Il a dit. De fait je le suis devenue. Salope.
Heurtée ma mémoire s'est éteinte. Il suffisait qu'on nomme pour que je le devienne.Il m'aurait dit funeste, il m'aurait dit abjecte, il m'aurait dit ailleurs je m'y serais plongée
tête la première, putain je vais en faire un sacerdoce
comme si
comme si la parole poignarde une autre
je sais trop être ce qu'on veut que je sois
je me dirige, alors je comprends. Une fois la messe dite.
Il est inacceptable ce qu'on a dit tout haut. On n'accepte pas. Il faut admettre qu'on ne doit pas être dictée. Fût-ce par un être aimé.
Il me faut refuser. Reculer. Reformuler. Je reprends là où j'en étais. Une liberté nouvelle. La faire resurgir. Les mots ont l'importance que je sais. Sa parole maudite, je serais mon bouclier. Je sais que les mots peuvent valoir de l'or. L'or j'en ai plein les poches.
salope. Il 'est l'inacceptable que d'entendre le son, il a vomi tout ce que j'ai donné
et c'était bien trop pour un seul homme.
Je suis devenue celle. Le cauchemar a percé. L'abcès s'est répandu. Le satellite m'envoyait des images. De boueuses paroles. Un miroir sans merci, soufflant le chaud le froid.
Abdication. L'amour est la parole. J'ai entendu sa voix. Tyrannique, haineuse. Je vais devoir le pendre. Mon frère ne me défendra pas. Mon père donnera ce qu'on donne à la fille.
J'ai beaucoup prié cette nuit, non pas pour me sauver. Pour retrouver du coeur. il est bon de s'enfuir quand on meurt.