J'ai pensé, couchée dans l'herbe douce, enfouie dans le sol chaud, j'ai pensé à elles, l'herbe et la terre.
Elles qui sentaient mon cri alors qu'aucun sang ne nous lie,
j'ai pensé à ce lien plus apaisant que la caresse d'un amant qui porte en elle la possibilité de la séparation. Cependant que l'herbe et la terre restent éternelles.
J'ai compris comme mes lèvres se déchiraient par amour et l'amour cessera.
C'est au creux de toute alliance, c'est notre déchirure,
Nous serons séparés
un jour
A moins qu'il y ait un coeur battant encore la chamade dans notre Ame
et que je fonde en toi
comme la terre éternelle embrasse aussi l'étoile.
La puissance amoureuse a traversé la nuit
je ne t'ai plus reconnu
et la peur de te perdre
m'a mise dans le tombeau.
Mais ce n'est pas là le grave. Je suis trop sérieuse au moment de jouer. Jouer c'est le risque de perdre, et j'ai beaucoup perdu. Et qu'ai-je donc gagné?
Une tristesse folle d'être encore et pour toujours séparée.
J'ai gagné l'expérience que l'on pouvait tout perdre. Mais rejouer encore
et refaire le Pari,
replonger dans le gouffre
le ressentir plus profond mais moins pire que la première fois.
Je l'ai senti se dilater en moi et je m'y précipite.
C'est que la vie est belle quand je t'aime à mourir quand bien même je veux vivre
près de toi et toujours.
On perd trop vite la mémoire de ce qui a eu lieu quand cela a eu lieu.
Il est pourtant certain que ce qui est arrivé arriva.
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