Une parmi Elles, avenue Mozart

Tout s'est répété. Evidemment. Il fallait encore y voir une différence. Avant même que tout commence. Pire, une performance.
Un peu le numéro du cirque 54. Je le savais. J'allais "devoir". Parler, gémir, souffler, avoir du plaisir. avoir du plaisir.

Je ne dis pas: "je n'ai pas éprouvé une sensation bizarre." "Nous n'étions pas sincères."
Je dis: "De fait il y a eu du nouveau."
et "nous l'étions: ensemble et follement sincères."

Le plus terrible (et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai éclaté en sanglots comme une conne) c'est qu'il a pensé, comme tous,que décidément, ça marchait. Le coup du foulard, des yeux bandés, de la gifle, des fessées, de son sexe dans mon cul.

Donc, je répète, moi, une nouvelle fois, UNE parmi les autres,
et LUI parmi eux
Nous, finalement réunis pour une espèce de cérémonie sans voeux ni engagement,
les yeux bandés
disions des mots qui se niaient en même temps que nous les prononcions.


Creuse, ma fille.

Scénario 21/
L'histoire de l'homme grave qui te giflera, te frappera, t'enculera, mais jamais n'osera te donner la main dans un périmètre bien défini (500 mètres à la ronde, soit environ 2 stations de métro, et trois de bus)de son territoire.

(je souris je me hais)

Je marche avenue Mozart. Certaine, farouchement déterminée à vivre plutôt que regretter. J'y crois.

En remontant, deux heures après, je n'ai ni honte ni peine. Je m'en fous.
C'est bizarre ces yeux dégoulinants. ça ne ressemble à rien.
Un homme aux allures de présentateur de JT qui sûrement à cette heure doit faire sa revue de presse, se sécher les mains avec une serviette-éponge ultra douce ou encore dire "tu es unique on ne vit qu'une fois je suis un hédoniste je ne crois qu'à l'instant"
m'a planté son gland dans le cul.
Je ne jette aucun regard sur ma conscience.
Même les putes ont plus d'estime pour la vie.
Souvent même, elles sacrifient leur corps pour un devoir plus grand: le fric servira à nourrir leur gosse, à payer leur loyer, à nourrir leur mère.

Je coule.