Il reste en creux
le grand Déplacement
qui exile les faibles vers la Terre Promise
les canaux de Venise qui empestent la mort
les combles de l' Enfer
la mer et ses trésors
la Beauté indécente
d'un ange tombé à terre
Il y a quelque chose de grave
au-dedans qui ne s'étiole pas
et que rien ne console
hormis le doux tombeau
dans lequel je me plonge
dès que la peur me prend
par la peau de mon cou
me prend et puis m'étrangle
dans le moindre viscère
et je crache et je bave
pour demander pardon
à celui qui me viole
de part l'indifférence
qui s'écoule de lui
quand je suis à genoux
et souffre le martyre
sans être auréolée d'un quelconque Salut
La violence poignarde plus que de raison
j'ai donc comme habitude retrouvé l'arsenic : je ne veux plus souffrir
je ne peux plus
j'ai plongé ma tête dans la paille chaude d'été
j'ai senti son odeur
j'ai pris de la terre dans ma bouche pour éteindre mon cri
je ne peux plus souffrir
je veux mourir et le ciel et le vent
et le vent dans les arbres
m'ont gratifié de leur présence
malgré le mal planté au coeur
et leur indifférence cette fois pure et honnête ont calmé une seconde
l'ampleur de mes ruines encore trop fumantes
mon amour dégringolé pendu
à l'échafaud du pire
j'ai perdu l'illusion
le mirage grossier a perdu tout honneur
alors la Nature dans son silence unique
a percé le mystère: au-delà des souffrances, il y a ce qui reste
et ce qu'on en fera.
Je ne suis plus hier, et ni demain encore
quand il n'y a rien à dire, les mots ne servent plus.
Un jour peut-être saurons nous parler à nouveau
puisque tout est déjà dit
et que tout se transforme
même quand nos blessures ouvrent une autre douleur
qu'on ne connaissait pas
de même que ma joie à être dans tes bras.
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