Klaus-Nicokolaus eut l'enfance tragique de tous les êtres doués d'apocalypse intérieure.
Il se fit trouer par son père le jour de sa naissance. Sa mère l'a emballé dans un chiffon bien gras. Il remonta le caniveau et fut baptisé Klaus-Nikolaus par un curé habile. Sa grand-mère l'habillait avec sa triste paye. Et recousait les boutons de sa chemise à carreaux beige et jaune. Bien sûr, il n'avait que pitié pour amie. Et les jurons pour toute correspondance. L'école était verte comme ses nausées. Sa grand-mère l'aimait en quantité. Jusqu'à sa mort quand il eut dix-sept ans, jamais elle n'aurait oublié la barre de chocolat mise dans un gros bout de pain bien emballé dans de l'alu froissé, goûter pâteux qu'il mâcherait chaque jour, invariable jour gris même quand il y avait soleil, sur le banc en pierres lourdes au bout de la cour en béton, à la récréation de 15H55. Seul bien sûr. Un peu épais et gras. Jusqu'à ce que sa grand-mère meure.
C'est là qu'il devint sec.
Avec des angles droits. Et des yeux de serpent. L'acné elle-même n'osa plus le chercher.
Restèrent ses deux mains gauches. Le cerveau déjà débile se fissura encore.
Tout s'était engorgé au fond de sa pomme d'Adam qu'il avait désormais saillante et rocailleuse.
Tout s'était mis en travers: la haine familiale, la méchanceté des autres, le manque, l'absence, sa grand-mère adorée partie sans un "voilà", l'étrangeté des filles qui riaient bien trop haut, les corps des mecs à couilles dont il ne rêvait pas, les corps qu'on disait beaux et dont il se foutait, l'injustice des corps,l'arrogance des corps, et puis les flammes sous la casserole, la brûlure aux épidermes mais au fond la gerçure.
Tout s'étrangla alors dans son âme infernale. La pensée des justes prit le gué des artères, et décida de fuir par la vessie enflée: ce fut un jet d'acide qui décapa l'urêtre. Klaus-Nikolaus pour la première fois hurla de douleur. Ce fut un cri de bête qu'on égorgeait à vif. Durant des semaines il urina d'un sang noir et puant. Liquide méchant qui racla tout le reste.
On le crut mort. Pour le monde il eût certes peut-être mieux fallu.
Mais l'âme endiablée avait choisit le camp de l'existence. Rien n'aurait pu terrasser sa Rage.
Rien n'aurait pu, alors, faire mourir son coeur fou.
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