La neige n'existe pas.

Ils sont venus avec des sirènes. La neige n'était pas vraie. Les essuie-glace frottaient trop vite sur la vitre.
Dans la nuit, c'était difficile de voir les larmes sur les joues de maman. Je lui disais "je t'aime" éblouie par le reflet des phares mouillés. Devant nous, les sirènes envoyaient des lumières affreuses. La ville était trempée comme une boîte de nuit. Maman ne disait que "quel temps quel temps" . C'était dommage d'avoir tant de peine à deux jours de Noël. Grand-mère était venue par le train hier. Nous allions être gâtés,on mangerait de la viande avec de la farce à l'intérieur. Pourquoi s'être réveillées en plein sommeil? Ce n'était pas Noël encore, dans deux nuits seulement nous pourrions veiller et ne jamais dormir. Je n'avais pas encore mis les cadeaux sous le sapin. Le bruit était des flammes qui me brûlaient la tête. Je n'ai pas dit au-revoir, je n'ai pas dit adieu. Maman pleurait je disais "pourquoi" en faisant semblant de ne pas comprendre. Je lui disais "pourquoi" comme si j'étais petite. Devant, les sirènes criaient toujours comme des serpents et refusaient les priorités . La terre était méchante, le Ciel disparu. Noël était faux et dessinait un grand trou dans mon coeur.