un mouchoir, vaguement je souris
ils sourient à leur tour pour me dire courage

Voilà c'est bien fini.

25 mars 2011

Marchons marchons

Sur les hauts de Belleville sur la lande des flandres
dans les bazars de Souz
dans la forêt profonde
marchons tête baissée sentir le sang impur
abreuver nos entrailles
J'ai acheté un kebab au turc rue Quincampoix.
L'Ardenne m'a rendu au paysan. Il a fallu revoir le compte.
Pour retirer le sous, il faut prendre une voiture,
aller jusqu'à la ville où la banque est ouverte
jusqu'à midi moins le quart.
Marchons sur la feuille morte
de l'impôt à remplir
je cours dans la tribune pour crier qu'on va les écraser

22 mars 2011

LA DIFFICULTÉ

C'est qu'être en règle n'est pas une raison suffisante à la satisfaction
d'être en vie.
C'est que la règle suivie n'est pas un critère de joie.

La difficulté, c'est se contenter

Je peux relativiser l'étendue de ma platitude.

J'y renonce. Mes bras se baissent encore. Ils n'ont pas pour fonction de s'élever, là j'y pense. A moins que la conserve de raviolis soit sur l'étagère du-dessus.
Mais c'est une exception.
Si je laisse aller la loi de la pesanteur,
ça va plutôt vers le bas.

On va pas en plus se foutre la Nature à dos.
La terre est basse, CQFD.

21 mars 2011

Etre à l'état de.

Le travail est une soumission.
Les yeux aspirent au grade supérieur.
En haut la salle des professeurs.
En bas celle des surveillants.
Dehors on fume.
Il y a l'escalier, espace transitoire et mixte.
Le passage est difficile. Mais on simplifie l'échelle.
Dans l'escalier l'âge fait fonction. Tu dis Vous à plus grand.
Depuis février ma fonction se dégrade.
Je me sens revenir à un état primaire. Je sens l'explosion verbale post-servile au rebord de la lèvre. Je réprime le flux. Seule la tempe droite visiblement manifeste . Je fais redescendre la fureur dans le gros orteil. Si la technique réussit, je m'en tirerais avec un très léger sourire, d'un degré d'ironie insuffisant pour devenir marque ostentatoire d'insolence. Mais ça coince au niveau du plexus. Le chemin respiratoire est bloqué et merde reprend une imprévisible ascension au niveau de la mâchoire que je referme aussitôt. On échappe au va" tfaire enculer sale fils de pute" et ça se recroqueville en une boule de feu qui étrangle ma gorge. De la bile remonte, ensanglante les yeux. Le front se couvre d'une sueur puant les aisselles d'un rugbyman en mêlée, et les joues se couvrent de couperose....les larmes maintenant. ça ne s'arrête plus....ça dégouline comme de la cancoillotte, je tiens debout, je tiens debout je tiens debout

16 mars 2011

Sourire.

Une fois la circulation
un peu mieux rétablie
le vent respire doucement et nous nous regardons.
La voix tremble. Parce qu'on ne sait pas trop dire
ce qu'il faudrait nous dire.
Et puis je sens qu'on n'a pas trop envie
de mentir trop fort.

10 mars 2011

Plaques rues cartons

Inconnus des mots
happés
anonymes
tressent un discours
où le sens émerge
hors qu'il est multiple
et sans autre noyau
que le lien égoïste.

Attribut du bureau
des tables
le respect dissipé

Effacement vulgaire

Sur le Plaisir rapide

ça ne durera pas.

9 mars 2011

Epanouissement personnel mon cul.

Voilà fatalement ça retourne
un peu comme Ulysse
revient sur Pénélope.
Le chien crève, bientôt les vieux aussi
et puis ce sera nous
le vieil homme et la mer
continuera sans
nous.

L'enfance en deux.

Une fois remise sur la route il est déjà trop tard
je reprends une bière et voilà tout est dit
le métro sonne fort je me suis endormie
un panini sucré voilà qui est bizarre.

J'ai une jupe affreuse, je suis mal coiffée
pourtant si je souris je me ferais baiser
par un connard idiot qui s'y croirait déjà
mais quand je vois son pull acheté à prix très bas
je renonce à l'affaire en lui roulant des yeux
je suis un peu salope avec les gens modestes
qui ne savent que lire Métro et 20minutes
et ne pensent jamais que je suis une pute
payable sans merci pour accomplir le geste.

5 mars 2011

Politique incorrect.

Enfiler le doigt dans
son père;
Arborer le silence
féminin;
Attraper le gland de son patron
et l'assommer d'un coup
de langue;
Prendre l'infirme pour ce qu'il est;
Dire à l'infirme ce qu'il est;
Lâchement continuer
sa vie et tout autour de soi
éparpiller mépris, joie,
sans passion;
A l'instant de son corps
adorer la tendresse;
Piétiner la vie, arracher des larmes
à son uniforme;
Etaler la richesse comme
une rillette AOC.
Continuer à descendre
dans la nuit.

Retour à la source: médiocrité.

Retour des origines mitoyennes,
consensuelles

de l'EDUCATION
NATIONALE

Retour des dieux
et le sang coule dans le corps
sourd,
absolument alourdi
des tempêtes du passé.

Sur la tombe d'amours divorcées, on envoie ses prières. On boxe pour un futur
qui tombe
ko
dans les bras du Désir.

Finalement tout s'inscrit et la pensée somnole.
Nous serons ce que nous sommes nés. Fatalement, le désir
s'étiole. A moins d'être
un dieu ou une de leurs amantes.

Si je l'étais, j'ai fini.

Ce que je suis, je te le laisse. J'ai fini, Mon Amour et je resterai

un corde pincée/
Le corps a envie de conquête, mon père se crève
les yeux toutes les nuits
je regarde ce qui reste de lui
je dois enterrer son ombre. Ce n'est pas suffisant. Le silence dérobe la substance. Il reprend les mots d'autrefois.