IL EST REVENU.
Non. Pas le désir, l'homme.
Pour moi ce n'est pas un triomphe, Achille contre Hector
juste
un peu de sécurité
un peu de "je ne suis pas si mauvaise, si mauvaise, si dans le dessous"
oui je l'ai pensé "je suis une au-dessous, une fille mauvaise",
pas une femme juste une fille
un brin débile un brin de rien
les petits brins qu'on prend
pour donner le petit bouquet de fleurs
sauvages à sa maman
avec une attention formidable un
"je ferais tout
du mieux que je le peux
je donnerais tout
le meilleur de moi et du mieux que je peux"
une fille qui
met un peu de jaune-pissenlit un peu d'herbe haute, un peu de boutons d'or, un peu de fleurs bleues et trois coquelicots
qu'on offre et puis sa maman embrasse et dit merci
le pose dans le petit vase
le petit bouquet dans le petit vase et soudain
cet homme fané, mon doux coquelicot
L'homme est revenu, mais
le désir vient de plus loin, il lui faudra des siècles ou une année-lumière, il lui faudra traverser les astres, retourner les rivages, rejoindre mes certitudes pour que l'esprit abdique
du passé
pour que le corps retrouve l'abandon dépassé, l'abandon du passé, pour qu'il puisse à nouveau ouvrir la folie qui l'inonde quand il se laisse aller
au plaisir, fermé, blotti dans le cercueil qui n'était pas la mort
juste l'hibernation qui givre les angoisses,
la déception, le coeur qui s'est brisé
ma folie et la joie dans un cercueil dont j'ai gardé la clé.
Je n'étais pas morte, je me suis rendue là où il faut s'enfermer quand la souffrance danse
et que mon coeur se fige, abruti, quand tout se déchire, tout,
ce tout qui était toi, qu'il fallait enterrer, je veux dire mon âme.
J'ai ainsi mis le feu à l'Intérieur. Incinéré le désir.
Et tu es revenu. Toi tu as vécu. Je me suis mise dans la tombe
pas pour être morte, simplement pour
enterrer la douleur,
et un jour à nouvcau, ouvrir mon désir
et rebatte mon coeur.
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