Et je divague, à juste titre,
je remonte la mer qui ondule
dans une sphère de compassion
en m'entrainant dans sa limite
je deviens celle qui danse au fond
des abysses secrètes
je deviens si profonde
que mon coeur monte
vers le Désir
d'un feu inouï
imprononçable.
J'ai revêtu son atmosphère : la peau salée les cheveux ronds
des vagues éternelles
la mer m'a prise sans frontière
telle que je suis
mon âme épaisse a pris le pli
de ce berceau
j'ai nagé sans retour je suis partie pour la lumière
un orage a plu sur mon corps fou
j'ai bu tout le désir, je l'ai bue
jusqu'à la boire à l'infini
de cette mer inondée j'ai rejailli fontaine
miraculeuse de vie
tant de pleurs s'étaient enfuis
de moi depuis des siècles
il n'en fallait pas moins
que cette mer
épaisse et dense
pour retrouver un peu de joie un peu de moi un peu d'espoir
je l'ai bue toute et entière
pour étancher tout le désert
d'un coeur qui pleure sans plus les larmes
Pardon encore : jamais ne meurs
ma belle mer mon âme soeur
mon amoureuse et ma tourmente
est revenue comme une vague
puisqu'éternelle à l'intérieur.