Quelque part en hiver, je me réveille enfin d’un sommeil lourd à l’épaisseur dense.
Un peu comme une souche d’arbre, tronçonné de la veille.
L’hiver je sors du bois et regarde les hommes figés et lents et rares.
Un rythme lent plus adaptés à mes lois de givre.
Emmitouflée de rêves sans espoir je montre un museau pâle et des yeux de lapin froid.
Une hermine cynique m’accompagne pour me guider dans le flegme nostalgique d’un été trépidant.
Ralentis, les hommes marchent sans remords.
Ils traînent leurs victoires avec force et courage.
Ils ont l’éclat terni des vertus passagères. “hier j’étais en ski nautique, j’ai monté vers Alcatraz, j’ai franchi Gibraltar, j’ai marié mes filleuls, j’ai campé, innové, estivé, je victorise mon existence, j’exploite le temps, je plante mes graines à des fins éclatantes.”
Devant tant d’énergie, je ne pipe mot, moi qui fuis l’horizon puisque je n’y crois plus.
Cependant, malgré tout, l’hiver aidant, en regardant mes pieds, je poursuis le chemin
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